Par Chloé Consigny
Voilà des années que j’y pense. J’avais tellement entendu vanter les mérites de ce genre de pratique que j’ai décidé de sauter le pas… J’ai 32 ans et cela peut paraître étonnant mais j’ai décidé de mettre mon corps (et mon esprit !) à l’épreuve en partant jeûner durant une semaine complète ! Six jours sans manger… Une folie pour moi qui aime tant découvrir de nouvelles saveurs. Pourtant, les raisons de jeûner ne manquent pas : beauté de la peau, des ongles et des cheveux, apaisement du mental et élimination des toxines en profondeur sont autant de bienfaits cités par les adeptes de cette pratique.
Samedi 22 juin, je me suis donc lancée dans l’aventure.
Au menu : absolument rien, excepté de l’eau en grande quantité, une tisane le matin et un bouillon de légumes avant le coucher. Les journées sont ponctuées par de longues randonnées (en moyenne 4 heures par jour), des cours de yoga, de la méditation et du repos en bord de mer.
Bilan d’une semaine riche en enseignements.
1 – Le corps est une machine formidable
Vingt-quatre heures après avoir ingéré le dernier aliment, le corps comprend ce qu’il doit faire. Il va se mettre à l’autolyse, allant puiser dans tous les recoins de l’organisme les toxines à éliminer pour alimenter en énergie le cerveau et les jambes. Ce qui se passe alors est comparable à une activité de bureau : imaginez que des années durant, faute de temps, vous ayez laissé s’accumuler des dossiers. Jeûner, c’est offrir au corps le temps de traiter tous ces dossiers en attente. Charge à vous de l’accompagner en le mettant en mouvement via la marche et le yoga.
2 – Le mental, ce singe indomptable
Les maîtres yogis comparent le mental à un singe ivre qui aurait été piqué par un scorpion. Durant les premiers jours de jeûne, ce même singe aura en plus ingéré des champignons hallucinogènes. Il va donc vagabonder en permanence entre le passé et le futur. Son côté pervers va même orienter vos pensées vers les mets les plus addictifs, alors même que le corps ne réclamera rien ! Ainsi, sur les chemins de randonnée, la conversation préférée des jeûneurs tourne autour de la nourriture. L’un détaille sa technique de cuisson de la côte de boeuf, tandis que l’autre confesse son addiction aux Pringles et un troisième énumère ses vins préférés pour accompagner un plateau de fruits de mer ! C’est donc ce mental qu’il faudra dompter pour parvenir à la sérénité. D’où l’importance de la méditation, du yoga et surtout de la patience !
3 – Qui ne dîne pas ne dort pas
De façon très empirique, tous les jeûneurs ont pu éprouver durant la semaine les limites du dicton « qui dort dîne ». Le constat est sans appel : la faim rend l’endormissement très difficile. Pour autant, avec une moyenne de 6 heures de sommeil par participant et par nuit (hors siestes), l’énergie est bien présente au réveil. Parmi les explications avancées par les spécialistes : le fait que 30% de notre énergie quotidienne serait utilisée pour la digestion.
4 – Oui, il est possible de se nourrir de lumière
Le jeûne a débuté dimanche et le jour le plus difficile a sans conteste été le mercredi. Des douleurs apparaissent alors, signe que le corps s’attaque à un nettoyage en profondeur : celui des organes. Selon les pathologies de chacun, les douleurs pourront être ressenties au niveau du colon, du foie, des reins, des poumons, ou encore des os. Passée cette étape, les deux derniers jours ne sont que bonheur et euphorie !
A mi-séjour s’opère ainsi une bascule vers le bien-être. L’énergie est alors décuplée et l’on prend plaisir à se nourrir exclusivement de soleil.
Oui, il est possible de manger le soleil. La sensation de froid disparaît au profit d’un bien-être profond et paisible.
5 – le jeûne n’est pas un régime
Durant le séjour, l’amaigrissement est spectaculaire. En moyenne chaque jeûneur a perdu entre 4 et 5 kilos. Pour autant, les spécialistes du jeûne sont formels : le jeûne n’est pas un régime, mais une recherche de bien-être profond. Pour conserver le bénéfice du séjour sur la balance, il faudra alors poursuivre durant plusieurs semaines un protocole alimentaire strict : Pringles, côte de boeuf et fruits de mer n’auront droit de cité que 15 jours après la fin du jeûne et, encore, avec parcimonie ! Le retour à la civilisation ne va sans doute pas aider ce petit singe installé dans notre cerveau… A moins que la force et la sérénité acquises durant le séjour permettent de franchir tous les obstacles ! A suivre, donc, mais sans inquiétude car comme disent les yogis « qui sème une attente, récolte une déception ».
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