Imaginez que vous soyez à la tête d’une entreprise. Les choses vont mal. Vous allez perdre de l’argent cette année et les perspectives pour l’année prochaine sont encore pires. En plus de cela, votre entreprise est endettée jusqu’au cou. Et elle le restera même si vous êtes sur le point de trouver un accord pour amortir à long terme une grande partie de vos dettes.
Dans le même temps, le climat dans l’entreprise est sinistre et vos employés deviennent ombrageux. Normal, vous leur avez coupé leurs primes et vous leur avez imposé pour certains des baisses de salaires. Certains sont déjà en grève. Le reste ne tardera pas à leur emboîter le pas.
Le discours de votre banquier s’est durci. Vous avez une échéance de prêt énorme le mois prochain et vous devez l’honorer. Votre conseil d’administration n’arrive pas à se mettre d’accord sur ce qu’il convient de faire. Comment sortir de cette situation ?
Vous l’aurez compris, l’entreprise ici, c’est la Grèce. La réponse à la question “comment s’en sortir” est essentielle pour votre patrimoine, votre épargne, votre retraite…
La tragédie grecque peut vous lasser mais elle peut encore vous surprendre !
L’accord pour une nouvelle aide de 130 milliards d’euros venant de l’Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI) est sur la table. Les prêteurs vont devoir renoncer à plus de 70% de l’argent qu’ils avaient prêté. Sans cela, dans un mois ce sera la faillite.
Les marchés ont déjà entendu tant de fois ce refrain qu’ils ont presque cessé de se soucier des problèmes du pays. Les prix des actions à travers l’Europe ont bondi au cours des quatre derniers mois, les investisseurs ont mis l’accent sur d’autres choses. Voilà souvent comment les marchés fonctionnent.
Mais le problème n’a pas disparu simplement parce que les marchés en ont eu marre de la Grèce. La Grèce est une menace comme auparavant pour la stabilité financière de l’Europe.
La Grèce à cours de solution…
Le premier problème, c’est l’état économique désastreux dans lequel se trouve le pays.
- L’économie grecque s’est en effet contractée de 6% l’année dernière selon le FMI.
- Le taux de chômage atteint 18%.
- Malgré les plans d’austérité, les cures de rigueur, etc., le déficit budgétaire reste tout de même proche de 10% du PIB. C’est énorme !
Alors oui, la Troïka demande des mesures d’austérité supplémentaires. Mais celles-ci ne feront qu’enfoncer le pays un peu plus dans la récession. En outre, les citoyens grecs ne pourront peut-être plus encaisser les coupes budgétaires de l’Etat. Il n’y a qu’à regarder aujourd’hui les grèves générales qui se répandent à travers tout le pays !
Le second problème, c’est le temps. Ou plutôt le manque de temps. La Grèce a besoin de l’aide internationale rapidement pour pouvoir honorer ses prochains remboursements. Le 20 mars prochain, le pays doit être capable de rembourser 14,5 milliards d’euros d’obligations.
De la façon dont se déroulent les choses en ce moment, il est difficile de croire que cela sera possible.
Voilà ce que déclarait Joachim Fells de Morgan Stanley : “ce serait un très très mauvais scénario pour la zone euro… Un défaut de la Grèce et une sortie de l’euro ne peuvent désormais plus être exclus“.
Même si une solution était trouvée pour permettre à la Grèce d’obtenir son versement, il ne s’agirait que d’un pansement provisoire.
Et même si les créanciers privés se mettent d’accord une fois pour toutes sur une perte de 70% de leurs avoirs en obligations grecques, la dette nationale — ce que le gouvernement doit au total — sera toujours supérieure à 100% du PIB. Et comme nous l’avons dit, avec une récession qui devrait encore se creuser, la dette ne peut que s’aggraver.
Enfin, même en tenant compte que des prévisions les plus optimistes, l’économie ne se rétablira pas avant des années. La Grèce n’a presque aucune chance de faire véritablement reculer ses dettes.
La situation est telle qu’un défaut et un retour à la drachme semblent le seul moyen réaliste de s’en sortir pour Athènes.
Troisièmement, il y a la question de la solvabilité de la BCE
La BCE a agi comme un prêteur sur gages incroyablement clément pour les banques les plus en difficulté de la zone euro. Elle accepte des créances douteuses comme les obligations grecques en échange d’espèces sonnantes et trébuchantes.
S’il s’avère que ces prêts ne peuvent pas être remboursés et que leur garantie fasse faux bond, la BCE pourrait finir par avoir besoin d’être recapitalisée à son tour. En d’autres termes, elle se retrouverait elle-même en difficulté, et ce serait aux contribuables européens de mettre la main à la poche pour lui venir en aide.
Se couvrir contre un défaut de la Grèce
Protéger son capital d’une faillite de la Grèce n’est pas aussi simple qu’il y paraît car nous naviguons en eaux troubles. Qui peut prévoir précisément toutes les implications d’un séisme comme celui-ci ?
D’autant que les marchés ne sont jamais aussi vulnérables aux mauvaises nouvelles qu’après une forte remontée — comme nous la connaissons en ce moment.
Le premier conseil sera donc très simple : ne soyez pas dupe. Ce n’est pas parce qu’en surface tout paraît calme, que les problèmes ont été réglés. Informez-vous, étudiez les différents scénarios de spécialistes car des chocs majeurs peuvent surgir du jour au lendemain.
Surveillez et méfiez-vous non seulement des banques mais aussi des assureurs. Renseignez-vous sur votre assureur et votre contrat d’assurance-vie si vous en avez un. Certaines compagnies sont déjà dans le rouge, une compagnie en particulier pourrait même faire faillite…
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