Continuons à aborder comme le plus important pour vos investissements. (Si vous avez manqué le début de cet article, retrouvez-le ici.)
Demandez-vous toujours : « quel avantage ai-je sur les autres ? »
Vous n’avez pas d’avantage sur les autres.
Si vous pensez que l’iPhone est génial et que vous vous décidez à investir dans Apple, qu’est-ce qui vous fait croire que vous avez un avantage sur les centaines de fonds qui ont étudié chaque téléphone sur le marché, ont envisagé tous les détails des cinq prochains téléphones qui doivent sortir sur le marché, etc. ?
Certes, vous pouvez avoir de la chance. Ou pas.
Il est très difficile pour l’investisseur moyen de trouver un avantage. Warren Buffett obtient un avantage en concluant des affaires directement avec l’entreprise concernée.
Les gros hedge funds trouvent un avantage en pratiquant une forme de délit d’initié ou de trading haute fréquence et ils vous piquent des dollars parce qu’ils ont des connexions directement dans la Bourse.
Des milliards de dollars circulent chaque jour et manipulent subtilement le marché à l’insu des régulateurs.
Chaque jour, le marché est manipulé de manière illégale. Chaque jour.
Vous n’avez pas d’avantage sur ces gens.
Alors, comment en avoir un ?
Cherchez des titres qui se sont effondrés
Si les bénéfices d’une entreprise sont de deux cents en dessous de l’objectif, les petits investisseurs prennent souvent peur et l’action s’effondre.
Demandez-vous alors : « Cette chute est-elle irrationnelle ? » C’est l’une des rares occasions où vous pouvez avoir un avantage.
Concentrez-vous sur les microcaps ou sur les smallcaps
Des actions qui valent moins d’un milliard de dollars.
Ces actions sont dédaignées par les infos et les banques. Elles sont souvent trop petites pour que les grands hedge funds s’y intéressent.
En outre, elles ne figurent pas dans les grands indices suivis par tous les grands fonds.
N’oublions pas que Warren Buffett a gagné son premier million rien qu’en investissant dans des entreprises à très petite capitalisation.
Le problème avec les microcaps, c’est que beaucoup d’entre elles sont des arnaques ou se trouvent dans des secteurs qui ne présentent pas de réel intérêt pour les investisseurs.
Utilisez donc la technique de la loi de Moore décrite hier pour trouver des secteurs en croissance et les actions qui y sont liées. Et faites les recherches adéquates pour vous assurer que le titre qui vous intéresse n’est pas une arnaque.
UN SEUL SIGNAL D’ALARME (par exemple, le PDG a travaillé auparavant pour une autre entreprise qui a fait faillite) suffit pour ne pas investir.
Vous pouvez avoir un avantage sur des petites actions, mais c’est quand même difficile.
Les fonds d’investissement à capital fixe
Les fonds à capital fixe sont comme des fonds communs de placement mais ils s’échangent comme des actions. Leur structure est similaire à celle des SICAF en français.
Trouvez les fonds à capital fixe qui s’échangent en dessous de la somme de la valeur de tous leurs actifs.
Par exemple, un fonds à capital fixe peut avoir une valeur de 100 dollars en actions mais s’échanger à 90 dollars. Cela signifie que vous pouvez acquérir toute l’entreprise pour 90 dollars, la revendre pour 100 dollars et gagner ainsi de l’argent.
Pourquoi est-ce possible ? Étudiez les fonds à capital fixe.
Il y a souvent une bonne raison qui explique pourquoi leur titre est en dessous de sa valeur mais ce sont des investissements relativement sûrs et qui rapportent généralement de bons dividendes.
Une règle importante que personne ne connaît
Moins vous investissez dans une entreprise, plus vous gagnerez.
C’est là la règle la plus importante de cette liste.
Pourtant, elle ne semble pas aller de soi et elle ne fonctionne pas pour tout le monde.
Mais je sais que personnellement, j’ai un problème : si j’investis un gros pourcentage de mon argent dans une seule entreprise, alors je serai obsédé par elle.
Je serai incapable de dormir.
Et dès qu’elle engrangera un bénéfice (ou une perte) raisonnable, je m’en débarrasserai.
Mais si j’investis une PETITE somme et que l’entreprise commence à monter, je serai plus enclin à la garder pour une plus longue durée et je gagnerai plus d’argent.
Ceci m’est arrivé à maintes reprises. Moins j’investis d’argent, plus j’en gagne.
J’ai tendance à n’investir que 1% à 2% de ma valeur nette dans un investissement.
Les entreprises non cotées sont généralement meilleures que les entreprises cotées
Les entreprises n’entrent sur le marché coté que lorsque les grands investisseurs ne veulent plus y mettre de l’argent.
