Une fois, j’étais en colère contre mon ex-femme, alors je lui ai dit : « ARRÊTE LA VOITURE ! » Elle s’est exécutée et je suis sorti du véhicule, nous étions sur une route déserte, au milieu de nulle part, par plus de 30 degrés.
Je portais un costume, une valise et, alors qu’elle redémarrait, je me suis mis à marcher dans le sens opposé.
J’étais en sueur, je souffrais. Cette chaleur, ce satané soleil !
Une autre fois, c’est l’inverse qui se produisit. C’était il y a 20 ans, en pleine nuit, j’étais en voiture avec ma sœur, Lauren, dans le New Jersey. À la sortie de l’autoroute, je me suis arrêté (très dangereux) et j’ai crié : « SORS DE LA VOITURE ! » Elle est sortie et j’ai démarré. « Qu’elle se débrouille pour rentrer chez elle maintenant ! »
D’autres fois, j’ai cessé de parler aux gens et j’ai fini par ne plus jamais leur adresser la parole. Parfois, je me tais, c’est tout.
On aurait beau me demander : « Qu’est-ce qui ne va pas ? » Je ne répondrais pas. Dans ces moments-là, je ne peux littéralement pas parler. C’est comme si les mots restaient coincés. Des trucs stupides. Comme un enfant de trois ans.
Je ne frappe pas les gens. Quand je suis en colère, j’ai tendance à me renfermer. Comme si quelqu’un m’avait laissé à l’intérieur de moi-même et avait jeté la clé.
J’ai conscience de ce qui se passe, j’essaie de m’évader, mais parfois je ne peux pas. Je suis coincé.
Je suis sûr qu’il y a des choses qui me mettent en colère depuis 30 ans et que je porte toujours en moi. Ce n’est pas une thérapie. C’est une réalité pour moi.
La première chose que je fais, et peut-être la meilleure chose à faire, c’est de prendre conscience de ce qui se passe.
Alors je peux utiliser l’ASTUCE la plus UTILE que la nature ait créée : l’eau est la force naturelle la plus destructrice qui soit. L’eau coule sur la roche et, au final, elle le fera disparaître. La conscience, c’est l’eau qui dissout la peur et la colère.
Espérons qu’il n’est pas trop tard. Trop tard pour que je puisse profiter d’une vie bien remplie.
Voici les raisons pour lesquelles je pourrais être en colère. Je ne sais pas si d’autres personnes ont les mêmes raisons. Peut-être que vous me le direz.
A) LA PEUR QUE QUELQU’UN ME QUITTE
Si quelqu’un est sur le point de me quitter, ne veut plus être mon ami, si ma femme ou ma petite amie ou qui que ce soit ne veut plus de moi, alors j’ai peur. J’ai peur d’être laid ou inutile, de finir seul sans jamais être heureux. Alors je vais agir en premier. « SORS ! » ou alors je me renferme.
B) LA PEUR QUE D’ÊTRE CRITIQUÉ
Comme j’ai toujours raison, les autres doivent avoir tort… FAUX !
C) LA PEUR DE DÉCEVOIR
En 1998, j’ai vendu mon entreprise à une autre entreprise pour beaucoup d’argent. Je savais que le secteur était en pleine évolution et que je finirais par décevoir mes clients.
D) LA PEUR DE L’ÉCHEC
Une fois, j’ai négocié des options. J’ai été stupide, je n’avais rien préparé. La négociation s’est soldée par une énorme perte.
TOUT A ÉTÉ MANIPULÉ ! J’étais en colère. « Personne ne va porter plainte ? » Mais la négociation était terminée. L’argent avait disparu. L’idée d’un fonds avait disparu. Il était temps de recommencer à zéro. Parce que j’avais été stupide et que j’étais de nouveau fauché.
E) LA PEUR QUE QUELQU’UN N’APPRÉCIE PAS CE QUE J’AI À DIRE
Le messager porteur de mauvaises nouvelles. Dans ce cas, je ne réponds pas aux appels.
Lorsque l’investisseur s’est aperçu que je ne le rappelais pas, il m’a envoyé un message : « Rappelez-moi, s’il vous plaît. » Mais je ne l’ai toujours pas fait. Je m’en voulais d’avoir perdu son argent. C’était il y a dix ans, mais j’y pense tous les jours.
