Je me devais de dire que c’était le frère de Chris Rock. Cela aurait semblé bizarre si je ne l’avais pas mentionné.
Mais Chris Rock n’est pas le mentor de Tony Rock. En fait, lorsqu’ils sont ensemble, ils évoquent rarement le stand-up.
Tony a toujours voulu être comédien. Des humoristes comme Richard Pryor, George Carlin et Bill Cosby l’ont toujours inspiré. Mais il ne les connaissait pas personnellement.
Quand son frère a commencé à faire du stand-up, cela a tout changé pour lui.
« Le type dans la pièce à côté le fait. Maintenant, c’est réel », a dit Tony, parce que ces autres gars (ceux que Tony admirait depuis l’enfance) étaient des idées pour lui.
Chris l’a inspiré. Et, grâce à lui, il s’est plongé dans le spectacle comique.
« J’étais une mouche sur le mur, dit-il. J’ai appris que nous avons tous notre propre façon de voir les choses. »
Aujourd’hui, 24 ans plus tard, Tony Rock a transformé cette « idée » de spectacle comique en réalité. Et en carrière. Je voulais donc savoir comment il avait fait. Et trouver comment chacun de nous peut appliquer ces mêmes techniques à son propre projet ou à sa propre activité.
Voici comment faire cheminer une idée de la planche à dessin à la mise en action, DÈS MAINTENANT.
Voici 11 leçons que j’ai apprises de Tony Rock.
1. Prendre une habitude (par la répétition)
On demande beaucoup de conseils à Tony. Et il en donne toujours. Heureusement.
« Lorsqu’un jeune comique me demande conseil, ma première réponse est la suivante : écrivez tous les jours. Prenez l’habitude d’écrire tous les jours », dit-il.
Et ce conseil est valable pour toutes les compétences et tous vos projets en devenir. La première chose à faire, c’est de se rendre visible. Si vous vous produisez en public tous les jours, cela deviendra une habitude.
« Vous pourrez regarder votre prestation ultérieurement et dire : ‘C’est de la merde’, mais vous aurez l’habitude de vous produire tous les jours. Une fois que vous serez passé à l’action, vous le ferez sans même y penser. Ce sera comme une seconde nature. Faites-le tous les jours. »
2. Travailler à plusieurs
Une fois que Tony a couché ses idées ou ses blagues sur le papier, il les présente tout de suite à ses amis.
« Nous essayons de faire circuler les idées. Nous cherchons de l’or. Nous essayons de voir si c’est une pépite, dit-il.Lorsqu’on a une pépite, on a de quoi travailler. Ensuite, nous essayons de construire à partir de cette petite pépite et de la transformer en lingot qui changera le monde », déclare Tony.
3. Mettre son idée en scène/passer à l’action
Tout le monde n’a pas une scène à disposition. Mais il y a d’autres moyens d’agir.
Tony m’a raconté une blague sur laquelle il travaille. C’est à propos des femmes.
« Les femmes adorent s’habiller. Mais sais-tu ce que les femmes aiment plus que le fait de s’habiller ? Se déshabiller. Pas au sens sexuel. Elles aiment juste aller au travail habillées mais, la première chose qu’une fille fait quand elle rentre chez elle, c’est enlever ses chaussures et sa veste. Elles veulent simplement se mettre à l’aise et porter des pantalons de survêtement et des chaussettes. Elles veulent ressembler à des clochardes lorsqu’elles sont chez elles. »
Tony suggère cette idée à ses amis. C’est la première étape.
Étape 2 : l’idée sort de son esprit et il la transforme en action.
« Je vais proposer ce passage sur scène parce que j’ai besoin d’entendre ce que ça donne dans une salle. Parfois, j’écris une blague, je vais au comedy club le soir même et je la raconte juste parce que j’ai besoin d’entendre le résultat en situation réelle. Parce que c’est là qu’elle vit.Chez moi, je pourrais me dire : ‘Oui, c’est vraiment drôle’, mais si elle ne vit pas dans un comedy club, alors ça ne marche pas », dit Tony.
4. Obtenir des retours
Il m’a dit qu’il dévoilerait la blague au public. Il veut entendre les réactions, les ricanements, le silence, pour avoir l’avis des spectateurs.
« Quand on est sur scène, 9 fois sur 10, le public sert de cobaye », dit Tony. Il utilise le public du comedy club pour roder la blague pour les grands spectacles ou les caméras.
5. Lorsqu’on vous invite dans la cour des grands…
Contrairement à la plupart des gens, Tony Rock a grimpé l’échelle trop tôt. Et il a eu peur trop tôt.
