Une théorie sur les motivations de la Réserve fédérale pour un système économique sans cash
En 2009, j’ai écrit un best-seller intitulé La Conspiration des riches. Si seulement j’avais su à l’époque ce que je sais aujourd’hui. Si seulement j’avais rencontré George Gammon plus tôt.
Avant de présenter George Gammon et sa théorie sur le bannissement du cash, j’aborderai brièvement deux sujets : d’abord, le retrait délibéré et machiavélique de l’éducation financière dans le système scolaire ; puis, la création de l’organisation criminelle appelée Réserve fédérale.
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La conspiration de la Réserve fédérale en matière d’éducation
Posez-vous la question suivante : qui contrôle l’éducation et qui détermine ce qui est enseigné dans nos écoles ?
En 1903, John D. Rockefeller a créé le General Education Board (Conseil de l’éducation générale). La raison qui l’a poussé à fonder cet organisme a suscité une grande controverse. Certains disent que le but était d’améliorer l’éducation. D’autres disent qu’il l’a fait pour détourner le système éducatif des États-Unis.
À peu près à la même époque, Andrew Carnegie a créé la Fondation Carnegie pour la promotion de l’enseignement. Il semble que Rockefeller et Carnegie s’efforçaient tous deux d’influencer le programme éducatif américain afin de déterminer ce que les élèves étaient autorisés à apprendre à l’école.
Quelles étaient leurs intentions ?
Si certains estiment que Rockefeller et Carnegie œuvraient pour le bien des enfants, d’autres sont convaincus du contraire.
Au cours de mes recherches, je suis tombé sur des rapports rédigés il y a 60 à 100 ans : des rapports incendiaires écrits par des personnes fiables, des rapports difficiles à croire. Ces rédacteurs en colère accusaient Rockefeller et Carnegie d’avoir orchestré ce qu’ils jugeaient être un crime contre le peuple américain.
De quel crime parlaient-ils exactement ? Détruire toute possibilité d’avenir pour les enfants en bannissant toute forme d’éducation financière du système scolaire. Privés de ces connaissances, les enfants ne pourraient pas devenir des entrepreneurs ou des hommes et femmes d’affaires. Non, ils deviendraient quelque chose de beaucoup plus important pour Rockefeller et Carnegie. Ils seraient obligés de devenir des employés et travailler pour les tout-puissants titans de la finance.
Aujourd’hui, si l’on analyse ces rapports avec des décennies de recul, il semblerait que leurs inquiétudes étaient fondées. Rockefeller et Carnegie avaient pour objectif de briser la mentalité américaine en utilisant le système éducatif pour y parvenir.
Les Américains ont quitté leur pays de naissance pour se libérer de l’oppression et avoir la possibilité d’une vie meilleure. Pour eux, c’était une chance de réaliser le rêve américain. L’ADN des Américains était trop fort, trop indépendant et trop ambitieux pour être soumis aux riches et aux puissants. Trop fort pour n’être que des employés.
Afin que les puissants puissent exercer davantage de contrôle sur les Américains et la richesse des États-Unis, il fallait d’abord affaiblir l’état d’esprit qui caractérise les Américains, faire en sorte que ces derniers dépendent d’un emploi et du gouvernement pour leur soutien financier.
Une fois cette mentalité brisée, l’esprit des Américains serait détenu par les personnes mêmes en charge du système scolaire. Cela est important pour les « élites », car maintenant qu’elles possèdent notre esprit, elles peuvent nous manipuler pour nous pousser à faire ou à croire presque n’importe quoi. C’est la véritable raison pour laquelle il n’y a pas d’éducation financière dans nos écoles.
L’un des objectifs principaux du détournement de nos esprits est de contrôler notre argent…
La création de la Réserve fédérale
Parlons du deuxième acteur de cette « conspiration » : la Réserve fédérale. En 1913, après plusieurs années d’instabilité financière et la crainte d’une guerre mondiale, le Congrès des États-Unis a créé la Réserve fédérale.
Les Américains avaient peur et pensaient qu’une banque nationale les protégerait de la panique. Cela arrive souvent : le gouvernement profite d’une période de peur pour mieux exercer son pouvoir. Cela a donc eu lieu à l’encontre de l’opinion de certains de nos Pères fondateurs qui étaient contre l’idée d’une banque centrale et considéraient ce concept comme inconstitutionnel.
