Je ne prends pas souvent l’avion à moins d’y être obligé.
J’aime rester chez moi – par « chez moi », je veux dire ma ville de New York. Excepté quand je viens à Paris. Mais je menais des recherches pour Les Dossiers d’Altucher à propos des actions en Bourse de sociétés productrices de cannabis, donc j’ai pris un vol pour Denver.
J’ai atterri à 8h un mardi matin, je me suis rendu dans une plantation, j’ai pris quelques selfies, j’ai enregistré un podcast, j’ai visité un dispensaire local, j’ai discuté avec les gens qui travaillaient là et je suis reparti le même jour.
On me répondit par la négative.
Ok, remettons les choses dans leur contexte (je veux d’abord vous expliquer pourquoi je me suis intéressé à ce sujet parce que cela peut vous être bénéfique).
Le Canada vient de légaliser le cannabis. J’ai voulu comprendre toutes les opportunités possibles AVANT le boom.
Voyez-vous, lorsqu’une industrie explose, on trouve aussi des booms connexes. Toujours.
Je vais vous donner un exemple.
Airbnb. Lorsque les gens ont commencé à louer leur maison à de parfaits inconnus sur Internet, l’économie collaborative a explosé :
- Photographie : les hôtes ont eu besoin de montrer à quoi ressemblait leur maison ET ils avaient besoin qu’elle paraisse plus belle que la concurrence. La « photographie Airbnb » est donc devenue une spécialité.
- Gérants de location : certaines personnes voyagent lorsqu’elles louent leur maison. Qui alors va recevoir les locataires Airbnb et réparer le ballon d’eau chaude en leur absence ? Les propriétaires ont besoin de professionnels pour s’occuper de leur business. Gérant Airbnb est devenu un boulot.
- Entretien ménager : fournir des draps et des serviettes propres, réapprovisionner en papier toilette. Qui va faire tout cela ? Qui va laisser des serviettes joliment pliées dans la chambre et fera ressembler votre maison à un hôtel ? Des gens qui se spécialisent dans l’entretien ménager Airbnb.
Ce sont là des services totalement nouveaux et nécessaires.
Pour revenir au cannabis, étant devenu légal sous une forme ou une autre dans 29 États des États-Unis ainsi qu’au Canada, je voulais savoir quelle serait la suite des événements.
J’ai alors songé que les meilleures personnes avec qui échanger étaient celles qui en vivaient déjà. Et qui continuaient à faire des bénéfices encore aujourd’hui.
« On ne peut plus arrêter cette dynamique une fois qu’elle est lancée », m’explique John Mc.
« Qu’est-ce qui fait de vous un expert ? » lui ai-je demandé directement.
« Je n’en suis pas un. Je pense que personne ne l’est vraiment. »
Ce en quoi il se trompe.
« Vous en êtes un », lui dis-je. Il en connaît sur le sujet mille fois plus que n’importe qui d’autre.
Je l’ai rencontré alors que je contactais des dispensaires, à la recherche d’informations. Quelqu’un me conseilla d’appeler John. C’est lui qui m’indiqua quelle plantation visiter. Il aimait bien l’idée que je veux développer dans Les Dossiers d’Altucher.
Sa famille vit dans le Colorado depuis six générations. Il habite un quartier appelé « Five Points », qui est le centre historique de Denver. Mais John m’explique : « Il y a dix ans, vous n’auriez même pas voulu mettre un pied dans ce quartier. »
Je lui ai demandé ce qui était arrivé après la légalisation du cannabis. Quelles étaient les opportunités ? Et que peut-on faire aujourd’hui pour en tirer profit ?
Je voulais trouver comment l’économie collaborative allait exploser (et comment cela avait déjà commencé).
Et qu’en était-il des conséquences financières ? En quoi cela pouvait-il aider les entreprises, les investisseurs, les agents immobiliers, les propriétaires de cafés, de bars ou de restaurants, les chauffeurs Uber, etc. ?
« Nous avons assisté à un véritable boom immobilier et touristique. Aujourd’hui encore, plus de 1 500 personnes s’installent chaque semaine dans le Colorado. »
Je voulais en savoir plus aussi sur les effets négatifs. Car, à en croire les opposants à cette légalisation, le Colorado a dû tomber dans le chaos le plus complet, plus personne ne travaille et tout le monde plane tout le temps.
« C’est vrai, tout le monde plane dans les hauteurs. »
Il parlait des hausses de salaires.
Il me raconta les bons côtés comme les mauvais.
Il me raconta le boom immobilier et les gens qui étaient obligés de quitter leur quartier à cause de la hausse des prix.
Cela pourrait sembler ne concerner que quelques-uns. Mais ce n’est pas le cas. Cette histoire est liée à tant de domaines de la vie. Elle est liée à l’émergence d’idées, à la création d’entreprises, et à tout ce qui est lié au fait de faire ses propres choix, de s’éloigner des domaines qui nous donnent cette sensation d’être piégés.
Idées = opportunités. C’est là le véritable sujet de cette rencontre.
Une dernière histoire sur mon voyage à Denver.
En sortant du dispensaire, j’ai vu une dizaine de personnes à vélo. Sur UN vélo. C’était une attraction touristique bizarre. Imaginez-vous une table de pique-nique sur roues avec des pédales de chaque côté. Tout le monde pédalait ensemble et tous hurlaient « hou-hou » aux passants. Ils avaient l’air ridicules mais avaient l’air de bien s’amuser.
Quelqu’un avait inventé ce « service ». Lorsque le cannabis est devenu légal, une personne avait eu cette idée. Le tourisme de la marijuana est devenu sa propre industrie. Et des vélos partagés géants (ou ce qui y ressemble) un business rentable.
J’en avais parlé récemment dans l’un de mes articles (à relire ici). Je précisais déjà que les opportunités d’en profiter, d’une manière ou d’une autre, étaient innombrables. Et dans les Dossiers d’Altucher, j’avais présenté quelques entrepreneurs qui avaient su se positionner sur cette industrie aux multiples facettes – notamment le volet touristique qui représente désormais une part importante.
C’est bien souvent autour de l’industrie en pleine explosion que gravitent les meilleures opportunités.