« Le retour de la défiance », titrait le 30 juin L’Agefi Hebdo, le support des professionnels de la finance. En effet, à la faveur du Brexit, nous avons pu constater que toutes les monnaies étaient faibles face à l’or, que les politiques des banques centrales inspiraient toujours plus de méfiance, que la centralisation touchait à ses limites. La volatilité a considérablement augmenté, preuve que M. Le Marché commence à douter du prix des actifs.
En première ligne, les valeurs bancaires. Elles ont dévissé de 21% en deux séances. En deuxième ligne, le pétrole perdait 8% et, enfin, la livre sterling chutait contre le dollar à un plus bas de 30 ans.
Les valeurs refuges ? Le Bund allemand, les bons du Trésor américain et… l’or. Les investisseurs étrangers pensent que l’Union européenne sera mise sous pression lors des prochaines échéances électorales et l’euro en subit le contrecoup. Parmi les banques européennes, les banques italiennes sont à ce jour le maillon faible — demain, à qui le tour ?
Le 27 juin, il était acté que les banques italiennes devaient recevoir 40 Mds d’euros d’aide européenne. Face à l’opposition de l’Allemagne, jeudi 30 juin, le gouvernement italien annonce créer un fonds de 150 Mds d’euros pour un « programme préventif de soutien de liquidité pour ses banques » qui ont 365 Mds d’euros de prêts douteux (non performing loans).
Faut-il dès lors trembler pour les banques, craindre un retour à la case Lehman Brothers ?
La réponse des professionnels est claire : non car la Banque centrale européenne (BCE) a tout ce qu’il lui faut à sa disposition. Si les écarts de taux d’emprunt entre les pays s’écartaient trop fortement, la BCE pourrait accentuer ses achats de titres financiers des pays périphériques pour stabiliser la situation. Le TLTRO (targeted longerterm refinancing operations) pourrait être utilisé par les banques pour acheter la dette de leur pays. Enfin, l’OMT (outright monetary transaction) pourrait être activé en cas d’écartement significatif.
Tous ces sigles ne sont là que pour camoufler une seule et unique action de la part de la BCE : toujours plus de création de crédit — de liquidités, pour employer le langage officiel. Il n’y aura pas de cessation de paiement puisqu’il y aura toujours de « l’argent ».
Maigre consolation pour les investisseurs que nous sommes, ces politiques monétaires de la planche à billets devraient nous éviter une grosse faillite. Mais cela va signifier que beaucoup d’investisseurs étrangers n’ont plus vraiment de raisons de se tourner vers l’euro (ou la livre, ou le yen).
Ceux qui restent vont avoir l’oeil rivé sur les échéances électorales. D’abord sur Matteo Renzi, en Italie, qui soumet la réforme du Sénat au référendum ; puis en mai 2017, les élections présidentielles françaises.
Pour résumer, pour éviter les catastrophes, les cessations de paiement, les autorités emploieront donc la seule arme qu’elles connaissent : la création de crédit (la création monétaire, c’est la même chose). Attendez-vous à ce refrain qui sera bientôt entonné en coeur par les banquiers centraux : « il faut au monde un nouveau plan de relance. Tout ce qui a été fait jusqu’à présent était bien nécessaire mais pas suffisant ; il faut que le peuple puisse aussi profiter des assouplissements monétaires à venir. »
Voici donc à présent les événements probables :
- la Fed va annoncer une reprise de son QE à la fin de l’année ;
- la Banque du Japon va racheter encore plus d’obligations et d’actions japonaises ;
- la BCE va renforcer ses OMT et LTRO.
Et voici les conséquences probables :
- le dollar chutera moins que les autres monnaies car les autres banques centrales sont en avance sur la Fed ;
- les rendements obligataires à long et moyen termes vont continuer à baisser, les investisseurs institutionnels étant contraints le plus souvent par leurs statuts de s’y réfugier ;
- le moindre affaiblissement du dollar face aux autres monnaies pénalisera les résultats des entreprises américaines au second semestre ;
- l’or va entamer son ascension finale.
Si le rendement des obligations américaines basculait en territoire négatif, ce serait la fin de la partie ; la mort de l’existence de la monnaie sous forme de dette.
Et l’explosion de l’or. Vous le savez, les secteurs qui sont mis sous pression par ces taux zéro ou négatifs, ce sont les banques, et les assureurs. Je vous ai déjà mis en garde contre les dangers que cela représentait pour votre assurance-vie.
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[Texte extrait du numéro de juillet de La Stratégie de Simone Wapler]