Je participais à un dîner avec un groupe de personnes qui s’étaient lancées dans l’aventure de l’auto-édition via Amazon. Autour de la table, tous ces gens avaient essuyé des centaines de refus auparavant.
Ils écrivaient tous de la fiction, sauf moi, et avaient tous vendu 100 000 exemplaires ou plus de leurs divers romans.
L’homme qui était assis en face de moi venait de vendre les droits d’adaptation cinématographique de sa dernière série de science-fiction.
Une femme travaillait sur la suite de sa série de romans surnaturels pour jeunes adultes.
Un autre homme avait vendu plus de 500 000 exemplaires de ses différents thrillers.
Quant à mon voisin, il avait rencontré un grand succès avec sa série de romans jeunesse Sweet Farts.
Toutes ces personnes avaient une chose en commun : elles avaient toutes été repoussées alors qu’elles s’efforçaient d’accéder au métier de leurs rêves – parfois des centaines de fois.
Pourtant, toutes étaient sur le point de se consacrer à 100 % à l’écriture ou avaient déjà franchi le pas. Et toutes affichaient un sourire radieux.
[Voir également Les Dossiers d’Altucher #6 consacré pour partie à l’auto-édition.]
Combien de sourires auraient été empêchés si ces personnes avaient laissé tomber après le 39e refus et n’avaient pas réitéré pour la 40e fois ?
Ou si elles n’avaient pas décidé de prendre en main le processus de création et de contourner la porte qu’on leur avait fermée ?
Je me suis retrouvé face à une porte close à de nombreuses reprises. Dans l’une des entreprises où j’ai travaillé, par exemple, mon patron me disait : « Arrête de travailler là-dessus et concentre-toi sur ta mission principale. »
Une autre fois, j’ai essayé de vendre une série télévisée ; il n’y avait qu’un ou deux décideurs, qui m’ont barré la route pour des motifs politiques.
J’ai également voulu vendre une société, un jour ; à l’époque, cela représentait toute ma vie, et j’avais en face de moi une poignée de décideurs qui pouvaient faire mon succès ou causer ma perte.
Chaque fois que je m’adressais à eux, je ressentais une peur terrible : j’avais conscience de l’énorme pouvoir qu’ils détenaient sur moi et je croyais bêtement que je n’avais rien à leur proposer.
Nous sommes repoussés tous les jours, dans tous les aspects de notre vie. Le rejet est probablement le moteur le plus puissant de notre existence.
Repensez aux fois où vous vous êtes heurté à un refus et à la façon dont vous avez réagi : en quoi votre réaction a-t-elle complètement changé votre vie ?
J’ai constaté qu’il existait trois manières fondamentales de réagir à un refus (j’ai observé des exemples de ces trois réactions ne serait-ce qu’au cours de ces derniers jours) :
- « Je suis nul. Je ne vais pas y arriver. Je laisse tomber. »
- « Ils sont stupides. Je vais continuer d’insister. »
- « Bon, que puis-je faire différemment ? Quelles leçons puis-je tirer de ce refus ? »
Évidemment, je vais laisser de côté les deux premières réactions.
Certes, il peut arriver que l’abandon soit nécessaire. Il est également possible que vous n’ayez pas besoin d’améliorer votre approche et que vous deviez simplement poursuivre vos efforts ; néanmoins, cela ne devrait jamais être votre premier réflexe (pourtant, c’est une réaction instinctive que j’ai observée plusieurs fois chez différentes personnes, y compris chez moi, au cours de ces derniers jours, mois ou années).
La question est donc la suivante : comment transformer un refus en moteur ?
A) Améliorez ce que vous vendez/créez/proposez/réalisez
Vous vouliez décrocher ce poste, obtenir cette bourse d’études, réaliser cette série télévisée, publier ce livre, vendre votre entreprise, commercialiser votre produit… Et l’on vous a répondu « non ».
Examinez attentivement votre produit. Pouvez-vous perfectionner votre offre ? Prendre du recul et améliorer ce que vous proposez ?
