Un jour, alors que j’étais en CE1, j’ai eu envie de faire pipi et j’ai supplié l’institutrice de me laisser aller aux toilettes. J’ai couru vers les toilettes mais le temps d’y arriver, j’avais fait pipi dans mon pantalon. Il était trempé.
Je suis reparti penaud vers la salle de classe. J’ai raconté à l’institutrice ce qui s’était passé.
C’est le deuxième moment le plus embarrassant de mon existence. Le premier a quelque chose à voir avec le cannabis.
Lorsque j’ai dit à l’institutrice que j’avais fait pipi dans mon pantalon, tous les enfants ont éclaté de rire.
Je suis allé voir l’infirmière. Mon pantalon était trempé mais je ne pouvais rien y faire. Ma mère est venue me chercher et m’a grondé : « Mais qu’est-ce que tu as fait ! » Et elle m’a ramené à la maison.
Le jour suivant, j’avais peur de retourner à l’école, mais j’y suis retourné, et cela n’a pas été la fin du monde. Je pense qu’à l’âge de sept ans, ce n’est pas la fin du monde si l’on fait pipi dans son pantalon de temps en temps.
Je n’ai pas essayé le cannabis avant d’être à l’université. Je ne fumais pas du tout. J’étais dans une soirée, et quelqu’un m’a donné quelque chose à fumer. Je l’ai fumé et, pendant une heure, je n’ai pas arrêté de tousser.
Bien entendu, j’ai fait une crise de parano. Mais c’est peut-être parce que tout le monde s’est d’abord moqué de moi puis a commencé à me demander : « Ça va ? »
Je me suis assis dans une pièce, tout seul, et la fille avec qui je sortais n’arrêtait pas de passer la tête à la porte en me demandant : « Ça va ? » Mais je n’arrivais pas à m’arrêter de tousser, et je ne pouvais pas vraiment parler.
L’un de mes amis est arrivé et m’a parlé, mais c’était comme s’il me parlait au ralenti, et je lui ai dit d’arrêter. Ensuite, ma petite amie a quitté la soirée, et on n’est plus jamais sortis ensemble.
Je suis rentré à la maison, mais j’avais perdu ma clé alors je me suis réveillé quelques heures plus tard, dans l’herbe, juste à côté de l’allée. J’étais tellement gêné. Je n’avais rien de « cool » à l’époque.
À l’époque, j’étudiais l’informatique à l’université, autant dire dans une école d’ingénieur.
Imaginez ce que c’est, d’être l’individu le moins cool dans un environnement PRÉCISÉMENT conçu pour les gens les moins cool sur Terre.
***
Je vais jouer les Dr Google pendant un instant.
Voici quelques données que j’ai trouvées.
- Les rats qui prennent du cannabis tous les jours, dès les premiers jours suivant leur naissance, souffrent de « problèmes de mémoire manifestes » en grandissant.
D’abord, pourquoi administrer du cannabis à des bébés rats ? A-t-on l’intention de le tester ensuite sur des nourrissons humains ?
Ensuite, comment peuvent-ils savoir si les rats ont des problèmes de mémoire ? Ils ne se souvenaient plus de la Déclaration d’indépendance ? Peut-être qu’après avoir trop fumé, un rat a déclaré : « Je n’ai plus trop envie de poursuivre ces expérimentations humaines. »
Il y a 33,8 millions de rats à New York. Lorsque je le raconte, les gens font parfois une drôle de tête. Comme s’ils étaient dégoûtés. Mais ensuite, ils se remettent à boire et à manger. Personne ne se soucie vraiment qu’il y ait quatre fois plus de rats que d’humains, à New York.
Je parie que si je disais à un rat qu’il y a huit millions d’humains à New York, il déguerpirait tout de suite de la ville. « Je ne veux plus de ce cannabis qu’ils n’arrêtent pas de me donner. Je n’arrête pas d’oublier où sont mes clés ! »
D’accord, j’ai fait d’autres recherches très sérieuses sur Google.
- Les jeunes qui consomment beaucoup de cannabis, en Nouvelle Zélande, perdent 5 à 10 points de quotient intellectuel (QI) lorsqu’ils sont adultes. Et même si l’on arrête de consommer du cannabis à l’âge adulte, cela ne fait pas revenir ces points.
