Beaucoup de gens me demandent : « Dois-je acheter maintenant ? Est-ce qu’on a atteint le plus bas ? Quel est LE titre que je devrais acheter en ce moment ? »
La réponse à ces questions est : « Je ne sais pas. »
Si je faisais encore du day trading, ma réponse aurait pu être différente.
Mais, pour l’investissement à long terme : des jours à 9% de HAUSSE sont une toute aussi mauvaise chose que des jours avec 10% de BAISSE.
Par exemple, le vendredi 13 mars, le marché avait gagné 10% et tout le monde s’est dit : « Mince ! Je suis arrivé trop tard ! »
Le fait est que l’économie mondiale n’évolue jamais de 10% en valeur en UNE journée. Des mouvements de ce type (à la hausse ou à la baisse) impliquent une volatilité et une incertitude massives. Pour un investisseur à long terme, la meilleure chose à faire est d’attendre jusqu’à ce qu’il y ait plus de certitude sur le marché et dans le monde.
Ceci étant dit…
Le pétrole, une énorme opportunité ?
Début mars, l’investisseur milliardaire dans l’immobilier Sam Zell a déclaré qu’acheter des actions dans le secteur énergétique représentait une énorme opportunité. Il est sans doute en négatif pour le moment sur ces trades, mais son approche est logique.
D’abord, Sam Zell a fait fortune en vendant sa société (un géant de l’immobilier) en 2006 pour plusieurs milliards, à un niveau de valorisation maximum.
Le pétrole est passé de 50 $ à 30 $ au cours des trois dernières semaines, principalement à cause d’un événement qui n’a rien à voir avec le coronavirus : l’Arabie Saoudite a essayé de punir la Russie en faisant baisser les prix.
Le pétrole baisse souvent parce que la demande mondiale baisse lors d’une récession. Ce n’est PAS le cas ici. Le pétrole a baissé parce que l’Arabie Saoudite a annoncé qu’elle produirait en plus grande quantité. Quelle blague ! L’Arabie Saoudite a occulté le fait que ses réserves de pétrole se tarissent depuis des années. Elle ne peut produire plus et même si elle le pouvait, il lui faudrait des mois pour mettre les infrastructures en place. Selon moi, il s’agissait donc là d’un non-événement, un jeu entre puissances mondiales.
Mais à cause des peurs mondiales actuelles à propos du coronavirus, tout s’est effondré. « Oh non ! Le pétrole dévisse ! Peut-être sommes-nous en récession ! » Peut-être le sommes nous, mais ce n’est pas cela qui explique la baisse du pétrole.
En fait, pour les consommateurs, la baisse du prix du pétrole est une BONNE chose. Pour les 50 millions d’Américains qui prennent leur voiture tous les matins pour se rendre au travail, le pétrole qui passe de 50 $ à 30 $ équivaut à une hausse de salaire. C’est moins d’argent à consacrer à l’essence chaque jour. C’est un énorme stimulus pour l’économie. Par conséquent, l’effondrement artificiel des actions de beaucoup de compagnies pétrolières est, comme le souligne Sam Zell, sans doute une opportunité d’achat.
Je n’ai aucune idée de ce qu’il achète. Mais il est intéressant de savoir qu’il lui importe peu de perdre de l’argent en ce moment. PERSONNE ne peut savoir quand on a atteint le plus bas. Bernard Baruch, l’un des plus grands investisseurs de tous les temps, a déclaré un jour : « J’ai toujours acheté trop tôt et vendu trop vite. » Il est mort à la tête d’une fortune de 100 millions de dollars (l’équivalent de plusieurs milliards aujourd’hui) gagnés rien qu’en investissant.
Si cette idée d’investissement vous tente, recherchez les méga compagnies pétrolières qui se s’échangent à des rendements compris entre 5% et 10%. Pas plus haut parce que, sinon, cela signifie qu’il y aurait d’autres choses qui ne vont pas ; ni plus bas parce qu’à ce stade, une compagnie pétrolière décente qui a été durement frappée sur ce marché aura un dividende supérieur à 5%. Shell (RDS) en est un exemple (ceci n’est pas une recommandation mais une observation).
Cette pandémie finira bien un jour
Naturellement, les gens ont vu trop de films dystopiques. Mes enfants viennent de voir Alerte !, qui traite justement de la propagation éclair d’un virus mortel en Californie. J’ai refusé de le regarder.
En revanche, j’ai vu Contagion parce que A) cela ressemble plus à la situation actuelle (même si on y montre le scenario du pire) et B) son conseiller technique, le docteur Larry Brilliant, qui éradiqué la variole dans les années 1970 en Inde, était l’un de mes amis et que nous avons fait partie ensemble de quelques conseils d’administration.
Il me semble que tout le monde a déjà vu l’un de ces films et pense à présent que nous entrons dans un monde dystopique post-économique. Ce n’est pas le cas.