C’est peut-être faisable, ou peut-être pas. Dans tous les cas, commencez par y réfléchir. Quelles sont les dix mesures que vous pourriez prendre afin d’améliorer votre offre ?
Un jour, j’ai essayé de vendre une entreprise que j’avais créée. Elle n’avait pas assez de clients et ne générait pas un chiffre d’affaires suffisant. Par ailleurs, je manquais un peu de cohérence quant aux services que nous proposions et qui nous rendaient uniques.
Je devais revoir environ dix aspects différents de cette société. Je les ai tous améliorés progressivement et j’ai pu vendre l’entreprise un an plus tard.
Un autre exemple : je convoitais un poste, mais je n’en savais pas assez sur mon travail. J’ai donc dû parfaire ma formation, suivre des cours, étudier des livres, me pencher sur l’histoire de mon travail, etc.
B) Élargissez la sphère des décideurs
Jusqu’à il y a deux ou trois ans, lorsque vous vouliez publier un roman, vous deviez en gros contacter entre cinq et dix décideurs – les grandes maisons d’édition. Ces dernières recevaient ainsi les manuscrits d’environ 20 000 personnes, dont la plupart essuyaient un refus.
Qui refusait votre texte ? Des stagiaires et des assistants fraîchement sortis de l’université avec un diplôme en littérature comparée, qui avaient à peine jeté un œil à votre manuscrit.
Aujourd’hui, vous pouvez autopublier vos écrits grâce à Amazon, et c’est formidable. Je vais vous expliquer pourquoi.
Vous vous choisissez et, surtout, c’est le lectorat qui a les cartes en main.
Des millions de lecteurs peuvent à présent vous aider à décider comment vous améliorer, comment maîtriser davantage votre processus créatif et, enfin, comment garder le contrôle de toute votre vie.
Nous vivons à une époque où vous pouvez VOUS CHOISIR.
La semaine dernière, lors du dîner avec les auteurs d’Amazon auquel j’ai participé, j’ai été stupéfait de constater à quel point cette approche était révolutionnaire – et cela n’a rien à voir avec un nouveau gadget. Pour la première fois depuis Gutenberg, une véritable révolution s’opère dans la manière de communiquer avec les masses.
Aujourd’hui, vous pouvez vous choisir à tous points de vue, et décider de réussir, de vous améliorer, de communiquer et d’atteindre les personnes qui ont besoin de votre message.
Ne passez pas à côté de cette chance. En fait, le « rejet » pourrait être le moteur qui vous pousse dans cette direction. Ce fut d’ailleurs le cas de la vingtaine d’auteurs que j’ai rencontrés la semaine dernière.
Et cela ne concerne pas uniquement l’édition. C’est valable dans tous les domaines.
Élargissez votre public. Les sites de rencontres ont élargi le spectre de décideurs qui peuvent influer sur votre vie amoureuse. De même, YouTube a grandement élargi la sphère des créateurs de tendances qui décideront de votre avenir.
Je déteste dire cela, mais les vidéos que Justin Bieber a mises en ligne sur YouTube (et qui dépassent les deux milliards de vues) ont nettement augmenté ses chances de succès – bien plus que s’il avait suivi le chemin habituel en remettant son destin entre les mains des cinq ou dix labels traditionnels.
Ce gamin s’est choisi et y est arrivé : respect !
C) Améliorez votre approche
Vous essuyez refus sur refus ? Allez voir ailleurs, cherchez un endroit où toutes les chances ne sont pas contre vous.
Personne ne répond à vos e-mails dans lesquels vous demandez à vos destinataires de bien vouloir vous consacrer « dix minutes de votre temps, s’il vous plaît ». Alors, proposez quelque chose en échange, gratuitement, qui permettra de reconnaître immédiatement la valeur de votre approche.
Vous continuez à démarcher des clients par téléphone et ces derniers n’ont de cesse de vous raccrocher au nez ? Trouvez un autre moyen de vous faire connaître.
