J’avais peur. J’avais besoin de gagner beaucoup d’argent.
Laissez-moi vous raconter. C’était un beau jour ensoleillé. Le ciel était d’un bleu pur, sans un nuage à l’horizon. Un jour de rêve. Je pressentais que la Bourse allait ouvrir à la hausse.
J’avais pris mon petit-déjeuner au Dean & Deluca, au rez-de-chaussée du World Trade Center. Avec mon associé, Dan, nous déjeunions là-bas tous les matins puis nous marchions quelques pas jusqu’à mon bureau d’où nous faisions du day trading sur les marchés.
Ce jour-là, Dan a levé les yeux vers le ciel tandis que nous nous rendions au bureau et m’a dit : « Tiens, le Président vient à NY aujourd’hui ? Cet avion ne serait pas Air Force One ? »
C’est alors que nous avons vu – microseconde par microseconde – l’avion passer à 1 000 km/h à quelques centaines de mètres au-dessus de nos têtes. Puis nous avons entendu un énorme BOUM. Tout le monde s’est alors vite baissé, parce que c’est ce que l’on sentait qu’il fallait faire. L’avion était rentré tout droit dans le World Trade Center.
À partir de ce moment, le monde entier a sombré dans la folie. La cendre recouvrait tout, s’infiltrait partout.
Le nuage noir envahit mon appartement. Ma fille de deux ans pleurait.
Dan avait peur qu’un de ses amis soit mort et pleurait. Ma femme était enceinte de six mois. La radio nous informait que l’amiante s’infiltrait à travers toutes nos fenêtres et qu’il était dangereux de sortir à l’extérieur.
Je ne sais pas de combien le marché a chuté la semaine qui a suivi sa réouverture.
J’avais si peur. J’étais en train de tout perdre. Ma fille me vit pleurer. Elle vit la Croix Rouge venir essayer de me calmer. Elle vit la police venir et me calmer.
Comme beaucoup de gens, je me suis comporté de manière irrationnelle cette semaine-là. J’avais si peur d’être ruiné que le marché a ruiné mon mental.
En vérité, je n’avais pas la moindre idée de ce que je faisais. À la fin de cette semaine, j’ai juré que jamais plus je ne jouerai en Bourse.
Mais je voulais devenir riche. J’ai alors eu une idée.
J’ai téléchargé 45 années de données boursières : chaque mouvement de prix de chacune des 8 000 actions. La moindre petite hausse, la moindre petite baisse.
J’ai fait ce que je fais toujours lorsque j’ai besoin de résoudre un problème. J’avais été développeur de logiciels pendant 15 ans. J’avais fondé et vendu une société de logiciels florissante.
J’ai donc développé un logiciel…
Notre cerveau est un véritable capharnaüm. Daniel Kahneman, lauréat du prix Nobel d’économie, qualifie les façons dont nous faussons les choses de « biais cognitifs ».
Nos biais cognitifs nous font vendre des actions lorsque tout le monde autour de nous en vend et nous font acheter des actions lorsque tout le monde en achète. C’est ce que l’on appelle le mimétisme.
Un autre biais cognitif est l’aversion à la perte. Nous préférons prendre une mauvaise décision plutôt que de perdre de l’argent. Nous vendons donc trop rapidement.
Les biais cognitifs nous obligent presque toujours à prendre de mauvaises décisions. C’est pour cela que les marchés et les actions montent parfois trop haut – bien plus qu’ils ne le devraient.
Et c’est pour cela que les marchés baissent, parfois beaucoup plus qu’ils ne le devraient.
Mais c’est cela qui crée d’ÉNORMES opportunités si vous bénéficiez d’un avantage injuste.
D’après Kahneman : « Il est impossible d’agir de manière rationnelle. Il est impossible de se débarrasser des biais cognitifs. » Impossible !
Les gens sont tout le temps irrationnels. Si Microsoft baisse pendant cinq jours d’affilée, ils penseront : « Et voilà ! Microsoft est mort ! Il est temps de vendre. » Et l’action ne cessera de baisser du fait de cette nouvelle folie de vente.
En réalité, de quoi s’agissait-il ? Peut-être que Microsoft avait raté d’un centime ses prévisions de bénéfices. Quelque chose d’insignifiant. Mais les gens sont devenus fous.
Je suis devenu fou.
J’ai donc fait ce que je fais toujours. J’ai développé un logiciel. J’ai retiré l’émotion de mon trading.
Je connaissais tous les biais cognitifs, je les avais étudiés. Le marché boursier reflète la psychologie collective de toute la planète.
