Suis-je un mauvais père ?
Je vous laisse en juger par vous-même…
Le week-end dernier, nous avons décidé avec mon frère d’aller jouer au golf. Je ne joue pas très souvent, mais c’est toujours agréable de passer du temps en tête-à-tête avec des membres de sa famille.
Au milieu du parcours, j’ai reçu un message de mon fils David, âgé de 19 ans.
Il m’expliquait qu’il avait cassé l’embrayage de sa voiture et qu’il était nécessaire de le remplacer. De plus, sans son véhicule, il risquait de ne plus pouvoir travailler en tant que livreur à la pizzeria.
David était dans un état de panique et ne savait pas quoi faire !
J’étais face à un dilemme…devrais-je voler à son secours ? Ou faut-il le laisser trouver une solution par lui-même ?
Quand j’ai reçu le message de mon fils, j’ai d’abord pensé “comment pourrais-je faire en sorte de résoudre cette situation ?”
En tant que père, je veux que mes enfants aient une belle vie. Je veux qu’ils entretiennent des amitiés sincères. Je veux qu’ils deviennent des adultes responsables et épanouis. Et je veux qu’ils réussissent financièrement.
Alors naturellement, j’ai commencé à réfléchir à différentes solutions pour aider David à faire face à ce problème.
“Combien cela coûterait-il de faire réparer l’embrayage ?” lui ai-je demandé.
Après avoir fait des recherches, David m’a annoncé avoir trouvé un garagiste qui pourrait réaliser les réparations pour la somme de 1 500$.
“Mais papa, je n’ai que 1 200$ de coté. Et sans ma voiture, je n’aurai plus de source de revenus !”
À nouveau, je n’avais qu’une seule envie : voler à son secours et lui dire “Pas de problème petit gars, je vais payer les réparations”.
Mais quel message cela enverrait-il à David ? Ne risquerait-il pas de penser qu’il pourra demander de l’aide à ses parents chaque fois qu’il devra faire face à une situation financière difficile ?
C’était probablement un heureux hasard que cet événement se produisit le jour où mon frère et moi avions décidé de jouer au golf ensemble.
J’ai expliqué la situation à mon frère et nous nous sommes souvenus de l’époque où nous avions dû faire face à des problèmes similaires en grandissant.
Je me souviens par exemple d’un jour où ma voiture est tombée en panne, le moteur avait surchauffé et j’étais bloqué au bord de la route. Mon père avait fait venir une dépanneuse. Et il m’a aidé à rentrer chez moi. Mais c’était à moi seul de rassembler suffisamment d’argent pour payer les réparations.
Mon frère a vécu une expérience similaire lorsqu’il s’est retrouvé dans l’incapacité d’utiliser sa voiture, jusqu’à ce qu’il ait réussi à trouver l’argent nécessaire pour payer une assurance.
Nous avons tous connu cela.
Et comme le dit mon frère, “les moments où tu dois te battre pour trouver une solution par toi-même… ce sont ces moments qui te permettent de devenir plus fort et de réellement gagner en maturité !”
J’ai donc décidé de ne pas payer pour les réparations de la voiture de mon fils.
Cette décision fait-elle de moi un mauvais père ? Je ne sais pas…et je serais curieux de savoir ce que vous en pensez !
En voyant mes enfants grandir, j’ai beaucoup réfléchi à la façon de les aider à réussir dans la vie.
En les empêchant de surmonter par eux-mêmes les situations difficiles, nous les privons d’une expérience importante pour leur apprentissage de la vie. Nous risquons de les priver de l’opportunité de renforcer leur confiance en eux, cette confiance que l’on gagne en réussissant à surmonter les obstacles seuls !
De plus, offrir une assistance financière trop importante à vos enfants lorsqu’ils sont en âge de travailler pourrait également vous mettre en difficulté et vous obliger à piocher dans l’épargne normalement destinée pour vos vieux jours, voire vous contraindre à travailler plus longtemps avant de pouvoir prendre votre retraite.
J’ai encore beaucoup à apprendre, et avec six enfants à la maison, il est certain que je vais devoir prendre à l’avenir de nombreuses décisions relatives à la façon d’aider au mieux mes enfants lorsqu’ils seront de jeunes adultes et qu’ils rencontreront des problèmes financiers.