Le marché coté est considéré comme étant l’investisseur le plus stupide.
C’est pourquoi les premiers investisseurs d’Uber ont gagné des millions, voire même des centaines de millions de dollars, mais ceux qui ont acheté lorsque l’entreprise est entrée en Bourse perdent aujourd’hui de l’argent.
Comment trouver de bonnes entreprises non cotées ?
Heureusement, on trouve pléthore d’entreprises non cotées listées sur des sites de crowdfunding.
Certaines petites entreprises cotées sont aussi bien que des entreprises non cotées.
Suivez les grands investisseurs
Sélectionnez 20 investisseurs parmi vos préférés.
Voyez quelles actions vos investisseurs préférés achètent.
Si vous pouvez acheter les mêmes actions qu’eux à environ le même prix (ou moins cher), alors c’est un bon investissement.
Par exemple, si Warren Buffett se met soudainement à acheter une action comme IBM, alors c’est probablement un bon achat si vous parvenez à l’acheter au même prix.
Buffett a tendance à garder ses positions pendant de longues périodes, donc votre avantage sur lui est que vous pouvez être plus vif et plus souple.
Checklist
- Le PDG a déjà développé et vendu une entreprise.
- De grands investisseurs ont investi dans l’entreprise.
- L’entreprise n’a pas besoin de lever des fonds pendant un certain temps.
Cette checklist vaut pour les entreprises cotées comme pour celles qui ne le sont pas. Pour ces dernières, il convient toutefois d’ajouter un item supplémentaire : « A-t-elle des clients ? »
Demandez-vous toujours « pourquoi moi ? »
Si vous pensez avoir trouvé une bonne opportunité d’investissement, demandez-vous toujours : « Pourquoi ? »
Dans l’histoire de l’humanité, la phrase « Aujourd’hui, je veux enrichir James Altucher » n’a JAMAIS été prononcée.
Si quelque chose est réellement une bonne opportunité, alors elle devrait avoir disparu bien avant que vous n’en ayez même pris connaissance.
Cherchez pourquoi vous avez un avantage sur un autre investisseur dans le monde. Soyez totalement honnête avec vous-même, sinon vous risquez de perdre de l’argent.
Un jour, quelqu’un m’a dit : « Nous n’avons besoin que de 50 000 dollars pour boucler cette levée de fonds et Bill Clinton et George Soros vont investir. »
Sérieusement ? Clinton attend anxieusement près de son téléphone ? Lorsqu’il sonnera, il se précipitera dessus pour demander : « James Altucher a-t-il investi ? »
La réponse à la question « pourquoi moi ? » doit vraiment être convaincante.
La diversification n’est pas ce que vous croyez
La diversification 1.0 c’était : « Achetez Exxon et Microsoft. »
L’une c’est le pétrole, l’autre c’est la technologie. Aujourd’hui, ces deux actions ne sont plus diversifiées. La plupart des grands titres ont tendance à monter et à baisser en tant que groupe.
La diversification 2.0 c’était : « Achetez des obligations, de l’or et des actions. »
Aujourd’hui, ce n’est plus vrai. Les obligations et les actions ont elles aussi tendance à varier de concert.
La diversification, c’est investir selon de multiples stratégies indépendantes les unes des autres et indépendantes de l’économie.
[Lire aussi : Pour investir, la diversification est-elle importante ?]
Un exemple de portefeuille boursier diversifié
- Quelques entreprises non cotées.
- Quelques fonds à capital fixe (pour les dividendes) qui se concentrent sur les obligations municipales.
- Des microcaps qui sont indépendantes entre elles et indépendantes de l’économie ;
- De l’immobilier dans des pays étrangers affichant une forte croissance du PIB, où les prix de l’immobilier ont encore un potentiel de hausse et où des situations d’arbitrage sont possibles (par exemple vendre à découvert le Canada et acheter les États-Unis si les États-Unis ont chuté plusieurs jours d’affilée et que le Canada a grimpé plusieurs jours d’affilée).
- Du prêt entre particuliers.
- De l’arbitrage statistique.
- Des options de vente sur des valeurs sûres.
- Un peu d’investissement de croissance (mais de petits investissements).
- Un panier d’actions que possèdent de grands investisseurs.
- Des situations spéciales.
Remarquez que je n’ai pas inclus Apple, Google ni toute autre grande entreprise dans cette liste. L’investisseur moyen n’a aucun avantage sur ce genre d’actions.
Ne faites pas de day trading
Le day trading, c’est principalement pour les imbéciles.
Il y a des millions d’algorithmes qui travaillent tous les jours sur le marché. Comment pouvez-vous avoir un avantage sur eux ?
Certes, il existe des stratégies qui fonctionnent. Mais jouer ces stratégies est un boulot à temps plein, et il vous faut les connaître à fond.