F) LA PEUR QUE QUELQU’UN RÉVÈLE QUE JE SUIS UN IMPOSTEUR
J’avais traité injustement une petite amie. Et on a rompu. Mais je suis resté sympa avec elle, pour qu’elle ne dise de mal à mon sujet à nos connaissances communes.
J’étais en colère contre elle, mais j’ai fait semblant d’être sympa. Pendant des années, je n’ai jamais été moi-même avec elle. Maintenant nous sommes amis, on peut même certainement dire de bons amis.
G) LA PEUR QU’ELLE AIT RAISON
Il y a quelque chose qui ne va pas dans ma manière de faire X, Y et Z. Mais ce n’est pas possible ! Je fais de mon mieux ! Je ne veux pas avoir tort. Elle doit se tromper ! Depuis sa plus tendre enfance. Depuis toutes les relations qu’elle a pu avoir.
H) LA PEUR DE FAIRE FAILLITE
Une fois, un type m’a volé un boulot. Je l’avais aidé à obtenir son emploi et, en retour, il devait faire appel à ma société pour faire des sites Internet. Mais il a engagé quelqu’un d’autre. J’ai alors utilisé toutes les machinations possibles pour le faire virer. Je ne supportais pas l’idée que quelqu’un mette sa main dans ma poche.
Puis il a essayé de monter une affaire. Il a fait faillite, a quitté la ville et je n’ai plus jamais eu de ses nouvelles. Il a été viré mais, pour autant, je n’ai toujours pas décroché le marché pour faire les sites Internet de l’entreprise en question.
I) LA PEUR DE DEMANDER
J’aime apporter de la valeur. Mais je vais être honnête – j’ai souvent peur de demander une faveur.
Et puis, je me mets en colère avant de donner une chance à qui que ce soit de dire « non ». « OUBLIE ÇA. IL N’EST PAS DU GENRE À AIDER QUI QUE CE SOIT ! » Le reproche est une mauvaise excuse au chagrin. Vous êtes le seul à pouvoir vous rendre heureux.
J) LA PEUR DE NE PLUS ÊTRE RESPECTÉ
Parfois, je pense que mes enfants me manquent de respect et je me fâche contre eux.
Lorsque l’un d’entre eux veut que je fasse quelque chose et que je refuse, il me dit invariablement : « Tu crains, comme parent. » Je tape du poing sur la table et je réponds : « NE DIS PLUS JAMAIS ÇA ! »
Personne ne devrait crier sur un enfant de 12 ans. Soudain, c’est comme si j’avais 11 ans. Ou c’est comme si l’enfant de 11 ans était toujours en moi et qu’il refaisait surface. « JE NE SUIS PAS UN CRÉTIN. T’ES UN CRÉTIN ! »
Au fait, toutes les choses que j’ai énumérées sont des peurs. Et non des colères. La colère, c’est juste de la peur déguisée. De la peur destructrice.
Vous ne serez jamais puni pour vous être mis en colère. Mais vous serez puni PAR votre colère. Par vos peurs qui vous enferment dans une zone de confort.
Peut-être que personne d’autre ne ressent ces choses. Peut-être que cet article est gênant. Encore une fois, j’aime à penser que le fait d’avoir conscience des choses et de toujours me concentrer sur ma santé, c’est comme l’eau qui coule sur la roche dure dans laquelle mes peurs se sont engluées.
Peut-être que oui, peut-être que non. Peut-être que parfois je ne suis qu’un idiot. Je suis désolé Lauren de t’avoir laissée l’autoroute.
Le simple fait d’écrire à ce sujet fait partie de la prise de conscience. Je l’espère.
Mais je sais que des restes de ces peurs seront là pour toujours. Jusqu’à ce que je sois comme la rivière et que tout se déverse dans l’océan.
Peut-être qu’un jour ça arrivera. Je ne peux pas le prédire. Chaque jour, le fait de me concentrer sur ma santé physique, émotionnelle, mentale et spirituelle permet à mes peurs de se déverser dans l’océan.
Cela traite les eaux usées.
La colère n’est qu’une mutation de la peur. Et parfois, pour une raison ou une autre, peut-être pour plusieurs raisons, j’ai très peur. C’est pourquoi je dois m’entraîner tous les jours.