Si les individus peuvent prendre des décisions irrationnelles à cause de ces biais, tout le marché peut donc également le faire, vous comme moi.
Mon logiciel m’a aidé à trouver une centaine de schémas qui m’ont permis de prouver que les gens agissaient de manière irrationnelle.
Si vous investissez dans la direction opposée de celle de millions de fous, vous pouvez gagner énormément d’argent.
À l’époque, je ne connaissais personne qui avait fait cela avant moi – mis à part quelques hedge funds confidentiels.
Certains des schémas que j’ai trouvés étaient inouïs. Je ne pouvais pas croire qu’il existait des opportunités de gagner 100%, 200%, voire plus, par jour.
D’autres schémas étaient complètements fous. Comme par exemple si une société de biotechnologie avait un médicament qui provoque le cancer du cerveau… Attendez deux jours puis vous pourrez acheter.
D’autres schémas étaient si réguliers que je les ai appelés des « distributeurs automatiques de billets ». Un jour, j’ai évoqué ces DAB sur un site web très consulté.
Dan me demanda : « Pourquoi tu as fait ça ? Ça ne marchera plus maintenant ! »
« T’en fais pas, lui répondis-je. Qui me lit ? »
Le schéma ne fonctionna plus jamais.
Je me mis à day trader de plus en plus d’argent. De grands gestionnaires de hedge funds me confièrent même leur argent personnel.
Certains jours, je tradais plus d’UN MILLIARD de dollars en valeur d’actifs. EN UN JOUR.
Tout cela grâce à mon logiciel. Je ne tradais que lorsque le logiciel repérait un schéma.
Parfois, je sortais déjeuner puis revenais pour constater que le logiciel avait trouvé un schéma, avait passé le trade et en était sorti avec un bénéfice.
Je n’avais pas d’emploi. J’avais deux enfants en bas âge à nourrir. J’avais des dépenses et peu d’argent. Je devais gagner 100% par mois rien que pour payer mes frais.
J’ai créé une entreprise en tradant pour les autres. Les premiers mois, j’ai gagné plus de 150% pour mes investisseurs. De plus en plus de gens me confiaient leur argent. Pratiquement chaque jour était rentable.
J’ai alors créé un hedge fund et j’ai embauché des traders.
J’ai écrit un livre au sujet de certains schémas qu’avait découverts mon logiciel. The Stock Trader’s Almanac le qualifia de « Meilleur livre d’investissement de 2004 ». Barron’s le classa parmi les 10 meilleurs livres d’investissement de l’année.
L’un des gestionnaires de hedge fund qui m’avait confié son argent me le retira alors entièrement. « Tu peux partager avec quelques-uns mais pas avec TOUT LE MONDE. »
Je vais vous dévoiler ici le secret universel de l’investissement.
- Les gens sont TOUJOURS irrationnels. Cela signifie qu’il existe toujours des schémas sur le marché qui rapporteront énormément d’argent. Hier. Aujourd’hui. Demain. De nouveaux schémas.
- Disposer d’un logiciel pour trouver de nouveaux schémas est un avantage injuste. N’INVESTISSEZ PAS à moins d’avoir un avantage injuste.
En 2008, j’ai trouvé de nouveaux schémas pour investir. Des schémas qui fonctionnaient tous les jours. Alors que le monde brûlait, je gagnais de l’argent. Même le jour où Lehman Brothers a fait faillite.
Un jour, en 2009, j’ai voulu impressionner ma petite amie de l’époque en lui montrant la salle de sport de mon immeuble. Il était évident que je n’y avais jamais mis les pieds auparavant.
Je vivais en face de la Bourse de New York. De ma fenêtre, je voyais les traders aller et venir. Toujours déprimés.
À la salle de sport, un type me vit et quitta son tapis roulant pour venir me parler.
« Je dois vous serrer la main », me dit-il. Ma petite amie nous observait.
« Pourquoi ? »
« Mon groupe a repéré le schéma de la faillite que vous avez décrit dans votre livre. General Motors a fait faillite aujourd’hui. Nous avons gagné 100% en quelques heures et puis nous avons décidé de terminer là notre journée de travail. Donc merci ! »
J’avais oublié de jouer ma propre stratégie !
Cette stratégie m’a sauvé la vie à plusieurs reprises. On trouve les plus grandes opportunités de rendements à 100% ou plus en prenant des positions de trades inverses de celles des comportements irrationnels.
Le plus difficile consiste à trouver les schémas qui indiquent systématiquement où les investisseurs se comportent de manière insensée.
