Que l’on soit superstitieux ou non, force est de constater que le vendredi 13 janvier 2012 n’a pas porté chance au sacro-saint triple A français. Eh oui, ça y est, nous y sommes. Standard & Poor’s a dégradé la France. Comme elle l’avait fait pour les Etats-Unis le 5 août dernier, l’agence – à défaut de ménager son suspense – a su ménager les marchés en prenant soin d’attendre le vendredi soir, après la clôture de Wall Street, pour annoncer officiellement avoir abaissé d’un cran la note de la dette française – de AAA à AA+.
Bien évidemment, nous ne notons aucun effet de surprise dans cette action. Cette dégradation était attendue depuis des semaines – pour ma part, j’avais même tablé sur le 23 décembre, veille du week-end de Noël, afin qu’elle passe sans douleur. Bref, rien de très détonnant, un pétard mouillé tout au plus. Même les taux à 10 ans des obligations françaises ne semblent pas réagir, affichant un petit +0,1%. Ai-je besoin de vous préciser que tout cela était déjà dans les cours ? Par ailleurs, sur le marché obligataire, le décrochage des taux entre la France et l’Allemagne s’était creusé depuis bien longtemps.
Oui, la décision de Standard & Poor’s n’a pas changé la face du monde financier. D’ailleurs, selon notre ministre des finances, AA+ reste une note des plus correctes. Ce qui reste inquiétant, en revanche, c’est que notre note reste sous perspective négative, ce qui sous-entend que dans les prochains mois, elle pourrait être à nouveau dégradée d’un cran. C’est-à-dire passer cette fois à AA.
La France se déportera-t-elle encore plus au sud ? Quelles incidences sur l’axe Paris-Berlin ? Les relations franco-allemandes vont-elles être affectées par la perte du triple A français ? Invoquant partenariat historique, destins liés et objectifs communs, notre Premier ministre a déclaré samedi dernier qu’il ne croyait pas “que cette décision changera quoi que ce soit à la relation entre la France et l’Allemagne”… Pour ma part, permettez-moi d’en douter, cher lecteur. En ce qui me concerne je pense que la donne a changé et nous en reparlerons en temps voulu.
Pour l’heure rappelons qu’en zone euro seuls quatre pays restent coiffés de leur triple A : l’Allemagne, la Finlande, le Luxembourg et les Pays-Bas. De son côté, tout comme la France, l’Autriche a été dégradée à AA+ tandis que l’Espagne perdu deux crans, à A, le Portugal également mais arrive à BB, et même l’Italie été abaissée de deux crans, à BBB+ : à peine au-dessus d’un junk bond (obligation pourrie, spéculative) ! Rien de très réjouissant sur le front européen.
D’autant que le cas grec n’est toujours pas réglé : rien ne va plus entre les créanciers privés et la Grèce qui accuse une nouvelle suspension des négociations ; pour S&P, ça y est, la Grèce fait défaut… Le 27 octobre, les créanciers avaient accepté l’idée de renoncer à recouvrer 100 milliards d’euros, soit 50% de leur créance. Mais ce chiffre pourrait grossir à 80%. Forcément, les banques prêteuses ne sont pas euphoriques sur cette nouvelle réjouissance et les négociations devraient reprendre mercredi prochain. D’ores et déjà on tremble à l’idée que la prochaine échéance grecque de 14,5 milliards d’euros fixée au 20 mars pourrait ne pas être honorée…
Premiers résultats des contrats d’assurance-vie et perspectives 2012
Les assureurs se gargarisent à l’idée de présenter les résultats des fonds en euro qui rapportent plus que l’inflation. Attention à ne pas tomber dans ce piège. Alors que les résultats des contrats émanant des banques n’ont pas encore été publiés, les premiers chiffres sortis font état de dangereux écarts entre les meilleures et les plus mauvaises performances. Généralement beaucoup moins rentables, il faut craindre que les résultats 2011 côté banques soient décevants.
Ne vous attendez donc pas à des rendements mirobolants de vos fonds en euro cette année. Preuve par l’exemple : l’une des plus grosses associations en matière d’assurance-vie, l’Afer, a publié un rendement 2011 de 3,43% contre 3,52% en 2010. Nombre de contrats d’assurance-vie se trouvent déjà à des niveaux proches de 3% voire, pour certains, inférieurs à 3%. Et ceci avant les prélèvements sociaux qui sont passés à 13,5% ! En net, on passe largement sous les 3%… Et l’inflation officielle reste sous ce niveau. Je précise bien officielle, car dans les faits, l’augmentation du prix des produits de consommation courante est largement supérieure à 3%. Ce qui veut dire que votre contrat d’assurance-vie ne vous permet pas de compenser l’augmentation du coût de la vie, contrairement aux annonces de satisfécits des assureurs.
Pour ne pas voir votre épargne partir en fumée, il devient urgent de trouver des solutions. En conséquence, et comme je le recommande depuis maintenant deux ans, la souscription de parts de SCPI au sein d’un contrat d’assurance-vie constitue une véritable alternative – et elle est aujourd’hui saluée par la presse financière traditionnelle.
Comme je le disais il y a quelques jours aux lecteurs qui me suivent, il n’y a qu’à regarder le rendement prévisionnel d’une SCPI comme IMMORENTE. Il est actuellement de 5,57%. Cela sans parler de la revalorisation éventuelle du prix de la part (+2,30% en 2011), soit une performance totale en 2011 de 7,87%. Certes il faut diminuer les frais de gestion de cette performance, mais il reste un bon 6,70% net à comparer directement aux 3% des fonds euro. Je pense que vous ne me contredirez pas si je vous réaffirme que l’immobilier commercial reste un véritable amortisseur face à la période d’inflation qui nous attend.
Pour terminer, je tiens à vous avertir au sujet de GROUPAMA. Si vous détenez des contrats Groupama/Gan, prenez urgemment de nouvelles dispositions.
Et ce par précaution. En effet, des informations bien inquiétantes filtrent actuellement au sujet de Groupama. Après avoir été “sauvé” fin 2011 par une intervention de 500 millions d’euros par transfert interne, force est de constater qu’un mois plus tard, l’opération ne suffit pas. Avec l’aggravation de la situation grecque, une nouvelle dégradation de Groupama entraînerait l’assureur au fond du gouffre. Aujourd’hui noté BBB- par Standard & Poor’s, il entrerait alors dans la catégorie dite spéculative. Au final Groupama se retrouve un peu dans la même situation que la Grèce.