Un jour, cela faisait 5 ans environ qu’il faisait du stand-up, Tony a été propulsé en tête d’affiche.
C’est une longue histoire… Après avoir « écumé » tous les clubs de NYC, il se produit dans le Grand New York. Ce n’était qu’un simple comédien qui partageait l’affiche avec d’autres, mais les gens voulaient son autographe car c’était également le frère de Chris Rock. Donc, en gros, les agents des clubs ont dit : « Oh ! On peut en faire une tête d’affiche et le présenter comme ‘le frère de Chris Rock’ ». Ҫa ne va pas plus loin.
« Je vais être 100% honnête avec vous, à l’époque je n’avais pas un bagage professionnel suffisant, dit-il. Mais quand les grandes ligues de baseball vous appellent, vous ne pouvez pas dire : ‘Non, non, non, non. Je ne sais pas encore donner d’effet à la balle lorsque je la frappe. Je vais rester encore un peu dans ma catégorie et je vous dirai quand je serai prêt intégrer votre ligue.’ On doit y aller lorsqu’on nous le demande. »
Il a fait en sorte que ça marche. Il a fait ses débuts en utilisant pour moitié les textes qu’il écrivait et pour l’autre moitié il jouait avec la foule. Et ça a fonctionné pour lui. Il était obligé de trouver quelque chose pour faire rire le public sur-le-champ. Il a travaillé dur.
« Maintenant, où que je sois, je suis en mesure de rendre n’importe quoi rigolo. Je suis revenu à NYC et je suis monté sur scène au Strip. On m’avait donné 15 minutes. J’essayais de passer tout ce temps à raconter des blagues sans les avoir écrites auparavant », a dit Tony.
Il a adopté cette méthode pendant tant d’années que, maintenant, tout peut arriver et Tony sera capable de rendre la chose drôle en une seconde. Il devait le faire.
« Quand on est dos au mur, ça change tout », dit-il.
6. Utiliser sa propre approche
Trop de comédiens se concentrent sur le schéma mécanique « introduction de la blague + chute », au lieu d’avoir un point de vue qui guidera leurs blagues au fur et à mesure. J’ai remarqué que les comédiens les plus célèbres, comme Chris Rock ou Dave Chappelle, sont connus pour leurs perceptions des événements. C’est ce qui leur a permis d’avoir autant de fans. Quand les gens apprennent aux informations que quelque chose s’est produit, ils se demandent ce que Dave Chappelle en penserait.
Les gens anticipent ce qu’ils diraient sur certaines choses et ce que le gars qui est juste drôle en dirait. Quand on l’a vu une fois, on n’a pas besoin de le revoir.
« Il n’existe pas de nourriture pour mon cerveau. Cela ne nourrit pas mon âme, dit Tony. Les meilleures émissions comiques ne représentent pas une heure de comédie. C’est en fait 40 minutes de comédie et 15 minutes de ‘OK, maintenant que j’ai votre attention, voilà ce que je dois vous dire. Je dois passer ce message puisqu’on m’en donne l’occasion’. »
Et cela devient de plus en plus pertinent au fur et à mesure que notre « moi » devient une marchandise dans le monde. Les médias sociaux font que notre réputation nous précède. Le point de vue est donc plus important que le divertissement. Maintenant plus que jamais.
7. Être observateur (c’est ce qui vous donne une approche singulière)
Lorsque Tony est en tournée, il est aux aguets. Il essaie de trouver une blague à propos de la ville dans laquelle il voyage, et il s’en sert pour ouvrir le spectacle. Je lui ai demandé de me donner un exemple. Voici ce qu’il m’a répondu :
« Un soir, j’étais à Baltimore. Un type venait de cambrioler une station-service et il avait volé tous les tickets à gratter avant de s’enfuir. Trois heures plus tard, un type arrive avec un ticket à gratter gagnant. C’était le même gars. »
Il a démarré son spectacle avec CETTE blague.
Il a observé ce qui se passait. Puis il est allé un peu plus loin. Il a ajouté de la perspective. Car il a confiance en sa propre perception des choses. C’est difficile à faire. L’insécurité détruit l’opinion.
8. Cerner l’esprit humain
Je voulais savoir quelle différence il y avait entre l’humour et le stand-up. Je pense que ce sont deux choses différentes. C’est également l’avis de Tony.
L’humour, c’est par exemple regarder quelqu’un glisser et tomber sur de la glace. « C’est de l’humour, ça nous amuse », dit-il.