D’abord, est-ce que perdre 5 à 10 points de QI représente un si gros inconvénient ?
Ce qu’il faut savoir, surtout, en matière de QI, c’est qu’au-dessous d’un certain niveau (disons 80), les tests de QI peuvent être utilisés pour prédire le manque d’aptitudes cognitives dans certains domaines.
Mais au-dessus de 100, les tests de QI ne sont pas du tout prédictifs. Les gens me disent sans cesse qu’ils ont un QI de « 160 » ou autre, peu importe.
A) Non, ce n’est pas vrai.
B) Qu’est-ce que cela peut faire ? Cela ne me révèle rien de votre créativité, de votre aptitude à apprendre, de votre aptitude à réaliser le travail demandé, de votre niveau d’éthique, de votre capacité à mémoriser ni de votre capacité à écrire ou à faire des maths.
En fait, si votre QI est peu élevé, au moins vous arrêtez de bassiner les gens avec votre faux QI de 160.
Alors d’accord, si les enfants prennent du cannabis, ils risquent de ne pas devenir de super génies. Et alors ?
Et on dirait que si une personne se met à en consommer à l’âge adulte, alors cela n’a aucun effet sur son QI.
Voici un autre cas. Et celui-ci m’a touché personnellement.
À un moment donné, je sortais avec une femme bipolaire. J’étais amoureux d’elle. Nous sommes restés ensemble un certain temps. Sa sœur et sa mère étaient régulièrement hospitalisées pour de graves troubles bipolaires.
La bipolarité n’est pas telle qu’on la voit dans les films. Il ne s’agit pas de se sentir heureux un jour et très triste le lendemain.
Voici ce que signifie la dépression bipolaire : 23 heures par jour, vous êtes au lit sans pouvoir bouger, et l’heure suivante, la seule chose dont vous êtes capable, c’est de ramper par terre.
Cela peut durer des mois à chaque fois.
Et le trouble bipolaire… c’est quelque chose que je n’avais jamais vu auparavant. Quelque chose que je n’aurais jamais cru possible. Comme me l’a expliqué plus tard un thérapeute :
« La Gloria que vous connaissiez est partie et quelque chose d’autre est arrivé.
–– Quand cela va-t-il s’arrêter ? Quand Gloria va-t-elle revenir ?
–– Personne ne le sait. Mais si elle prend ses médicaments, il faudra au moins six mois avant que vous puissiez reconnaître la personne que vous connaissez.
–– D’accord, ai-je dit. Je vais l’aider. »
Et je vérifiais qu’elle prenait bien ses médicaments.
Mais elle se soignait seule, également. Elle fumait du cannabis tous les jours. Elle en avait besoin pour apaiser ses troubles et elle pensait que le cannabis l’aiderait. Je détestais qu’elle fume du cannabis. Elle restait assise, apathique, et disait des idioties.
Un matin, elle m’a dit : « Je sors faire une course. Je serai de retour dans une heure. »
Je ne l’ai jamais revue. Elle a disparu.
J’ai vérifié. Les troubles bipolaires sévères associés au cannabis provoquent une psychose, il semblerait. Je vous laisse regarder à quel point une psychose peut être néfaste. C’est trop déprimant pour moi.
Quoi qu’il en soit…
J’ai parlé au vainqueur du Tour de France 2006, Floyd Landis.
Il a pris des anabolisants pour devenir le meilleur coureur cycliste du monde.
Il m’a dit que tout le monde le faisait, et qu’il est bien triste que des jeunes travaillent toute leur vie pour devenir champions et qu’à la dernière minute, juste avant d’intégrer « la cour des grands », on leur dise que pour concurrencer les vrais professionnels, ils doivent commencer à prendre des anabolisants.
Floyd s’est vu retirer son titre. C’est lui qui a dénoncé Lance Armstrong et son recours aux anabolisants. Floyd pense que Lance Armstrong est un psychopathe.
Floyd m’a raconté qu’après avoir abandonné (été viré) de la compétition, il souffrait constamment de douleurs, après toutes ces années passées à être un athlète de haut niveau. « Je suis devenu accro aux antidouleurs, m’a-t-il dit, comme tous ceux avec qui j’ai été en compétition. Comme presque tous les athlètes de haut niveau, dans n’importe quelle discipline. »
« Je suis devenu accro à toutes sortes d’opiacés », m’a-t-il dit.
