Si vous lisez régulièrement mes articles, vous savez que la santé est l’une des choses qui comptent le plus à mes yeux. Ses différents aspects – physique, mental, émotionnel et spirituel – sont au cœur de ma pratique quotidienne. C’est grâce à elle si je suis en vie aujourd’hui.
J’essaie de ne jamais négliger ma santé, surtout maintenant que je vieillis.
Toutefois, je ne prétends absolument pas être un expert sur ce sujet – ni sur aucun autre, d’ailleurs. J’explique juste ce qui fonctionne pour moi (manger sainement, bien dormir, ainsi de suite). Et parfois, je rencontre des spécialistes qui sont plus intelligents que moi et je leur demande de partager leur savoir. C’est exactement ce que j’ai fait ce mois-ci.
Ari Whitten est un expert renommé dans le domaine de la santé. Il a écrit plusieurs bestsellers et créé la marque The Energy Blueprint [NDR : un site et des programmes visant à combattre l’épuisement et à retrouver de l’énergie]. Il étudie les questions liées à la santé, à la nutrition et à l’hygiène de vie depuis plus de vingt ans et possède plusieurs diplômes. Il m’a récemment envoyé un e-mail dont l’objet indiquait : « Comment mourir à 120 ans au lieu de 70 (et en pleine forme) ».
Cela m’a beaucoup intrigué. Je lui ai donc demandé de m’en dire plus. Nous avons eu une discussion passionnante. Je vous laisse la découvrir…
Ari Whitten : Différentes données fondées sur l’étude des populations où l’on vit le plus longtemps montrent que la durée de vie maximale d’un être humain est en moyenne de 120 ans. C’est un chiffre sur lequel on s’accorde souvent, car il repose sur les estimations de plusieurs spécialistes en longévité humaine.
Si l’on compare ce chiffre à l’espérance de vie moyenne observée dans les pays développés (autour de 80 ans), on s’aperçoit que la plupart des personnes ne vivent qu’environ 66% de leur existence possible.
James : Mais alors, quelles sont les conclusions de ces études ? Et qu’est-ce qui différencie les personnes qui atteignent l’âge de 120 ans de celles qui meurent à 80 ans ?
A.W. : Il est intéressant d’envisager la question sous cet angle : le monde occidental moderne se compose d’une multitude de strates qui sont en décalage total avec l’environnement pour lequel les êtres humains sont faits. Cette incompatibilité fondamentale entre nos caractéristiques biologiques et le milieu dans lequel nous évoluons est à l’origine de ce vieillissement accéléré et de la plupart des maladies chroniques.
Le cancer, les maladies cardiovasculaires et neurodégénératives, l’obésité, le diabète ou encore le syndrome métabolique sont les principales causes de décès dans nos sociétés occidentales. Ces maladies sont presque toutes des fléaux du monde moderne, et elles résultent précisément de ce décalage entre ce pour quoi nos corps sont faits et l’environnement dans lequel nous vivons.
James : Mais je voulais en savoir plus. Comment le monde moderne nuit détruit-il, exactement ?
1. Le dérèglement du rythme circadien
A.W. : Le rythme circadien correspond à notre horloge biologique interne. Il se synchronise grâce à différents signaux transmis par l’environnement, comme la lumière, le mouvement et la température. Il régule une multitude de neurotransmetteurs, d’hormones et de processus biochimiques qui influent considérablement sur le fonctionnement de notre cerveau et de notre corps. C’est également lui qui contrôle nos cycles de sommeil et d’éveil, ainsi que nos niveaux d’énergie.
Nous savons qu’un dérèglement du rythme circadien augmente fortement les risques de cancers, de maladies cardiaques et neurodégénératives, et de nombreuses autres affections.
2. Une mauvaise alimentation (certes, on était déjà au courant. Mais savez-vous pourquoi ?)
A. W. : Nous savons très bien, grâce aux nombreuses études sur le sujet, que la nourriture moderne nous tue. C’est l’un des principaux facteurs de risque des maladies chroniques, pour plusieurs raisons. Beaucoup de personnes savent que les sucres et les glucides raffinés, les acides gras trans industriels et, plus généralement, les aliments transformés contribuent directement à l’obésité et au diabète.
Mais au-delà de ces évidences, la mauvaise alimentation joue également un rôle clé dans la dégradation de notre santé intestinale et cérébrale, car elle augmente les risques de cancer et de maladies cardiovasculaires, neurodégénératives et auto-immunes, entre autres.
3. Le manque de soleil
A. W. : L’environnement lumineux de notre monde moderne est un autre facteur. Les rayons auxquels nous sommes exposés ont une incidence sur notre santé. Nous savons, par exemple, que l’exposition au soleil joue un rôle crucial. Une étude réalisée en Suède a examiné les habitudes d’exposition de près de 30 000 personnes sur une période d’environ 20 ans, ainsi que les liens avec leur risque de décès, toutes causes confondues. Cette étude a révélé qu’une faible exposition au soleil était un facteur de risque de mortalité prématurée aussi important que le fait de fumer un paquet de cigarettes par jour.
Ainsi, les habitudes d’exposition à la lumière sont un élément dont il faut absolument tenir compte, car la quasi-totalité d’entre nous souffre d’un important manque de soleil, ce qui influe sur notre santé de différentes manières, qui sont méconnues de la plupart des gens.
Outre les ultraviolets (UV), beaucoup d’autres rayons émis par le soleil ont une incidence majeure sur le fonctionnement de nos cellules. Nous savons que l’exposition au soleil influe sur le niveau des neurotransmetteurs dans notre cerveau, sur les hormones et sur le fonctionnement des mitochondries (autrement dit, sur la capacité de nos cellules à produire suffisamment d’énergie au niveau cellulaire), ce qui est un élément majeur du processus de vieillissement. Nous possédons également une hormone appelée mélanocortine, qui réagit au soleil et participe à la régulation de notre consommation alimentaire, des réactions inflammatoires et du système immunitaire.
Ainsi, la lumière du soleil joue un rôle extrêmement complexe dans notre vie, qui va bien au-delà de l’apport en vitamine D. De nombreuses expériences ont démontré son influence sur l’humeur, les niveaux d’énergie, la santé hormonale, la composition corporelle, la perte de poids, le fonctionnement cérébral et les risques de décès liés à diverses maladies. La lumière du soleil nous protège des affections neurologiques et de presque tous les types de cancers.
Tout le monde diabolise le soleil à cause des risques de mélanome, qui sont réels (si vous attrapez beaucoup de coups de soleil, les probabilités de développer un mélanome augmentent bel et bien), mais l’exposition – protégée – au soleil diminue les risques de dizaines d’autres cancers, ce que la plupart des gens ignorent.
Pour découvrir les conseils d’Ari et adopter de nouvelles habitudes qui vous aideront à prolonger votre vie en bonne santé, ne manquez pas le prochain numéro des Dossiers d’Altucher.