J’ai lu le livre de Kankyo Tannier, Ma cure de silence. Lentement, calmement. Et puis je suis sortie. Dans la rue. Mon pas était pressé et mes pensées fusaient.
Mais au bout de deux minutes, à peine, j’ai ralenti, en toute conscience. Je me suis mise à appliquer l’un des exercices proposés par l’auteure, pour atteindre le silence visuel, c’est-à-dire récupérer mes yeux et reprendre le contrôle de mon mental.
« Marcher en apaisant vos yeux, c’est à dire en contrôlant volontairement la direction de votre regard, explique Kankyo Tannier. Savoir exactement où vous regardez, au moment où le regard se pose. Choisir volontairement d’éviter tel ou tel spectacle, affiche, vitrine, personne… »
Mais pardonnez-moi, je brûle les étapes, je suis à nouveau trop pressée.
Lorsque j’ai entendu parler de Ma cure de silence, j’ai tout de suite pensé à vous. Vous, qui aspirez à davantage d’équilibre et de sérénité. Vous, qui souhaitez mettre en place dans votre vie des changements, petits ou radicaux. Vous, qui avez conscience que vous pouvez vivre plus heureux en agissant par vous-même, en empruntant certains chemins.
(Un peu) de ce qui se cache derrière le nom de Kankyo Tannier
Je partage souvent avec vous une même impression lors de mes lectures (Le Livre du Hygge ; 3 minutes chaque jour et tout change…) : le simple fait de tenir entre ses mains certains livres fait du bien. Apaise l’esprit.
Et de même, certaines « rencontres » déploient immédiatement leur pouvoir bienfaisant. Kankyo Tannier. Quel personnage ! Nonne bouddhiste – elle vit actuellement dans un cabane au cœur de la forêt alsacienne –, blogueuse (Dailyzen), conférencière (Tedx), professeur de chant, hypnothérapeute, palefrenière… Kankyo Tannier est tout ça et plus encore. Une femme souriante, inspirante, qui ne manque pas d’humour (vous pourrez le constatez en lisant son ouvrage). Un être lumineux et généreux qui nous invite à plonger dans l’aventure du Silence. Forcément, on la suit !
« Faire fleurir un buisson de ronces »
Pourquoi entrer dans le silence ? Pour se sentir mieux, dans un contexte d’actualité anxiogène, d’emplois du temps débordés, d’écrans omniprésents. Pour faire une pause et se retrouver soi-même.
Parmi les bienfaits d’une vie plus silencieuse, Kankyo Tannier évoque notamment la possibilité de :
- prendre du recul et se recentrer. « Faire silence consiste, par exemple, à attendre avant de répondre à un mail désagréable, laisser passer la nuit, respirer un bon coup : autant de pratiques capables de faire fleurir un buisson de ronces ! »
- accomplir une mission d’intérêt général. « Après quelques minutes passées auprès d’une personne calme, il est fréquent de sentir son propre rythme intérieur modifié en conséquence. Les « états d’être » sont contagieux et rester serein relève d’une véritable mission d’intérêt général. Remercions ici du fond du cœur les personnes qui renoncent chaque jour à ajouter leur voix à la cacophonie ambiante. Celles qui ne donnent pas leur avis, celles qui laissent parler les autres… »
Et si vous testiez immédiatement, en faisant une minute de silence ? Quittez les yeux de l’écran de votre téléphone ou de votre ordinateur, inspirez profondément, expirez lentement. Regardez devant vous, sans rien faire d’autre que prendre conscience de votre corps. « Vous sentez ? Un espace différent s’ouvre. Vous voyez ? Les contours du monde sont plus nets… et ce n’est rien à côté de toutes les découvertes que vous pourriez faire en vous arrêtant parfois dans votre vie quotidienne et en levant le nez au ciel. »
Faire silence de tout : les yeux, les mots, le corps
Je ne suis, par nature, pas une grande bavarde. Mes phrases sont toujours des synthèses de synthèses et je ne donne mon avis à haute voix que si, vraiment, on me le demande. En revanche, mes yeux sont sans cesse en activité et je suis une accro de photos, d’images, d’Instagram. « Le défi des écrans » en est un pour moi et il s’agira de « calmer l’effervescence intérieure générée par l’omniprésence des écrans. » Pour cela, Kankyo Tannier livre conseils et exercices. Et elle n’oublie pas de faire par nature. Ranger, trier, donner. Et offrir à ses yeux « le luxe du vide ».
Marie Kondo, vous vous en souvenez ? C’est le moment de découvrir ou redécouvrir cette bible du rangement !
Ma cure de silence développe aussi et évidemment le silence des mots, pour mieux accueillir ce qui se passe autour de nous. Du langage mais aussi de la petite voix intérieure que nous avons tous en nous.
Un exemple ? Ne pas formuler par le langage l’information ou le sentiment afin que la pensée perde de l’importance. « Un conflit avec un collègue non verbalisé et surtout non communiqué à tout notre réseau professionnel, finira par s’effilocher comme un vieux pull-over (…). Le silence donnera de l’espace au règlement dudit problème. »
Enfin, est évoqué le silence du corps. Pour apprendre à écouter ce que celui-ci a à nous dire.
Une cure de silence à la maison
Et si vous vous lanciez vraiment et sérieusement ? Je vous rassure, nul besoin d’envisager, pour commencer, une retraite de 5 jours dans un monastère. Étape par étape !
Commencez par organiser votre voyage silencieux chez vous. Durant quelques heures ou même une journée, si les pratiques méditatives vous sont déjà familières.
Préparez-vous la veille, prévenez tout le monde (un bon moyen pour ne pas vous dérober au cours du voyage !), cuisinez vos repas à l’avance… Kankyo vous guide et vous conseille pour cette première grande aventure. De laquelle vous reviendrez forcément changé.