Retenez-vous d’agir
Certaines personnes placent des stop loss sur leurs positions.
Cela signifie que si elles achètent une action à 20 dollars, elles peuvent décider qu’à 16 dollars, elles la vendront à perte.
Ne faites pas cela.
J’ai testé toutes les stratégies en utilisant un logiciel que j’avais conçu. Dans chaque cas, l’utilisation de stop loss m’a fait gagner moins d’argent à long terme.
La clé pour vous retenir d’agir est de n’investir qu’une petite somme d’argent dans chaque investissement.
Pour devenir riche, il faut posséder de bons investissements qui grossiront.
Mon meilleur investissement en ce moment même est une action que j’ai achetée 10 cents pour une toute petite somme d’argent ; aujourd’hui, elle vaut plus de 6 dollars.
Si j’y avais trop investi, je l’aurais probablement vendue à 20 cents. Ou je l’aurais vendue lorsqu’elle est passée de 10 dollars à 3 dollars avant de rebondir à 6 dollars.
J’achète une valeur parce que l’histoire me plaît. Si l’histoire change, je sors. Par exemple, si j’achète parce que Warren Buffett vient d’investir, alors je reste jusqu’à ce qu’il sorte.
Si j’achète parce qu’il s’agit d’une action dans le secteur de la génomique et que je pense que la génomique va se développer, je vends si l’entreprise échoue aux essais menés par la FDA.
La durée moyenne de détention est longue
Buffett affirme que la période de détention moyenne est « éternelle ».
Il ment.
Presque tout ce que dit Buffett est a minima un petit mensonge.
Il a peur que de plus petits investisseurs soient plus vifs que lui.
Toutefois, la plupart des entreprises que je possède, je les possèderai entre 5 et 15 ans. En ce moment même, je possède des investissements datant de 2009.
On dit qu’investir, c’est comme jouer au casino. Ce n’est pas faux. Mais plus vous détenez un titre longtemps, moins cela ressemble au casino. Cela signifie que vous avez effectué des recherches sur un secteur, sur une entreprise et que vous investissez dans leur croissance commune.
Il faut du temps pour qu’une petite entreprise dans un secteur petit mais à croissance rapide atteigne son plein potentiel.
En outre, si une entreprise enregistre une croissance entre 20% et 50% par an, où allez-vous trouver ailleurs ce genre de rendement ? Gardez l’action. Ne prenez pas vos bénéfices.
À nouveau, c’est pour cela que je maintiens des positions de taille initialement faible et que je ne les double jamais.
Gardez surtout du cash
Précédemment, j’ai mentionné que je gagne en moyenne 70% ou plus par an.
Ceci n’est que sur l’argent que j’ai investi. J’ai débuté très petit et j’ai gardé la plus grande partie de mon portefeuille en cash.
La majeure partie de ma valeur nette est en cash. Cela me permet de bien dormir la nuit et de ne pas être quotidiennement angoissé par mes investissements.
Et j’ai du cash en cas de besoin.
Les bonnes opportunités ne se présentent que deux ou trois fois par an en moyenne.
Par conséquent, au cours des douze dernières années, en comptant certaines prises de bénéfices que j’ai faites ainsi que certaines catastrophes, j’ai effectué une vingtaine d’investissements.
L’année passée, je suis entré dans trois nouveaux investissements et cette année je n’en suis sorti d’aucun.
Risque et récompense
J’investis dans deux types d’opportunités.
-
DES INVESTISSEMENTS SÛRS
J’ai une forte aversion au risque.
Il s’agit généralement d’une situation où pour diverses raisons je peux acheter des actions pour moins cher à des gens qui ont besoin de cash.
Ou c’est dans une période où tout le monde a peur, comme en 2009.
-
RISQUE ÉLEVÉ, RÉCOMPENSÉ ÉLEVÉE
J’aime investir dans des entreprises qui selon moi gagneront au moins 1 000% ou plus.
Cela semble ridicule mais c’est pour cela que je n’investis que dans quelques opportunités par an.
C’est pour cela que je n’achète pas des actions de Google. Peut-être l’action augmente-t-elle un peu plus que le marché – 20% à 30% certaines années.
Mais elle peut également beaucoup baisser. Pour moi, ceci n’est pas un bon ratio risque/récompense même si j’apprécie beaucoup l’entreprise.
Cet article est long. Ne vous lancez dans l’investissement que si vous aimez le faire.
J’aurais aimé avoir fait autre chose. Je suis heureux là où je me trouve, j’ai fini par réussir, mais j’ai été si déprimé pendant si longtemps.
Cette dépression m’a laissé des séquelles. C’est une lutte constante pour ne pas y replonger.
C’est pour cela que j’ai dû me réinventer. Poursuivre d’autres intérêts.