Par Ingrid Labuzan, J’Agis !
Avez-vous tendance à remettre au lendemain ce que vous pouvez faire le jour-même ? Y compris quand il s’agit de votre santé ? Vous n’êtes pas le seul. Il faut en moyenne sept ans aux Français pour consulter un spécialiste au sujet de leurs allergies. A leur décharge, nombre d’entre eux sont des allergiques qui s’ignorent.
Prenons les allergies de printemps, c’est-à-dire au pollen d’arbres, de graminées et d’herbacées, qui nous intéressent en cette saison. Elles peuvent se déclencher à n’importe quel âge ! Peut-être êtes-vous en ce moment même en train de développer une sensibilisation au pollen, sensibilisation qui poussera votre organisme à fabriquer des anticorps. Une fois un certain seuil atteint, les symptômes de l’allergie se déclencheront.
Alors réagissez ! Car une fois installée, l’allergie reste à vie (sauf à se faire désensibiliser à grand frais !). Je vous propose un éventail de solutions pour prévenir, réduire les symptômes et contenir l’allergie.
De plus en plus d’allergiques parmi nous !
Il est d’autant plus probable que vous développiez une allergie de printemps que le nombre de personnes touchées ne cesse d’augmenter. Un Français sur quatre est concerné par l’allergie respiratoire et un sur trois par les rhinites allergiques, selon l’association Asthme et Allergies. Comment expliquer cette explosion des chiffres ?
D’après le docteur Patrick Rufin, pneumo-allergologue, attaché consultant à l’hôpital Necker-Enfants malades, cela résulte d’une conjugaison de mécanismes :
La hausse des températures entraîne un décalage et un allongement de la saison pollinique, ainsi qu’une production de pollen plus importante.
La pollution est un facteur aggravant, car dans un environnent pollué, les plantes pollinisent davantage, c’est un mécanisme de défense.
Les pollens qui se déplacent dans un air pollué sont plus allergisants. Certains produits chimiques fissurent la coque des grains de pollen, libérant la substance la plus allergisante située au cœur de cette coque.
Enfin, dans un environnement pollué, nos muqueuses sont enflammées et donc réagissent plus fortement au pollen.
Etes-vous un allergique qui s’ignore ?
Comme moi, vous voulez savoir si vous souffrez d’une allergie ? Voici le panel des souffrances qu’elles causent. Y retrouvez-vous vos symptômes ?
Du côté du nez, rhinite, avec obstruction nasale ou écoulement abondant, perte de l’odorat, éternuements. Du côté des yeux, larmoiement, démangeaisons et possible évolution vers une conjonctivite. Sur la peau, démangeaisons, plaques rouges et possible eczéma, voire, dans les cas les plus graves, œdèmes ou urticaires. De manière générale, un sommeil perturbé, une fatigue importante et des maux de tête. Enfin, un souffle court, avec l’une des possibles complications graves : l’asthme. D’après des recherches menées en 2008, 20% des personnes souffrant de rhinite allergique ont aussi de l’asthme et 80% des asthmatiques traînent une rhinite.
L’allergie de printemps n’est donc pas anodine et je vous conseille de consulter votre médecin si vous reconnaissez certains symptômes. Pour découvrir à quoi vous réagissez, il procèdera en trois étapes : un interrogatoire, puis des tests cutanés et si besoin des tests sanguins. Les tests cutanés les plus couramment pratiqués consistent à insérer une petite dose de produits allergènes sous la peau de l’avant-bras ou du dos. En cas d’allergie, une réaction cutanée apparaît au bout de 15 minutes.
Quoi qu’il en soit, si vous, ou quelqu’un de votre entourage, êtes sujet au « rhume des foins », agissez. Une allergie constitue un véritable handicap, qui augmente les arrêts maladie et les absences à l’école. Ne prenez donc pas le problème à la légère. Sachez aussi que si vous laissez votre allergie de printemps évoluer sans rien faire, l’asthme finira par persister au-delà de la saison pollinique.
Les bons gestes à mettre en place dès aujourd’hui
Je vous propose un éventail d’actions, des plus légères au plus lourdes, pour améliorer votre quotidien, voire guérir :
Avant le début de la saison :
- faites tondre votre jardin avant le début de la pollinisation,
- débutez en amont votre traitement contre l’allergie si vous en suivez un,
- faites un grand nettoyage de votre domicile à la fin de l’hiver, pour éliminer poussières, moisissures et acariens, qui aggravent les symptômes de l’allergie.
Pendant la saison de la pollinisation :
- prenez une douche, rincez-vous les cheveux et changez de vêtements lorsque vous rentrez, pour éviter de contaminer votre intérieur et votre lit,
- nettoyez votre nez et vos yeux avec du sérum physiologique,
- aérez votre domicile très tôt le matin ou à la tombée de la nuit,
- dormez fenêtres fermées, en particulier à la campagne,
- lavez vos draps à 60°C une fois par semaine,
- choisissez un aspirateur avec filtre HEPA, qui capture les acariens et les allergènes,
- séchez votre linge à l’intérieur,
- dehors, portez des lunettes couvrantes,
- appliquez de la vaseline à l’entrée de vos narines, pour capturer le pollen,
- en voiture, roulez fenêtres fermées et installez des filtres anti-pollen dans le système de ventilation,
- en vacances, privilégiez les bords de mer et évitez la montagne l’été, la saison pollinique y est décalée.