Je devais parler à la TEDxSanDiego, mais cinq minutes avant de commencer ma conférence, je suis sorti de l’immeuble avec la ferme intention de ne plus jamais y remettre les pieds.
Avant moi s’exprimait l’incroyable Gabi Ury, handicapée de naissance. Je pleurais à la fin de son exposé sur la résilience.
J’étais le dernier à devoir prendre la parole. Après moi devait se produire le ballet de San Diego.
AU SECOURS ! J’étais pris en sandwich entre les deux événements les plus incroyables au monde.
J’allais monter sur scène pour y mourir.
J’ai fait le tour du pâté de maisons, puis je suis revenu dans le hall d’entrée.
« Où étiez-vous ?! »
Ils m’ont totalement stressé. Le public entier pleurait à cause de Gabi.
Alors que je la félicitais, elle courut dans les bras de son père, en pleurs.
Puis je dus parler devant 5 000 personnes. J’étais au bord du vomi tellement j’étais effrayé. Enfin, je suis entré sur scène :
Un jour, mon entreprise venait d’être achetée par une entreprise beaucoup plus grosse et on me demanda de parler à leur événement annuel.
Si ma conférence tournait au fiasco, alors ils regretteraient de m’avoir acheté (or le dernier chèque ne m’était pas encore parvenu).
Eh bien, me suis-je dit, ce ne serait pas la première fois que je ruine ma vie. En réalité, j’étais terrifié.
À une époque, je venais de divorcer et je fréquentais quelqu’un.
Nous nous étions parlés avant de nous voir. Nous nous étions rencontrés sur Internet et elle voulait être certaine que je n’étais pas un cinglé. Nous avons discuté et c’est comme si nous nous connaissions depuis toujours.
Nous nous sommes donné rendez-vous. J’ai auparavant appliqué la technique que je décris plus loin pendant des heures.
J’étais mort de trouille. Je n’avais pas eu de rendez-vous avec une inconnue depuis une dizaine d’années.
C’était la même terreur que je ressentais avant de parler en public.
J’ai appliqué ma technique pour m’entraîner à parler en public. Au milieu de notre rendez-vous, elle est allée aux toilettes et j’ai envoyé un SMS à un ami : « Je vais l’embrasser. »
C’est ce que j’ai fait, cela a fonctionné et nous avons commencé à nous fréquenter. À chaque fois que nous nous voyions, j’appliquais la technique décrite ci-dessous.
Elle était thérapeute. Je vivais au Chelsea Hotel. Elle m’a dit : « Si tu vis dans un hôtel, cela veut dire que tu n’es pas prêt à avoir des racines. »
Je lui ai répondu : « Mais j’ai vécu dans cet hôtel pendant quatre ans AVANT de me marier. Cet hôtel, C’EST mes racines. » Mais peu importe.
J’ai emménagé dans un vrai appartement. Puis nous nous sommes séparés. Une semaine plus tard, elle m’écrivait : « En tant que thérapeute, je peux te dire que tu as sérieusement besoin d’aide. »
Quoi qu’il en soit, les astuces pour parler en public ont fonctionné. Mais je me sentais mal dans ma peau et effrayé, et j’avais effectivement besoin d’aide.
D’une aide sérieuse.
Avant de me rendre à une soirée. Avant de me rendre à un rendez-vous amoureux. Avant de me rendre à une réunion. Avant de donner une conférence. Avant de prendre la parole sur une scène de stand-up…
J’observe les humoristes. Je le fais depuis 12 ans. Avant chaque rendez-vous amoureux, chaque soirée, chaque conférence.
En décembre 2018, je me rendais à un podcast intitulé Impact Theory et créé par mon ami Tom Bilyeu. Je me sentais nerveux. Mais j’ai appliqué cette technique. Sur le chemin, j’ai regardé des humoristes faire du stand-up sur YouTube.
Pourquoi des humoristes ?
A) Les meilleurs humoristes sont les meilleurs orateurs
Ils savent en très peu de mots établir un solide postulat de départ que tout le monde peut comprendre.
Ils savent ensuite retourner la situation d’un coup de baguette magique. Surprise ! Une chute qui renverse la prémisse ou la souligne de manière inattendue. Les meilleurs acteurs utilisent le rire pour véhiculer une pensée originale, une manière nouvelle de considérer la vie.
B) Ils savent comment jouer la comédie
Un bon comique « jouera » une blague. Il imitera les voix, donnera une représentation visuelle de l’idée qu’il essaie de transmettre.
Même les meilleurs orateurs font rarement cela. Mais les humoristes le font TOUT LE TEMPS.
Depuis que je me suis lancé dans le stand-up (je monte sur scène 3 à 4 fois par semaine depuis 4 ou 5 ans), mes compétences d’orateur ont été multipliées par dix.
C) Ils n’ont pas peur
Les humoristes y vont à fond – dans leurs blagues, dans leur interprétation, dans la démesure, peu importe à quel point cela semble effrayant.
S’impliquer totalement, même si c’est effrayant, fait partie de la boîte à outils des microcompétences des meilleurs humoristes.
D) Ils sont les philosophes des temps modernes
Les pires humoristes montent sur scène avec leurs blagues. Les blagues sont drôles. Elles font rire les gens.
Leurs sketchs ont un point de départ, une vanne, du jeu, puis une chute.
Très bien.
Mais ils ne disent rien de profond.
C’est ce qui fait la différence entre les humoristes de seconde catégorie et les plus grands de ce métier.
De Richard Pryor à George Carlin en passant par Dave Chappelle et bien d’autres, les humoristes sont devenus nos philosophes des temps modernes. C’est fou de comparer Dave Chappelle à Socrate ? Oui, mais c’est vrai.
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