Et aujourd’hui, c’est encore plus difficile ! Les marchés sont sur une tendance incroyable depuis 10 ans.
Je connais beaucoup de gestionnaires de hedge fund et beaucoup de banquiers. Et beaucoup de milliardaires sont venus sur mon podcast et m’ont confié leurs pires peurs.
L’autre jour, je discutais avec le directeur financier d’une grande banque d’investissement. Je lui ai demandé : « Qu’est-ce qui vous empêche de dormir la nuit ? »
Il décrivit son scénario de cauchemar. Et oui, c’était un cauchemar. Ce serait la chose la plus irrationnelle qui pourrait arriver sur le marché.
« Je ne sais pas ce qui pourrait l’arrêter, me confia-t-il. Ça me flanque une peur bleue. »
Dix-huit ans après avoir développé ce logiciel, je l’ai réétudié. Je savais qu’il y aurait des opportunités incroyables au cours de l’année qui allait venir du fait de ce qu’il décrivait.
J’ai étudié les nouveaux schémas dans cet environnement fou. Tout semble si paisible, mais tout la monde a peur.
Tout semble calme, mais un volcan peut se réveiller à n’importe quel moment et provoquer le comportement le plus irrationnel que nous ayons jamais vu.
Cela signifie que l’on peut gagner plus d’argent que jamais.
Je n’ai cessé de chercher toujours plus de schémas. Ma règle : je dois avoir des schémas pour les marchés haussiers, pour les marchés stagnants, pour les marchés baissiers, pour les booms et pour les récessions.
Je déteste réfléchir. Et je déteste les émotions.
Il fut un temps où je me croyais intelligent. Je faisais un trade, il se retournait immédiatement contre moi et je me sentais malheureux. Je m’asseyais, regardais l’écran et sentais le sang cogner dans mes veines.
« Fais une pause », me conseilla un autre trader.
Je sortais m’aérer l’esprit. J’allais sur un terrain de basket au bord du fleuve. Je faisais des paniers. Je ne sais pas du tout jouer au basketball. Puis je rentrais chez moi et mon trade était encore plus contre moi.
Ces jours étaient terribles. J’avais peur de la nuit. De me réveiller à deux heures du matin à me demander quand je serai ruiné.
Ce n’était pas amusant.
Je faisais partie de ces traders avides ou apeurés qui prennent une décision sur un coup de tête et parfois sur un souvenir.
Un jour, je me suis rendu compte que j’avais besoin de sortir toutes les émotions de mon trading. C’est à ce moment-là que j’ai développé le logiciel évoqué plus haut.
Mon logiciel examinait tous les schémas du marché et trouvait ceux qui étaient activés ce jour-là. Par « activés », je veux dire qu’ils se produisaient sur le marché à ce moment-là et que si je passais un trade, il avait 99% de chance de réussir.
Ces trades ne marchaient pas toujours.
Mais ils le faisaient souvent. Et j’en faisais beaucoup.
Voici un trade qui marchait à tous les coups. C’était comme un DAB.
Schéma :
- A) Le marché était en baisse le dernier jour du mois.
- B) Le marché était en baisse le premier jour du mois suivant entre 9h30 et 11h du matin.
- C) Achetez SPY, l’ETF qui suit le S&P 500, de 11h jusqu’à la clôture.
BOUM !
Ce schéma fonctionnait pratiquement à tous les coups.
Souvent, les particuliers et les institutions reçoivent de l’argent le premier jour du mois pour investir. Si le marché ressemblait à une opportunité, ils y injectaient de l’argent.
Mon logiciel modélisait cela.
Un autre exemple de schéma ? L’investissement de faillite, dont nous avons parlé précédemment. Celui-ci fonctionne encore aujourd’hui.
Schéma :
A) L’entreprise ABC annonce sa faillite. Cela signifie qu’elle ne peut pas rembourser ses dettes. Cela signifie que son action devrait valoir 0,00 dollar.
B) ABC doit cesser de trader tandis que la nouvelle se propage. En général, elle ferme pendant une heure puis la Bourse la rouvre.
C) À la seconde où elle ouvre, achetez ABC.
D) Gardez pour le reste de la journée et le jour suivant.
Cela a rapporté pratiquement des gains de plus de 100% à chaque fois. Enron, WorldCom, cela a toujours marché. Enron me rapporta un rendement de 300% en un jour.
POURQUOI ?
L’entreprise ne venait-elle pas de dire que son action était sans valeur ?