On a dit aux citoyens américains que la Réserve fédérale fournirait une réserve d’actifs liquides et permettrait également à la monnaie et au crédit de se développer et de se contracter en fonction des fluctuations de l’économie américaine. La Réserve fédérale a été créée le 23 décembre 1913, lorsque le président Woodrow Wilson a promulgué la loi éponyme.
La Réserve fédérale, telle que nous la connaissons aujourd’hui, a quatre grandes responsabilités.
- Elle conduit la politique monétaire de la nation, en influençant les conditions de la monnaie et du crédit dans l’économie. En d’autres termes, la Réserve fédérale modifie les conditions de la monnaie et du crédit afin de se rapprocher le plus possible du plein emploi et de la stabilité des prix.
- Elle supervise et réglemente les banques et autres institutions financières importantes afin de protéger la santé financière de la nation et (soi-disant) les droits au crédit des consommateurs comme vous et moi.
- Elle maintient la stabilité du système financier et contient tout type de risque systémique pouvant survenir. (Autrement dit : fixer des taux d’intérêt extrêmement bas pendant la crise.)
- Elle fournit des services financiers au gouvernement américain, aux institutions financières américaines et aux institutions officielles étrangères.
Toutefois, selon moi, la Réserve fédérale n’a que deux réels pouvoirs : créer de l’argent à partir de rien et prêter de l’argent qu’elle n’a pas. (En passant, il est important de comprendre que la Réserve fédérale n’est pas « fédérale », qu’elle n’a pas de réserves et que ce n’est pas une banque.) Pourtant, comme expliqué ci-dessus, la Réserve fédérale a le pouvoir de contrôler la masse monétaire des États-Unis.
La théorie de George Gammon sur la création d’une société sans cash
J’ai rencontré George Gammon il y a quelques mois et, depuis, j’ai appris à le connaître. Il s’agit d’un brillant professeur. Un véritable professeur. Ses vidéos éducatives sont disponibles sur Youtube et je vous les recommande vivement. L’autre jour, George m’expliquait certaines recherches qu’il a faites sur le bannissement du cash.
Il existe deux raisons principales que la plupart des gens acceptent pour justifier leur désir d’une société sans cash. La première raison concerne les taux d’intérêt négatifs.
Imaginons que la Réserve fédérale fixe son taux d’intérêt à 5%. Toutes les banques qui possèdent des réserves d’argent auprès de la Réserve fédérale doivent payer 5% sur le montant de cette réserve d’argent.
Ce qu’il est important de comprendre, c’est que les banques doivent payer pour ne pas prêter l’argent. Les banques sont facturées pour « économiser » l’argent. Voilà ce que signifie un taux d’intérêt négatif. Les banques ne veulent pas payer les 5%, elles injectent donc tout cet argent dans l’économie réelle. Tout cet argent circule maintenant dans l’économie et cela stimule la consommation et les achats de biens. Cela diminue également l’épargne.
Aucune des personnes qui empruntent cet argent aux banques ne veut perdre de l’argent car les banques leur font également payer des taux d’intérêt. Elles doivent donc utiliser cet argent. Que font-elles ? Elles le dépensent. Elles achètent de nouvelles voitures, de nouvelles maisons, de nouvelles… choses. Elles n’économisent pas un centime.
Selon les économistes keynésiens, c’est la bonne recette pour une économie prospère. Comme l’argent continue à circuler entre différentes mains, l’économie est soutenue par les achats. Pour un keynésien, rien n’est mieux pour la société que de voir chacun dépenser chaque centime gagné et ne rien économiser.
Cependant, un problème subsiste. Le problème, comme l’a souligné Richard Werner, économiste et expert bancaire international, est que les banques ne prêtent pas réellement les réserves qu’elles ont faites auprès de la Réserve fédérale. Comme les réserves ne sont pas prêtées, il n’y a pas d’augmentation du nombre de prêts, pas d’augmentation de la consommation et donc pas d’essor économique.
Cela nous amène à la deuxième raison : la croyance selon laquelle la Réserve fédérale et les gouvernements veulent une société sans cash.