Lors d’un podcast sur le coronavirus, j’ai pu discuter avec le docteur Marty Makary de l’université Johns-Hopkins (Baltimore). Il intervient aussi régulièrement sur la CNBC et sur Fox. Il est également l’auteur de plusieurs best-sellers sur la santé.
Il a soulevé quelques points que j’ai trouvé particulièrement intéressants.
- Les pandémies en général – et celle-ci en particulier – semblent durer trois mois. Cela s’est révélé plutôt juste en Corée du Sud, en Chine, à Singapour, etc. La Chine ne fait plus état de nouveaux cas et les Chinois commencent à retourner au travail. Nous avons quelques mois de retard sur la Chine.
- Le pic de l’épidémie de coronavirus pour chaque pays a tendance à se situer précisément à mi-chemin de cette période.
- Si nous continuons la pratique de distanciation sociale et les confinements actuels (voire peut-être renforcés), cela devrait réduire CONSIDÉRABLEMENT le taux de contamination.
NE L’OUBLIEZ PAS : la Chine, un pays de 2 milliards d’habitants, n’a enregistré que 3 000 morts. Admettons qu’elle mente. Supposons qu’elle a enregistré 100 000 morts (même s’il n’a été rapporté que 80 000 cas en Chine). Les États-Unis représentent 1/6e de la population chinoise. Nous ne ferons certainement pas déborder le système médical, même si le nombre de morts en Chine était trente fois plus élevé que ce qui a été déclaré.
Je n’essaie pas de faire preuve de trop d’optimisme. Je crois profondément que la distanciation sociale est importante. J’ai peur pour les petites entreprises qui souffrent et je me demande comment elles seront vraiment aidées.
Mais d’abord concentrons-nous sur ce que nous pouvons faire aujourd’hui : rester en forme, faire de l’exercice (en respectant les règles de confinement), être créatif, être auprès de ceux qu’on aime, essayer d’aider les autres. Aérez-vous l’esprit plutôt que d’être sans cesse focalisé sur les marchés boursiers, en particulier si vous ne faites pas de day trading.
Cette pandémie finira bien un jour. Tout reprendra alors de plus belle. La Bourse grimpera et il se présentera beaucoup, beaucoup d’opportunités.
Marchés financiers : voir la forêt, pas les arbres
Le marché est cassé.
La bonne nouvelle, c’est qu’il s’agit d’un mécanisme qui s’auto-corrige. Il se réparera tout seul avec le temps.
La mauvaise nouvelle, c’est que nous ne savons pas de combien de temps il aura besoin, ni à partir de quel niveau la reprise commencera. Mais en tout cas, une chose est sûre : ce n’est pas la mort des actions.
Pendant près d’une décennie, des esprits négatifs n’ont eu de cesse d’annoncer que la fin de l’argent gratuit signerait la destruction du marché. D’autres ont invoqué une dizaine d’autres raisons pour lesquelles les actions finiraient inévitablement par chuter violemment. Pas un seul d’entre eux n’a jamais envisagé un virus comme cause possible. C’est comme cela que les cygnes noirs, ces événements rares, fonctionnent. Même les meilleurs, les plus intelligents, ne peuvent les voir arriver jusqu’à ce qu’ils nous tombent dessus.
Mais des décombres, surgiront des opportunités pour établir des positions dans des titres de haute qualité, telles que nous n’en avons pas vues depuis la crise financière il y a plus d’une dizaine d’années. Le challenge est de voir la forêt (les opportunités à long terme) à travers la panique – c’est-à-dire les arbres.
La manière dont on y est arrivé lors des krachs passés ? En évitant d’attendre d’être au plus bas. D’abord, n’essayez pas de deviner quand exactement aura lieu le retournement du marché. La douleur n’est pas si importante si vous avez anticipé. Ensuite, pensez à échelonner vos positions. Par exemple, si vous souhaitez investir 2 500 dollars, faites-le par 500 dollars. Investissez 500 dollars maintenant et voyez ce qui arrive. Si le marché chute encore de 10% à 15%, alors ajoutez 500 dollars supplémentaires. S’il ne chute plus, alors ajoutez 250 dollars supplémentaires lorsque les choses commencent à se tasser.
La chose la plus importante à faire en ce moment est d’éviter les gros titres des médias et de ne pas paniquer. Il est fort probable que nous considérerons 2020 comme une année d’opportunités fantastiques. Les investisseurs devraient repositionner leur horizon temporel au-delà de quelques semaines, voire même de quelques mois, pour ce qu’ils détiennent déjà et ce qu’ils prévoient d’acheter bientôt.
1 commentaire
Beaucoup de bon sens, une utile distanciation par rapport aux paniques boursières et aux nouvelles véhiculées par des médias alarmistes, merci de cette analyse saine que de nombreux décideurs et médias devraient suivre!