Avec un CAC 40 retombé sur les 4 600 points en ce début d’année et les crises – dont celle des Gilets Jaunes – qui affectent l’économie française actuellement, la prudence est de mise.
Plusieurs de nos analystes – Mathieu Lebrun et Gilles Leclerc en tête – ne font pas montre d’un grand optimisme en ce début d’année, et une stratégie orientée vers les valeurs solides et les rendements conséquents ne saurait être plus appropriée.
Ce type de perspectives invite en effet à trouver refuge dans ces valeurs sûres, ces entreprises qui disposent d’un flux de trésorerie sécurisant et qui bénéficient d’une forte visibilité.
En cas de baisse importante, elles continuent de distribuer des dividendes, les dirigeants étant amenés à garder tout ou partie du capital investi en action.
Attention cependant : la distribution de gros dividendes n’est pas à elle seule un gage de sûreté – loin s’en faut, et a fortiori dans le contexte actuel.
Le piège des valeurs à fort dividende
Posons les bases : le rendement d’une action augmente en pourcentage à mesure que son cours baisse.
Une action cote 100 € et distribue un dividende de 5 €. Le rendement est de 5%.
Le cours de l’action plonge. Cette dernière cote désormais à 50 €, mais elle continue de distribuer le même dividende annuel, soit 5 €.
Le rendement est désormais de 10%.
Certaines entreprises décident ainsi de maintenir le dividende tant bien que mal afin de conserver leurs actionnaires. C’est d’autant plus problématique lorsque les dirigeants de cette entreprise détiennent des stock-options et qu’ils ont intérêt à soutenir artificiellement la valeur.
Le piège, c’est donc de s’orienter coûte que coûte vers les valeurs à fort dividende, grisé par l’appât du gain, sans se méfier des difficultés que traverse l’entreprise. Il faut ici faire preuve de clairvoyance. Car, à long terme, ces valeurs évolueront dans votre portefeuille comme l’Ivraie dans un champ de blé.
Cette prudence est nécessaire mais elle ne doit pas nous détourner de toutes les entreprises qui pratiquent cette politique de fort dividende. N’en faisons pas un dogme à appliquer en toutes circonstances.
Il arrive en effet que certaines sociétés qu’on pourrait qualifier de « familiales », dont l’héritage est parfois transmis depuis plusieurs générations, choisissent de se rémunérer par l’intermédiaire de ces dividendes – moins coûteux et moins taxés que les salaires. Dans ce cas de figure, cela ne constitue pas un facteur de risque, la gestion et les finances de l’entreprise pouvant demeurer tout à fait saines par ailleurs.
Les opportunités de trading
Pour profiter des forts dividendes tout en réduisant les pertes de valeur en phase baissière, l’une des meilleures stratégies consiste à prendre des positions à court et à moyen terme sur des valeurs de rendement en ramassant les dividendes au passage.
C’est une méthode plébiscitée par Mathieu Lebrun, notre analyste dans Le Nouveau Rentier, et que nous utiliserons à notre tour dans un avenir proche.
Depuis le début de l’année, plusieurs valeurs retiennent son attention, dont une dans le segment des financières qui offre de belles opportunités de rendement après le récent sell off. Les valeurs du secteur bancaire et de celui des assurances tout particulièrement.
Du côté du secteur bancaire, si certaines valeurs paraissent bradées en termes de valorisation, Mathieu recommande de patienter jusqu’à la publication des chiffres du quatrième trimestre 2018 qui débutera d’ici deux semaines. Par extension, ce sont ceux de l’ensemble de l’année écoulée qui seront très attendus par le marché.
Rappelons que le dividende fait référence au taux de distribution du bénéfice net réalisé par la société l’année précédente. Dans le contexte actuel et sans disposer de ces données fondamentales, il ne faut pas se précipiter. De surcroît, une semaine avant Noël, Natixis a lancé un avertissement à propos de ses revenus trimestriels, en raison des soubresauts survenus sur les marchés asiatiques. Les publications des autres acteurs du secteur bancaire pourraient également souffrir de cette exposition.
Du côté du secteur des assureurs – qui comporte plusieurs titres à surveiller, SCOR (SCOR) notamment –, une société se démarque : AXA (AXAF), la première marque mondiale d’assurance.
Mathieu explique : « Lorsqu’on analyse les graphiques, on remarque qu’Axa évolue dans le bas d’un canal descendant de moyen terme (visible en bleu + flèches de couleurs ci-dessous). Cela pourrait a priori constituer une zone d’achat. »
« Cependant, poursuit Mathieu, il s’agit d’une valeur à fort béta. C’est-à-dire qu’elle a tendance à amplifier, à la hausse comme à la baisse, les mouvements du CAC. Sachant que je demeure très prudent sur l’orientation du CAC cette année, le pari comporte quelques risques. »
La publication des résultats annuels le 21 février prochain nous offrira davantage de certitudes. À ce moment-là, nous pourrions envisager un positionnement à court terme jusqu’au printemps en visant un rebond technique tout en empochant les dividendes.
Cap sur les valeurs sûres
Le CAC 40 vient déjà de reprendre près de 300 points depuis ses plus bas de la fin décembre. Cela vous encourage à construire votre portefeuille autour de titres permettant d’ancrer solidement vos investissements dans le marché pendant que la mer est agitée.
C’est depuis cette place de choix que vous pourrez identifier les meilleures vagues et ainsi vous laisser porter vers vos objectifs.
C’est précisément ce que nous faisons dans Le Nouveau Rentier, la lettre mensuelle des publications Agora exclusivement dédiée aux revenus et dividendes, pour vous garantir une existence et une retraite prospères. Dans le dernier numéro, nous venons d’ajouter deux nouvelles valeurs de rendement à notre portefeuille, l’une sur le marché américain, l’autre sur le marché français.
Rejoignez-nous à bord pendant que nous mettons en place notre plan de route, et avant que nous ne soyons plus qu’un petit point vers l’horizon ! Pour en savoir plus…