Une caractéristique un peu moins connue d’un tel système est la capacité du gouvernement à effectuer des « renflouements ».
S’il n’y a pas de cash dans le système, tout votre excédent de productivité est conservé dans ce système bancaire, sous la forme de monnaie numérique. Votre argent est alors en danger. Vous ne pouvez pas le garder en sécurité sous votre matelas ou dans le coffre-fort de votre maison.
En quoi est-ce important ? L’Oncle Sam a contracté des dettes s’élevant à des milliers de milliards de dollars. Regardez la façon dont les gouvernements endettés ont agi au cours de l’histoire. Ils prennent l’argent de leurs citoyens… votre argent.
Si votre argent devient entièrement numérique, vous n’aurez alors aucun moyen de l’extraire de la banque si l’Oncle Sam veut venir le récupérer pour lui-même. Il peut simplement venir et rembourser sa dette (toujours plus grande) de plus de 20 milliards de dollars en utilisant votre argent.
Bien que cela ait beaucoup de sens, ce n’est pas la raison principale pour laquelle ils veulent bannir le cash. La théorie de George est bien meilleure…
La véritable raison de créer une société sans cash
Quelle est la VRAIE raison justifiant l’existence d’une société sans cash ?
Puisque les banques ne peuvent pas (ou ne souhaitent pas) prêter leurs réserves, l’argent de la Réserve fédérale ne peut pas être mis en circulation dans l’économie. Donc, si la Réserve fédérale fixe des taux d’intérêt négatifs à 5%, cela devient en fait une taxe que toutes les banques doivent payer sur ces réserves bloquées à la Réserve fédérale. C’est pourquoi les banques ne demandent que le strict minimum de réserves. Cela diminue alors le montant des réserves dans le système. S’il y a moins de réserves dans le système, cela signifie qu’il y a moins de capacité à faire des prêts et donc moins de prêts.
(Remarque : soyons clairs, les banques ne prêtent pas les réserves, mais les réserves sont nécessaires pour garantir les dépôts créés par les prêts eux-mêmes. En d’autres termes, les réserves rendent les prêts possibles sans que les banques ne prêtent réellement les réserves elles-mêmes.)
Nous arrivons maintenant aux choses intéressantes…
George Gammon m’a expliqué que ces taux d’intérêt négatifs exercent une pression énorme sur les petites banques de détail. Les taux d’intérêt négatifs diminuent la capacité de prêt des petites banques et augmentent leurs coûts par le biais d’une réglementation gouvernementale supplémentaire. Cela augmente par conséquent le coût pour le consommateur, rendant ainsi l’octroi de prêts encore plus difficile.
Parce que les petites banques de détail ne peuvent pas gagner d’argent avec les prêts traditionnels, elles sont obligées de faire payer leurs clients jusqu’à leur mort. Cela les rend beaucoup moins compétitives aux yeux du consommateur.
Alors pourquoi la Réserve fédérale voudrait-elle créer ce type d’environnement pour les petites banques de détail ? George Gammon explique que ces taux d’intérêt négatifs et la charge qu’ils font peser sur les petites banques les obligent à fusionner à tout-va, en devant fermer de nombreuses succursales. Par conséquent, les banques qui s’occupent principalement de l’activité bancaire traditionnelle, c’est-à-dire des prêts aux entreprises à des fins d’investissement, ont été soumises à une forte pression.
Globalement, l’objectif des taux d’intérêt négatifs est de pousser les petites banques à la faillite et de consolider les secteurs bancaires dans les pays industrialisés, en augmentant la concentration et le contrôle dans le secteur bancaire. Ce qui rend cela particulièrement problématique, c’est que ces petites banques de détail sont responsables de la majorité des prêts productifs dans l’économie réelle. Ce sont les banques qui prêtent aux petites et moyennes entreprises, ce qui augmente la production, alimente la croissance économique et réduit les inégalités de revenus et l’inflation.
Mais, comme l’explique George Gammon, si vous éliminez les petites banques de détail, cela signifie que toutes les entreprises vont aux grandes banques. Le problème, c’est que ces banques ne s’intéressent pas aux petites et moyennes entreprises. Ces grandes banques ne s’intéressent en réalité qu’aux grandes transactions qui financent l’économie et créent des bulles d’actifs.