D) N’abandonnez pas : changez d’approche
J’ai essayé à 39 reprises de faire publier un roman que j’avais écrit avant d’abandonner. Parfois, la chance n’est tout simplement pas de votre côté.
Peut-être que la 40e tentative aurait été concluante. Je n’en sais rien. Quoi qu’il en soit, je suis content d’avoir laissé tomber. En fait, j’ai changé d’approche : au lieu de me concentrer uniquement sur la fiction, j’ai commencé à considérer la télévision et le tout nouveau Web comme d’autres moyens d’expression. C’est ainsi que j’ai décroché un emploi chez HBO.
Cela m’a ensuite conduit à monter ma première entreprise, qui créait des sites Web riches en contenu pour le secteur du divertissement.
Je n’ai pas cessé d’être créatif pour autant. Me diversifier m’a permis de développer ma créativité. Je me suis promis de recommencer à écrire des livres plus tard, et de finir par revenir à la fiction.
Je ne sais pas si je le ferai un jour. Ce qui est sûr, c’est qu’avoir changé d’approche m’a assurément libéré d’un point de vue créatif. J’ai pu en tirer profit pour construire ma vie, tant sur le plan financier que créatif. Nous verrons bien si je parviens à boucler la boucle un jour.
E) Soyez plus authentique
On pourrait également qualifier les réseaux sociaux de « médias individuels », en opposition aux « médias de groupe ».
Au lieu de compter sur un grand groupe pour mettre en avant vos réalisations, vous pouvez vous faire connaître en bloguant ou en renforçant votre présence sur des sites comme Facebook, Twitter, LinkedIn, Quora, Pinterest, Amazon, SlideShare, Scribd, Reddit, etc.
Tous ces canaux ajoutent de l’authenticité à votre offre. Chaque abonné ou fan que vous parvenez à rallier à votre cause vous aide à gagner en authenticité, en dépit de ceux qui vous « rejettent ».
Choisissez-vous et établissez vous-même votre présence au lieu de compter sur la volonté de quelques personnes.
F) Demandez conseil
Quelqu’un vous a repoussé ? Bien, maintenant demandez-lui pourquoi. Parce que vous essuierez des refus toute votre vie.
À tous points de vue. Cela ne fait pas de mal de chercher à en comprendre les raisons. Parfois, vous recevrez même une réponse – auquel cas, vous êtes sûr de vous en souvenir.
G) Ne redoutez pas l’échec
On vient de vous dire « non » ? Comment avez-vous réagi ? Avez-vous pleuré ? Avez-vous abandonné ? Vous êtes-vous demandé : « Pourquoi j’échoue toujours » ? Avez-vous pensé : « Quelle bêtise de la part de ces types de me dire non » ?
Analysez la manière dont vous réagissez en cas d’échec. Que pouvez-vous améliorer ?
L’autre jour, j’ai lu que l’univers était constitué à 76 % d’énergie noire (ou sombre). Nous n’avons aucune idée de ce dont il s’agit. La matière noire, quant à elle, représente 20 % de l’univers, et cette composante est elle aussi un vrai mystère. En fait, 4 % seulement de l’univers est constitué de matières que nous comprenons.
En d’autres termes, malgré les travaux de Newton, d’Einstein et d’Heisenberg, et 2 000 ans d’exploration collective visant à découvrir ce qui compose l’univers, nous pouvons dire que nous avons tout simplement échoué. En fait, plus nos connaissances se sont approfondies, plus nous nous sommes rendu compte de l’ampleur de notre échec. Nous pensions avoir tout compris.
Mais aujourd’hui, même la théorie du Big Bang est sérieusement remise en question. Nous ne parvenons tout simplement pas à comprendre le monde qui nous entoure.
Malgré tout, les physiciens pleurent-ils tous les soirs dans leur lit parce qu’ils ont si lamentablement échoué ? Bien sûr que non.
