Voici la vérité sur le mensonge.
- En moyenne, une personne ment trois fois au cours d’une discussion de dix minutes.
- Une personne sur dix a déjà menti à son assureur pour économiser sur son assurance automobile.
- 37 % des adultes pensent qu’il est souvent/parfois acceptable de mentir sur son âge.
Je rentrais de Los Angeles. Dans l’avion, mon voisin a bu des mignonnettes de vodka pendant tout le voyage.
Nous avons commencé à discuter. Il m’a raconté qu’il avait travaillé pour une célèbre agence de renseignement à trois lettres, autrefois — ce qui devait rester secret. Puis pour une autre, et encore une autre.
Sa mission consistait à interroger des personnes soupçonnées d’espionnage.
Il a évoqué certains des cas les plus connus auxquels il avait eu affaire.
L’un d’eux concernait un homme accusé d’avoir volé des secrets nucléaires (« Je m’en souviens ! », m’étais-je exclamé). Il avait fini par s’en tirer, mais avait quitté le pays dès qu’il l’avait pu et n’était jamais revenu.
« Était-il coupable ? »
« Bien sûr ! Sans aucun doute. »
Il m’a expliqué qu’il avait interrogé des centaines d’individus. Peut-être des milliers.
Je lui ai demandé : « Comment savez-vous que quelqu’un ment ? »
Voici ce qu’il m’a répondu.
RÉPONSE 1
Demandez à la personne de s’asseoir sur une chaise de bureau à roulettes.
- Pour commencer, posez-lui quelques questions faciles, telles que : « Quand êtes-vous né ? », « Où habitez-vous ? », etc. La personne interrogée ne fera pas reculer sa chaise.
- Posez-lui ensuite des questions plus difficiles auxquelles vous savez que la personne répondra honnêtement, par exemple : « Quel a été votre premier emploi ? Pourquoi l’avez-vous quitté ? »
- Enfin, posez-lui les questions pour lesquelles vous doutez de sa sincérité, comme : « Pourquoi avez-vous transféré ces fichiers depuis votre ordinateur ? »
- Si la personne commence à faire reculer la chaise pour s’éloigner de vous, elle ment.
Il a toutefois précisé qu’il existait une deuxième méthode.
RÉPONSE 2
Vous pouvez poser une question et voir si la personne y répond vraiment.
Par exemple, imaginons que votre compagne ou compagnon rentre tard à la maison. Vous lui demandez : « Où étais-tu ? », et elle ou il vous rétorque : « J’étais avec des amis. »
Vous remarquerez que cela ne répond pas du tout à la question initiale. Vous ne savez pas à quel endroit elle ou il a été.
Deux possibilités : soit cette personne a quelque chose à cacher, soit elle ment.
L’avion a atterri. Nous avons échangé les formules habituelles : « Ravi de vous avoir rencontré, il est peu probable que nous nous recroisions un jour. »
En fait, nous nous sommes revus. Environ deux ans plus tard. J’ai eu la chance de l’interroger — pour mon podcast. Le seul contexte où je peux poser toutes les questions que je veux.
A-t-il menti pendant notre entretien ?
Eh bien, qui sait ?
J’ai ma propre technique pour déterminer si quelqu’un me ment.
RÉPONSE 3 !
Les gens mentent TOUJOURS.
J’ai remarqué que la règle suivante se vérifiait presque systématiquement : il y a une bonne raison et une véritable raison.
Prenons un exemple classique.
Ma fille m’annonce : « Papa, je vais réviser à la bibliothèque. »
Réviser est une bonne raison.
Ce qu’elle ne dit pas, c’est que beaucoup de garçons charmants traînent à la bibliothèque ce jour-là. Cela pourrait être la véritable raison.
J’ai constaté que presque tout le monde avait de « bonnes raisons » d’agir de telle ou telle manière. Il est donc impossible de se disputer avec qui que ce soit.
« Pourquoi es-tu allé au supermarché ? »
« Nous n’avions plus de papier toilette. »
Très bonne raison.
Véritable raison : « S’il vous plaît, laissez-moi sortir de cette maison cinq minutes pour que je n’entende plus les cris du bébé. »
Ou bien, au travail : « Devrions-nous utiliser le logiciel X ou le logiciel Y ? »
« Utilisons le logiciel X. Le logiciel Y n’a pas l’air aussi performant. »
Bonne raison !
Véritable raison : « Je ne sais pas me servir du logiciel Y. »
Vous ne pouvez pas vous opposer à de bonnes raisons. C’est précisément pour cela que ce sont de bonnes raisons.
Toutefois, je prends toujours le temps de découvrir la véritable raison de mes interlocuteurs dans toutes les conversations auxquelles je participe, ou presque.
C’est très utile dans tous les domaines de la vie : relations, investissements, famille, travail, etc.
« Pourquoi est-ce que j’écris ? »
« Parce que j’adore raconter de bonnes histoires et aider les autres. »
Excellente raison !
Véritable raison : parce que je veux qu’on m’aime. Parce que je ne m’aime pas autant que je le devrais et que c’est un moyen d’obtenir l’approbation et l’amour dont j’ai besoin.
Les deux raisons sont peut-être correctes. Mais la véritable raison est toujours là, comme la partie immergée de l’iceberg.