Accrochez-vous bien, ce n’est pas fini…
Quel avenir dans une société sans cash ?
Récapitulons rapidement : le cash est banni. La Réserve fédérale américaine rend les taux d’intérêt négatifs et exerce une pression sur toutes les petites banques de détail, entraînant la faillite de la plupart d’entre elles.
Suite à cela, l’économie réelle se contracte, car les petites et moyennes entreprises (qui constituent l’épine dorsale de la croissance économique) ne peuvent accéder au financement. Le citoyen moyen se tourne vers la Réserve fédérale et le gouvernement et dit : « S’il vous plaît, protégez-nous, nous ne pouvons plus avancer dans l’économie réelle. » La Réserve fédérale et le gouvernement répondent : « Pas de problème, il existe un Fonds de garantie de la Réserve fédérale. » (C’est mon expression, et non celle de George.)
Ainsi, tous les citoyens prennent leur argent durement gagné et le mettent en circulation dans l’économie par le biais du Fonds de garantie de la Réserve fédérale.
Désormais, tous les citoyens ont investi dans la Réserve fédérale car c’est le seul endroit « sûr » restant. Ils sont obligés de parier sur le prix des actifs, la spéculation et les bulles spéculatives. Ainsi, tandis que la taille de l’économie réelle diminue, l’économie financière augmente de manière exponentielle, faisant gonfler toutes ces bulles de plus en plus.
La Réserve fédérale le sait et elle sait qu’à un moment donné, tout ce petit jeu va finir par s’effondrer. Quand ce sera le cas, les grandes banques iront voir la Réserve fédérale et lui diront : « Libérez-nous ! Il y a un risque systémique ! » C’est alors que la Réserve fédérale, face aux grandes banques, leur dit : « Non. »
Ils les laissent faire faillite. La Réserve fédérale a anéanti les petites et les grandes banques. Il ne reste alors plus qu’elle. Elle contrôle 100% de l’argent et du crédit.
Si elle contrôle l’argent et le crédit, elle vous contrôle aussi. Et c’est là la véritable raison d’être d’une société sans cash. Dès lors qu’il n’y aura plus que la Réserve fédérale, une fois les deux alternatives que sont l’argent liquide et le crédit bancaire abolies, toutes les transactions, la création d’argent et l’allocation de cet argent seront mises en œuvre par la Réserve fédérale.
Il s’agit déjà d’une grosse conspiration, mais attendez, ce n’est pas fini.
La cerise sur le gâteau de la conspiration de la Réserve fédérale
Maintenant, imaginez comment le département des relations publiques de la Réserve fédérale et les médias grand public vont tourner cela. Ils se concentreront sur la principale préoccupation à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui : la sécurité. Comment accroître sa propre sécurité avec cet argent numérique ? Que faire si l’on perd sa carte de paiement direct ? Une solution simple ! Nous devrions adopter les techniques que nous pratiquons depuis longtemps avec nos animaux de compagnie. À savoir : implanter des puces électroniques sous notre peau comme moyen de paiement du futur.
S’agit-il d’un progrès ? À vous d’en juger. Une société sans cash, des taux d’intérêt négatifs, la Réserve fédérale comme banque unique de la planète, et des puces électroniques implantées sous la peau.
Tout cela a l’étoffe d’un grand thriller financier ou d’un livre apocalyptique.
Maintenant, laissez-moi être clair : George ne dit pas que cela va arriver. Il envisage simplement cette possibilité afin de se protéger et de protéger ses lecteurs. Mon père riche avait pour habitude de dire qu’il vaut mieux prévenir que guérir.
Il est amusant d’étudier les conspirations – mais cela s’arrête ici, à moins que vous ne les utilisiez pour stimuler votre esprit et acquérir davantage de connaissances, afin de vous préparer au plus grand nombre d’éventualités possible.
Mes stratégies d’investissement et de défense demeurent les mêmes que d’habitude. Je continue à apprendre et à investir dans mon éducation financière. J’effectue sans cesse des recherches au sujet d’esprits brillants, comme George Gammon, pour apprendre et m’entourer de personnes plus intelligentes que moi. En d’autres termes, peu de choses ont changé. Je continue à investir dans des choses qui sont réelles et, en particulier, dans mon éducation financière.