Mais voici quatre principes que j’ai établis pour réussir à faire face à ce type de décision. Ils pourront peut-être également vous aider lorsque vous serez dans la même situation !
Principe n°1: laissez-les faire eux-mêmes leurs devoirs
Lorsque David et moi discutions de la situation, je lui ai demandé de se renseigner concernant ce que coûteraient les réparations. C’était à lui de s’occuper d’appeler le mécanicien et de poser toutes les questions nécessaires.
David m’a également expliqué qu’il envisageait d’acheter une nouvelle voiture.
Même si je n’aimais pas vraiment cette idée, je lui ai demandé de chercher les prix de différents modèles de voitures qui pourraient l’intéresser et de réaliser une estimation de la valeur à laquelle il pourrait revendre sa voiture actuelle.
En lui demandant de réaliser l’ensemble de ses recherches par lui-même (tout en l’orientant dans la bonne direction), je lui ai donné l’opportunité d’apprendre comment s’en sortir si une situation similaire devrait se reproduire à l’avenir.
Principe n°2 : suggérez différentes solutions possibles
Lorsque David m’a demandé ce que je pensais de son idée d’acheter une nouvelle voiture, il m’a indiqué qu’il était particulièrement intéressé par une Infiniti. Ce n’est probablement pas le genre de voiture qui lui serait réellement utile pour travailler en tant que livreur et aller à l’université à partir de cet automne.
Je lui ai donc suggéré de chercher un modèle de voiture plus abordable tel qu’une petite berline américaine, une Toyota ou une Honda, qui répondraient parfaitement à ses besoins à ce stade de sa vie.
De la même façon, vous pourriez suggérer à votre fils ou votre fille de chercher un appartement (s’ils sont à la recherche d’un endroit où vivre pendant leurs études) ou une université plus abordable.
Vous n’avez pas besoin de prendre cette décision à leur place. Mais parfois, le simple fait de leur montrer les différentes options possibles peut les aider à déterminer par eux-mêmes le meilleur choix.
Principe n°3: la sécurité passe avant tout
Bien sûr, certaines situations nécessitent pour nous en tant que parents d’intervenir rapidement, quelles qu’en soient les conséquences financières.
Lorsque j’étais bloqué au bord de la route, mon père s’est assuré que je puisse rentrer à la maison en toute sécurité. Certaines situations médicales nous imposent également d’offrir notre aide sans conditions et de repousser à plus tard la question du coût.
Évidemment, il faut savoir distinguer les situations urgentes de celles où il est possible de prendre le temps de réfléchir et discuter des différentes options possibles.
Alors même si mes propos peuvent vous paraître un peu trop « sévères » concernant l’idée de laisser nos enfants apprendre certaines leçons de vie en faisant face aux problèmes par eux-mêmes, je reconnais que dans de nombreux cas il est nécessaire de leur venir en aide.
Principe n°4 : Aider vos enfants en leur permettant de réussir par leurs propres moyens
Parfois, trouver la bonne solution nécessite d’être créatif. Mais lorsque nos enfants ont besoin d’un soutien financier, il existe des cas de figure où nous pouvons les aider à s’en sortir par leurs propres moyens.
Par exemple, dans le cas de mon fils David, nous nous sommes mis d’accord pour que je me porte caution afin qu’il puisse obtenir une carte de crédit.
Oui, je sais que les cartes de crédit peuvent être dangereuses. Je vous assure qu’au cours des prochaines semaines je vais avoir une discussion avec mon fils concernant la façon d’en faire une utilisation responsable.
Mais en faisant cela, je ne lui apporte pas un soutien financier direct, je lui donne simplement accès à un instrument financier qui doit lui permettre de financer les réparations de sa voiture. David n’aura besoin d’emprunter qu’environ 300$ au travers de cette carte et il remboursera cette somme d’ici le mois prochain.
De plus, en obtenant sa première carte de crédit, il va pouvoir commencer à construire son historique de crédit, ce qui lui sera utile lorsqu’il aura besoin de constituer un dossier pour louer un appartement par exemple.
Voici comment vous assurer une retraite prospère et heureuse !