« Mais ensuite, m’a-t-il confié, je me suis mis au cannabis. Je n’ai plus jamais eu besoin d’opiacés. »
L’herbe (THC/marijuana), le CBD et le CBN sont tous des produits issus du cannabis.
Il a été démontré que cela réduisait l’inflammation, dans le corps. L’inflammation est liée à presque tout ce qui ne tourne pas rond chez vous. Que faites-vous lorsque vous avez mal aux dents ? Vous prenez de l’ibuprofène. Pourquoi ? Parce que cela atténue l’inflammation.
L’inflammation provoque des choses allant des AVC aux crises cardiaques, et toutes sortes de choses effrayantes ou de maladies potentiellement mortelles.
Floyd a créé une entreprise, Floyd’s of Leadville, qui vend de l’huile de CBD. L’huile de CBD est un dérivé du cannabis de plus, tout comme l’herbe.
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À ce stade, il n’y a pas beaucoup d’études scientifiques sur le cannabis, bien que de nombreux essais soient réalisés sur des choses allant des maladies cardiaques au cancer, entre autres.
Il existe énormément de preuves que le cannabis atténue l’inflammation, l’angoisse, les spasmes musculaires, les douleurs liées au cancer, le glaucome, la maladie de Crohn, etc.
Et les gens adorent la sensation qu’il procure.
Certaines souches de cannabis vous permettent de vous sentir détendu et sous calmant, et cela vous permet de dormir ou d’atténuer l’angoisse plus facilement.
D’autres souches vous donnent une sensation de vigueur, l’envie de rire, vous rendent soi-disant plus créatif, etc.
Dans tous les cas, les gens l’adorent.
Et qu’est-ce qui me permet de dire que les gens l’adorent ?
Parce que l’argent parle.
Même si le cannabis n’est légal que dans quelques États, voici la dimension du marché du cannabis LÉGAL enregistrée ces dernières années :
Cela représente une croissance de 31% par an sur les six dernières années. En 2018 et 2019, cela représente près de 50%, alors que quelques États seulement (la Californie, le Colorado, et quelques autres) ont légalisé le cannabis.
En fait, c’est encore plus rapide que la fameuse « loi de Moore » proposée par le cofondateur d’Intel, Gordon Moore, en 1966, sur la vitesse à laquelle la puissance informatique allait se multiplier (par 2 tous les deux ans). Le secteur informatique était minuscule, à l’époque, et il pèse désormais 10 000 Mds$, sinon plus.
À mesure que d’autres États légaliseront le cannabis, je parie que cette croissance de 50% par an va se poursuivre (pourquoi pas ?), et multiplier par deux la dimension de tout le secteur tous les 18 mois. Plus vite que la loi de Moore, donc.
La dimension du marché du cannabis tout entier (les actions cotées en Bourse) est d’environ 22 Mds$. Il y a encore un long chemin à parcourir entre aujourd’hui et le moment où tous les autres États d’Amérique auront légalisé le cannabis.
Et puis il y a tous les autres pays.
Cela me rappelle une autre histoire… de café… et de Starbucks, en particulier.
Starbucks a démarré à Seattle. Dans un seul État.
Ensuite, la marque s’est développée dans d’autres États, et puis d’autres, et d’autres encore. À présent, à New York, on tombe sur un Starbucks à tous les coins de rue.
Cette société à elle seule (ce n’est pas la seule société proposant du café ou liée au secteur du café) vaut 114 Mds$.
Je le répète, la totalité des actions de l’univers du cannabis représente 22 Mds$.
Bon… Dans combien de temps le marché du cannabis sera-t-il un secteur entièrement développé et mature ?
Jugez vous-même.
Seuls 10 États sur 50 l’ont légalisé. Un seul de ces États (la Californie) a une énorme population. Des États tels que New York, l’Illinois, le Texas ou la Floride ne l’ont pas légalisé.
Lorsque cela arrivera, la croissance sera explosive.
J’ai repéré une valeur du cannabis particulièrement bien placée pour profiter de cette croissance ! Je vous dévoile mon analyse et ma recommandation dans le tout dernier numéro des Investissements d’Altucher.