Je n’ai jamais interviewé quelqu’un comme Tyra Banks. Elle n’est pas passée du statut de mannequin débutante à celui de top model superstar ; elle a commencé au sommet.
Je voulais qu’elle me dise « comment faire », afin que vous puissiez utiliser sa méthode et l’appliquer à votre propre domaine (ou recommencer à zéro dans un nouveau domaine).
Voici ce qu’elle et sa co-auteure/maman, Carolyn London, m’ont appris.
1. Prenez vos propres décisions
Il est difficile de suivre son instinct, surtout si quelqu’un d’autre vous dit quoi faire.
Mais Tyra a appris très tôt.
Il lui restait deux semaines avant que sa vie ne change à jamais. Elle avait le choix entre A) aller à l’université ou B) aller à Paris pour tenter sa chance dans le mannequinat.
Elle a demandé conseil à sa mère.
« Elle était mon Yoda », dit Tyra.
Et sa mère lui a fourni la meilleure réponse possible. Elle lui a dit : « C’est à toi de savoir ce que tu veux faire. C’est à toi de décider. »
Cette histoire n’a rien d’original. Bon nombre de personnes connaissent ce dilemme. Au fur et à mesure que l’on grandit, on nous dit quoi faire. Deux choses peuvent se produire :
- soit on s’envole, soit on échoue, par nous-même ;
- ou on demande conseil à tout le monde.
Toutes les personnes connues que j’ai interviewées ont choisi la première option. (Moi aussi, j’ai fait depuis longtemps le choix de me choisir moi-même. Je vous raconte mon parcours dans mon livre publié pour la première fois en France, Choisissez-Vous)
Tyra, par exemple. Elle a pris ses propres décisions. Elle a quitté le nid (physiquement et psychologiquement).
2. Mieux se préparer
Tyra était libre d’aller à Paris. Mais avant de pouvoir partir, elle devait en apprendre plus sur le monde de la mode et Paris. C’était la seule condition que sa mère lui avait imposée.
Elle lui a dit : « Si tu veux aller à Paris, tu dois CONNAÎTRE Paris. »
Elle s’est donc renseignée sur la mode, comme s’il s’agissait d’étudier pour passer les examens d’entrée à l’université.
« Qu’est-ce que la mode à la française ? Qui sont les designers ? Qui détient le pouvoir ? » Telles sont les questions qu’elle s’est posées.
C’est essentiel, QUEL QUE SOIT le domaine.
Elle a pris des notes. Elle s’est préparée. Elle a tout planifié. Et quand elle s’est présentée au casting, elle était prête.
« Je savais ce que Chanel aimait. Je savais ce qu’Yves Saint Laurent aimait. Je savais ce que Dior aimait. J’avais toute une panoplie dans mon sac à dos. »
De plus, elle révisait ses notes avant chaque rendez-vous. Elle était mieux préparée que n’importe quel autre mannequin.
« Et j’ai fini par entrer dans l’histoire. »
Lors de sa première année en tant que mannequin, alors qu’elle était inconnue du public, elle a participé à 25 défilés de mode.
L’astuce, c’est d’étudier. Elle a appliqué le vieil adage « la connaissance, c’est le pouvoir ».
3. VOUS = la marchandise
Je voulais également que Carolyn me donne ses conseils. Parce qu’elle a élevé Tyra. Au fil de ma lecture du livre que mère et fille ont écrit ensemble, j’ai compris qu’elles entretenaient une relation spéciale.
« Je l’ai armée pour qu’elle réussisse dans cette industrie, a déclaré Carolyn. Avant son départ, je lui ai dit : ‘Tu as choisi. Plutôt que d’aller à l’université, tu as choisi de te diriger vers le mannequinat. Tu es sur le point de démarrer une entreprise. Et la marchandise, c’est toi.’ »
À l’époque, cela n’était vrai que pour un petit nombre de secteurs. Mais maintenant, cela s’applique à tous les domaines. Il y a de moins en moins d’intermédiaires.
Et chaque choix devient une décision commerciale : fête ou études ? Téléphoner ou regarder Netflix ? Apprendre à coder ou dormir ?
« Elle n’est pas allée faire la fête, dit Carolyn. Elle est allée travailler. »
4. Savoir ce que vous voulez
Carolyn a eu son premier bébé alors qu’elle était adolescente. Elle a quitté l’école. Et elle a cherché du travail.
Elle s’est démenée.
Elle a été en congé d’invalidité. Mais elle a rapidement décidé que ce serait temporaire.
« Je me souviens d’être allée au bureau d’aide sociale et de leur avoir dit : ‘J’ai un emploi. Je n’ai donc plus besoin de vous.’ C’était comme dans un film. L’assistante sociale m’a dit qu’elle faisait ce métier depuis 10 ans et que c’était la première fois que quelqu’un venait la voir et lui disait : ‘Je ne veux plus de votre aide.’ »
Il est facile de rester coincé dans quelque chose qui était supposé être « simplement temporaire ». Cela m’est déjà arrivé. Et je sais maintenant que si cela se reproduit, les mots de Carolyn résonneront comme un test.
Je me demanderai : « VRAI ou FAUX ? Je ne veux plus être ici. »
5. Se rappeler d’où l’on vient
TIME Magazine a nommé Tyra dans sa liste des « personnes les plus influentes du monde » deux années consécutives.
Et Tyra a fait la couverture du New York Times Magazine… « J’étais sur la couverture et ça disait : ‘Après Oprah [Winfrey], Martha [Stewart]… Tyra sera-t-elle la prochaine femme à devenir une véritable marque ?’ »
Mais elle n’était pas heureuse. « J’étais au sommet de mon art et mon moral était au plus bas, déclare Tyra.
– Pourquoi selon vous ? lui demandai-je.
– Je travaillais trop dur et je ne trouvais pas le bon équilibre, je ne savais pas ce que déléguer voulait dire.
– Comment parveniez-vous à décider ce que vous deviez refuser et ce que vous deviez accepter ? J’imagine que vous receviez sans cesse de nouvelles propositions.
– Tout le temps. J’ai donc adopté un mantra très personnel. Le voici : ‘Intense, drôle, touchant.’ »
Elle l’a décortiqué pour moi.
- Intense : est-ce que c’est ambitieux ou est-ce que cela comporte un aspect glamour ?
- Drôle : cela vous fait-il rire, est-ce de l’autodérision, est-ce qu’il y a une dimension comique ?
- Touchant: cela vous tient-il à cœur ? Est-ce émouvant ? Avez-vous le sentiment d’avoir une connexion profonde avec le projet ?
Puis elle m’a dit : « Les projets que j’accepte doivent comporter au moins deux de ces caractéristiques. »
Beaucoup de gens ont des mantras personnels. J’ai également entendu parler de cette règle qui dicte que les choix doivent suivre ces mantras. Mais je n’avais jamais entendu celui de Tyra, « intense, drôle, touchant ».
Elle m’en a dit plus. Elle m’a raconté comment le rire alimentait l’âme et comment elle utilisait ce mantra pour revenir à l’essentiel. Parce qu’après avoir fait ses études à la Harvard Business School, elle s’est perdue dans son travail pour ses émissions de télévision et sa ligne de produits de beauté.
Maintenant, elle est de retour à la création artistique.
Elle a retrouvé Tyra. Et ses racines.