Cet échec leur donne la possibilité d’en apprendre davantage. Cela a ouvert le champ des connaissances potentielles qui peuvent nous aider à comprendre ce qu’est l’univers, et par la même occasion, à comprendre qui nous sommes.
Certes, tout échec ne se transforme pas en opportunité, mais réfléchissez.
Pensez aux échecs que vous avez subis. Combien, avec le recul, ont finalement été un mal pour un bien ? Il y a environ deux ans, un milliardaire a proposé de me donner près de 50 millions de dollars pour lancer un fonds d’investissement.
Un ami commun a fait barrage pour des raisons que j’ignore encore. À l’époque, cela m’a bouleversé.
Aujourd’hui, je lui en suis reconnaissant. Depuis, j’ai fait énormément de choses qui m’ont apporté beaucoup de satisfaction et que je n’aurais jamais pu accomplir si j’avais dû gérer un fonds. Heureusement que j’ai été rejeté, car je n’aurais jamais créé mon blog, par exemple.
H) Dites-vous que c’est normal
Il est absolument NORMAL d’être rejeté. Par ses employeurs, ses enfants, ses amis, sa famille, ses connaissances, des entreprises, des éditeurs… Par tout le monde.
Comme Dashama me l’a expliqué récemment par e-mail : un tiers des personnes vous aimera, un tiers vous détestera, et un tiers ne vous prêtera aucune attention… et ce, peu importe ce que vous faites.
En réalité, il est tout à fait ANORMAL « d’avoir failli » réussir. Et il est encore plus anormal d’être « accepté » ou de « réussir » de manière continue.
Vous devez donc reconnaître qu’il est parfaitement normal de se sentir rejeté, et d’avoir peur de l’être dans l’avenir. En fait, en agissant autrement, vous rejetteriez la réalité.
Mais reconnaissez aussi vos succès. Les choses anormales qui se produisent. Ce que vous faites pour progresser. Ce que vous apprenez sur le chemin qui vous conduit à vous choisir.
Ne tombez pas dans un schéma (« On me rejette toujours ») plus proche d’un mythe que de la réalité.
I) Gardez le contact
Il est difficile pour moi de ne pas couper les ponts. J’ai tendance à le faire trop souvent. Mais j’ai connu de belles réussites chaque fois que je n’ai pas succombé à cette fâcheuse habitude.
Par exemple, un jour, j’ai tenté de vendre une entreprise que j’avais créée récemment à Omnicom, un grand groupe d’agences de publicité. J’ai rencontré la femme qui prenait ces décisions chez Omnicom. Elle pensait que nous n’étions pas encore prêts.
Chaque mois, je lui envoyais des nouvelles en présentant nos derniers clients, les chiffres des ventes, le nombre d’employés. Je lui ai également proposé d’apporter notre aide aux agences d’Omnicom.
Un jour, je l’ai appelée pour le compte d’un de mes clients ; je voulais savoir si elle pouvait me recommander l’une des agences du groupe Omnicom pour aider l’un de mes clients. En d’autres termes, je lui offrais une véritable valeur ajoutée.
J’ai ainsi gardé le contact tous les mois. Au bout d’environ un an, elle a demandé à trois agences du groupe Omnicom de venir jeter un oeil à mon entreprise.
Toutes trois m’ont fait une offre. En ai-je accepté une ? Non, mais j’ai pu en tirer parti pour obtenir une meilleure offre de la part d’une autre personne, venue de nulle part.
Je déteste l’expression « la vie est trop courte ». Parfois, elle me semble bien longue. Mais elle est assurément trop courte pour garder de la rancune envers autrui.
Nous essayons tous de nous en sortir, tout simplement. Autant les personnes rejetées que celles qui disent « non ». Personne ne peut rien y faire. Alors, essayons tous de garder le contact pour nous faciliter un peu la tâche jusqu’à la ligne d’arrivée.
J) ???
Qu’ai-je oublié ? Sans doute beaucoup de choses, parce que nous avons tous été rejetés de manière différente.
Quelle est votre méthode favorite pour surmonter un refus et continuer à avancer ?