Je me souviens de la première fois que je suis passé sur Fox News.
C’était en 2008. C’était un entretien avec Neil Cavuto.
La crise des « subprimes » et le krach du marché de l’immobilier faisaient les gros titres. La première question qu’il m’a posée, sachant que j’étais un investisseur immobilier, était : « Dans quoi investissez-vous, Robert ? »
Après avoir hésité un instant, j’ai répondu : « J’investis dans l’argent. »
C’était une question évidente et ma réponse a pu paraître surprenante. La question la plus importante est donc : pourquoi l’argent métal ?
J’ai commencé à investir dans l’argent métal en 1964. J’avais alors 17 ans et j’étais en seconde. Ma carrière d’investisseur a commencé quand mon ami et moi avons réalisé que nos pièces en argent, de dix, vingt-cinq cents et cinquante cents, n’étaient plus faites d’argent.
Après 1964, les pièces en « argent » avaient une teinte cuivrée sur le contour.
Désormais, nos pièces d’argent contiennent du cuivre. La teinte cuivrée fut le signe qu’il y avait anguille sous roche. On dupait le peuple au travers de la monnaie. Notre gouvernement nous volait en dénaturant l’argent métal gagné à la sueur de nos fronts.
Nous n’en étions pas conscients à l’époque mais je comprends désormais que cela obéissait à la loi de Gresham, un principe monétaire qui stipule que lorsqu’une mauvaise monnaie entre dans le système, elle chasse la bonne. En 1964, nous n’avions pas la moindre idée de ce qu’était la loi de Gresham. Seule notre intuition nous disait qu’il y avait une opportunité…
Si le gouvernement diminue progressivement la teneur en argent des pièces d’argent, cela signifie-t-il que la monnaie fiduciaire sera bientôt faite de métal, comme les billets sont faits de papier ?
Nous n’étions pas capables de penser cette question en ces termes, mais une version rudimentaire de cette idée prenait forme dans nos esprits.
Forts de notre intuition secrète, nous savions que nous pouvions en tirer profit.
Rapidement, nous prîmes l’habitude d’aller échanger nos billets contre des rouleaux de pièces de dix, vingt-cinq et cinquante cents faites d’argent.
Pendant que nos camarades de classe faisaient leurs devoirs, nous jouions aux investisseurs et nous nous efforcions de faire le tri entre les véritables pièces d’argent et les fausses pièces d’argent.
Nous mettions les véritables pièces d’argent dans des sacs de banque en toile et nous remballions les fausses pièces d’argent. Le lendemain, nous retournions à la banque pour échanger nos rouleaux de fausses pièces d’argent pour de nouveaux rouleaux de pièces de dix, vingt-cinq et cinquante cents. Tout ça pour pouvoir répéter le processus et trouver de véritables pièces d’argent.
Nous avons rapidement accumulé des sacs remplis de pièces d’argent. En 1965, nous avons obtenu le bac. Mon ami est allé à l’université d’Hawaï et moi à l’université de New York.
Environ dix ans plus tard, j’étais chez moi à Hawaï quand j’ai demandé à ma mère : « Où sont passés mes sacs de pièces en argent ? »
« Tu parles de ces sacs remplis de vieilles pièces ? », m’a-t-elle répondu.
« Des pièces en argent véritable », lui ai-je asséné.
Sans sourciller, ma mère m’a répondu : « J’ai tout dépensé. J’avais besoin de cet argent. »
Je ne me souviens pas de la valeur au comptant (c’est-à-dire le prix international) de l’argent métal ce jour-là. Je pense que les pièces en argent véritable valaient 20% de plus que les pièces de dix, vingt-cinq et cinquante centimes altérées avec du cuivre.
Ma mère ne comprenait pas pourquoi j’étais contrarié. « Pourquoi ne vas-tu pas chercher d’autres pièces en argent ? » m’a-t-elle dit.
« Parce que la fenêtre d’opportunité s’est refermée », lui ai-je répondu.
« La fenêtre d’opportunité ? De quoi tu parles ? » m’a-t-elle demandé.