Mais le stand-up c’est autre chose. « C’estparler en public, apporter des informations, de provoquer une réflexion ; c’est quelque chose que l’on ressent, c’est de l’observation, dit Tony, c’est l’esprit humain. »
Nous avons très rapidement changé de sujet. Parce que je sentais que je n’aurais pas assez de temps pour tout ce que je voulais apprendre. J’avais d’autres questions. Il est donc difficile d’en savoir plus sur ce que veut dire : « C’est l’esprit humain. » Mais je pense que c’est un sentiment. On sait lorsqu’il n’est pas là. Et on sait lorsqu’on le ressent.
La seule solution qui s’offre à moi… c’est de rire encore et encore. Et le ressentir au plus profond de moi.
9. Accepter sa singularité
Tony Rock a 7 frères et 2 sœurs. Son grand-père était prédicateur. Il est le seul à avoir ce genre d’histoire.
« Votre singularité vous fait sortir du lot », déclare Tony.
Et c’est valable pour tout le monde. Même pour moi. Nous avons commencé à parler de la façon dont j’ai abandonné tous mes biens et de ma vie en Airbnbs. Il était choqué. Parce que je n’en ai jamais parlé lors de mes spectacles.
Mais je n’y ai jamais pensé. Je suppose que c’est parce que j’avais l’impression que les gens ne comprendraient pas ou ne seraient pas capables de s’identifier à moi.
« Vous jugez votre public », m’a dit Tony.
Il a raison. Mais j’ai aussi appris que je me juge moi-même…
La vie de chacun d’entre nous est composée de bizarreries différentes. Je vais commencer à accepter les miennes.
10. Votre public doit pouvoir s’identifier à vous
Tony a de plus en plus de succès. Ce qui veut dire qu’il pourrait être de plus en plus difficile pour le public de s’identifier à lui. Il progresse et écrit de nouveaux textes. Mais le public continuera-t-il à l’apprécier ?
Ce peut être une épreuve pour tout le monde, vraiment. Un patron qui parle à une personne qu’il vient d’engager. Un père qui parle à son fils. Des âges, des expériences, des cultures, des statuts, des sexes différents… Nous savons très bien nous lier les uns aux autres, mais nous pouvons également le faire de la plus mauvaise façon qui soit.
Je voulais savoir comment Tony parlait aux gens. Même en ayant grandi et progressé. Voici ce qu’il m’a dit :
« Je suis toujours le gars de Brooklyn qui n’avait rien lorsqu’il était enfant. C’est pourquoi, lorsque je m’adresse au public, ce que je dis respire l’honnêteté et le réalisme, dit-il. Je ne parle pas avec mépris. Je parle comme si je viens du même endroit qu’eux. »
N’oublie jamais d’où tu viens. C’est comme ça que tu conserves les liens avec les autres. Il m’a appris qu’il fallait être la somme de nos racines et notre situation présente, sans pour autant y inclure notre destination. Parce qu’on ne le sait pas.
11. Une seule passion ouvre de nombreuses portes
J’ai commencé par un blog. En fait, j’ai commencé par vouloir me suicider. Puis j’ai écrit un blog. J’y écrivais tous les jours. Les gens le lisaient. J’ai été invité à écrire sur d’autres sites. Puis j’ai commencé à interviewer des gens. J’ai mis ces interviews en ligne. Ça s’appelle « un podcast ». (Vous en avez peut-être entendu parler.)
Ensuite, j’ai été invité à parler à Google, à Airbnb Open, et dans des universités, lors de conférences. J’ai écrit des livres. J’ai écrit 10 mauvais livres et 5 bons livres. (Environ. Je ne me souviens plus exactement.)
Tony travaille beaucoup également. Mais tout est parti d’une chose. J’ai commencé par écrire. Il a commencé par le stand-up. Et c’est cette passion qui ouvre toutes les autres portes.
J’ai l’impression que de plus en plus de gens veulent qu’on les découvre. Personne ne veut postuler à un emploi. Personne ne veut faire de CV.
« Le stand-up, c’est la raison pour laquelle tout le reste est possible. On m’a vu faire du stand-up et, de façon quasi systématique, cela a déclenché des choses positives pour ma carrière », dit Tony.
Maintenant il travaille sur CBS, dans « Living Biblically » , sur BET, dans « Black Card Revoked » et « Apollo Live » et pour « NBA – The Warm Up ».
Il a participé à l’émission « All of Us » de Will Smith parce que quelqu’un l’a vu sur scène faire de la comédie.
Commencez par une chose. Fixez-vous un objectif. Transformez-le en action. Parce que si vous trouvez ce que vous aimez faire, les bonnes opportunités suivront.