« De la fenêtre d’opportunité. Les pièces en argent véritable ont été prises d’assaut. Il n’y a plus que de fausses pièces d’argent qui circulent de nos jours. »
Dans les 1980, les frères Hunt, originaires du Texas, ont fait main basse sur le marché de l’argent. Le cours de l’argent a bondi pour atteint près de 50 $ l’once, puis s’est effondré.
De la nécessité de comprendre la notion de « fenêtre d’opportunité »
Désormais, on me demande souvent si j’investis dans le Bitcoin.
Ma réponse est la suivante : « Non. J’aurais aimé, mais j’ai loupé la fenêtre d’opportunité. »
J’ai un ami qui n’a pas laissé passer l’opportunité d’investir dans le Bitcoin. Il a investi 100 000 $ quand le Bitcoin valait moins de 100 $. Cela va sans dire qu’il a gagné beaucoup d’argent.
Lorsque j’ai entendu parler du Bitcoin pour la première fois, il valait près de 9 000 $. La fenêtre d’opportunité était toujours ouverte, mais le prix du Bitcoin était trop élevé pour que je m’y intéresse. Sachant que mon ami avait investi lorsque le Bitcoin valait 1% du prix auquel je l’aurais acheté, il m’a été facile de passer à autre chose.
Les meilleurs investisseurs investissent uniquement lorsqu’ils savent que ce sont eux qui percevront les rendements les plus élevés au bout du compte.
Les fenêtres d’opportunités s’ouvrent… et se referment
L’une des raisons pour lesquelles les gens ne parviennent pas à gagner de l’argent est parce qu’ils ne parviennent pas à savoir quand les fenêtres d’opportunités s’ouvrent et quand elles se referment. Lorsqu’ils investissent, ils écoutent leur conseiller financier qui leur conseille d’investir dans une optique de long terme, dans un portefeuille diversifié composé d’actions, d’obligations, de fonds communs de placement et de fonds indiciels cotés.
Personnellement, je n’investis pas dans une optique de long terme. J’investis lorsque la fenêtre d’opportunité est ouverte.
J’ai investi dans l’immobilier en 2008, après la crise des « subprimes« . À l’époque, les prix s’étaient effondrés, tout comme les taux d’intérêt. La période 2008-2015 fut l’une des meilleures fenêtres d’opportunités de l’histoire pour les investisseurs investissant dans l’or, l’argent, les actions et les obligations ; 90% des Américains ont loupé cette fenêtre d’opportunité parce que le krach les terrifiait.
L’avenir de l’argent métal
J’écris ces lignes au mois d’octobre 2019. La date est très importante. La fenêtre d’opportunité est grande ouverte.
Or, comme vous le savez, les fenêtres d’opportunité s’ouvrent et se referment. C’est pour cela que lorsque l’on m’invite sur les plateaux de télévision, je déclare que j’investis dans l’argent métal. Je pense que la fenêtre d’opportunité pour investir dans l’argent métal est ouverte et qu’il s’agit peut-être de la meilleure affaire de 2019.
Lorsque j’investis, je me projette dix ans plus tard. Aujourd’hui, je regarde dans ma boule de cristal pour voir ce qu’il en sera en 2030. Que vois-je ? Voici un aperçu…
1. Le problème a-t-il été réglé ?
Le désastre de 2008 n’a pas été réparé. Plutôt que de régler le problème, nos dirigeants politiques se sont contentés d’imprimer de la fausse monnaie en grande quantité.
Plutôt que de régler le problème, ils sont venus à la rescousse de la banque qui était à l’origine de ce marasme et ont versé des bonus de plusieurs milliards de dollars aux banquiers, volant ainsi un peu plus notre avenir, à vous et moi.
Quelle sera l’ampleur de ce problème dans 10 ans ? En 2030, quelle sera l’ampleur de ce problème qui n’a pas été réglé en 2008 ? Que vaudra l’argent métal si les gouvernements continuent à émettre de la fausse monnaie ?
2. Des baby-boomers privés de retraite
À cause des taux négatifs sur le marché obligataire, les caisses de retraite ont signé de piètres performances. De nombreuses caisses de retraite publiques et privées sont sous-financées, laissant des millions des baby-boomers sans retraite.
Les gouvernements voleront-ils au secours des baby-boomers comme ils l’ont fait pour les banquiers ? Le cas échéant, combien de milliers de milliards de dollars de fausse monnaie le gouvernement devrait-il imprimer ?
Dans dix ans, les baby-boomers feront-ils la différence entre l’argent réel et la fausse monnaie ?
3. Pays en faillite
Le monde est en train de faire faillite. La dette publique américaine atteindra bientôt 23 000 milliards de dollars. De nombreux pays, dont la Chine, le Japon et des États européens, sont dans une situation encore plus critique. Comment remboursera-t-on cette dette ? Avec toujours plus de fausse monnaie ?
Dans dix ans, les gouvernements continueront-ils à emprunter de l’argent pour payer leurs factures ? Ou bien se contenteront-ils de faire marcher l’hélicoptère monétaire et de faire couler de l’argent gratuit ?
4. Des débiteurs hautement qualifiés
La dette des étudiants est désormais le premier actif du département du Trésor américain. Un « actif » qui vaut plus de 1 600 milliards de dollars. La crise de la dette étudiante a éclaté après que l’ancien président Barack Obama a commencé à prêter de l’argent aux étudiants qui devaient ensuite rembourser le département du Trésor.
Dans dix ans, combien de jeunes diplômés seront encore endettés jusqu’au cou ?
5. Taux d’intérêt négatifs
Des taux d’intérêt inférieurs à zéro. Au moment où j’écris ces lignes, il y a plus de 17 000 milliards de dollars d’actifs assortis de taux d’intérêt nuls. Les gens prêtent désormais de l’argent aux banques et en récupèrent moins en retour. Ils perdent de l’argent.
De nombreux analystes et grands manitous raffolant des termes jargonneux utiliseront des subterfuges pour vous expliquer que cela profite à l’économie réelle et aux investisseurs.
N’en croyez pas un mot : c’est n’importe quoi.
Dans dix ans, qu’adviendra-t-il des milliers de milliards de dette si les taux d’intérêt atteignent 10% ou plus ?
Et ensuite ?
Pour pouvoir agir, il faut d’abord comprendre
L’une des raisons pour lesquelles nombre de personnes se brûlent les ailes en Bourse est qu’elles commencent à acheter lorsqu’elles voient les prix augmenter.
La plupart d’entre nous se souviennent de la folie de la bulle Internet qui s’est formée à la fin des années 1990.
De 2000 à 2008, nous avons connu la bulle de l’immobilier.
Lorsque le prix de l’once d’or a dépassé la barre des 600 $ et que l’once d’argent a franchi le seuil des 10 $, nombre de mes amis sont venus me voir pour me dire : « Ah ! Je comprends maintenant ce que tu disais à propos de l’or et de l’argent métal. Dis-moi où je peux en acheter. » Ils ne comprenaient pas le concept de fenêtre d’opportunité. Je crains que la seule chose qu’ils aient compris était que les cours des métaux augmentaient. Or, comme l’explique le célèbre investisseur Warren Buffett :
« La chose la plus stupide à faire est d’acheter une action [ou de l’or, de l’argent, du pétrole, des poupées Barbie ou des cartes Mickey Mantle] quand le prix augmente. »
Comme je l’ai déjà dit, je recommande à ces personnes de jeter un coup d’oeil aux cours du pétrole, du gaz, de l’or et de l’argent métal.
Je suis très enthousiaste vis-à-vis de l’argent métal au moment où j’écris ces lignes car il est relativement bon marché. Contrairement à l’immobilier, qui nécessite un capital important, des compétences financières, de nombreuses recherches et des compétences en gestion immobilière pour pouvoir tirer son épingle du jeu, l’argent métal est abordable pour le grand public et les compétences de gestion requises sont minimes.
De plus, tout le monde peut acheter de l’argent métal sans se ruiner.
De nos jours, n’importe qui peut spéculer sur l’argent métal pour moins de 20 dollars. En outre, l’argent métal est facile à acheter et assez liquide. Il suffit de se rendre chez le courtier du coin et de se lancer.
Bien que je ne sois pas un expert de l’argent, je vais vous donner les raisons pour lesquelles j’ai toujours été optimiste vis-à-vis de cet actif. Rendez-vous dans le dernier numéro mensuel de La Lettre Père Riche Père Pauvre, consacré à l’opportunité de l’argent métal. Pour avoir plus d’informations et nous rejoindre, cliquez ici…