Les taux sont bas. Jamais vous n’auriez imaginé les voir aussi faibles. Et jamais nous n’aurions osé évoquer une pareille dégringolade. Pourtant, les courbes de l’Euribor et de l’OAT 10 ans parlent d’elles-mêmes ; il ne s’agit pas d’un atterrissage, mais bien d’un crash. En septembre 2011, l’Euribor 3 mois se maintenait à 1,544 % ; il est aujourd’hui négatif. Et, je ne parle que de ces cinq dernières années.
Des taux d’emprunt inférieurs à 1 %
Y aura-t-il un retournement de situation ? Difficile d’avancer une réponse. Economistes et professionnels font preuve d’une humilité grandissante. Comme vous, la seule chose qu’ils entendent aujourd’hui est que véritablement… « on ne sait jamais ». Ils sont d’autant plus prudents que beaucoup prônaient l’usage du crédit à taux fixe, il y a quelques années. A tort.
Les vainqueurs de cette course au taux bas sont effectivement ceux qui ont signé, au moment opportun, un crédit à taux variable. Malheureusement, le club des emprunteurs heureux est restreint par le seul fait « qu’il y a très peu de crédits à taux variables purs. Ils sont le plus souvent capés à la hausse comme à la baisse, précise Maël Bernier (Meilleurtaux). Si vous avez souscrit un prêt à 3,5 % sur 20 ans, capé + ou – 2, son taux ne pourra pas dépasser 5,50 % mais il ne pourra pas descendre en dessous de 1,5 % ». Alors qu’il est possible d’emprunter sur dix ans à moins de 1 %, les limites de cette formule sont aujourd’hui évidentes.
A ce niveau, empruntez pour boursicoter
A défaut de prévoir, il faut être opportuniste. Puisque le crédit est presque gratuit, empruntez ! Pour quoi faire ? Pour prendre des risques. Il ne vous aura pas échappé que les placements sécuritaires ne vous rapportent plus rien. Et que seuls quelques investissements boursiers sont prometteurs à moyen voire à long terme. Malgré le contexte ambiant, certaines valeurs ont encore engrangé plus de 30 % depuis le début de l’année.
La problématique est d’avoir la capacité d’emprunt pour intervenir librement et durablement sur les marchés. Or, face au niveau des taux et à celui des prix de l’immobilier, beaucoup d’entre vous restent tentés d’investir dans la pierre. Est-ce incompatible avec un investissement boursier ? Non. Dès lors que vous jouez les marchés via un contrat d’assurance-vie, un portefeuille-titres ou un PEA, et que vous présentez un bon profil emprunteur, tout est possible.
Nantissez vos placements pour jouer plus
Nous avions évoqué, il y a déjà quelques mois, la possibilité d’augmenter votre capacité d’emprunt via le nantissement d’un contrat d’assurance-vie. Les taux nous semblaient encore un peu trop élevés pour que cette opération soit réellement intéressante.
Aujourd’hui, c’est différent. Aux taux actuels, la carte du nantissement doit être jouée. En s’appuyant sur cette nouvelle garantie, votre banque pourra vous octroyer un prêt, sans toucher à vos placements.
Ainsi, vous emprunterez entre 1 et 2 % sur dix ans des fonds qui, bien investis, rapporteront probablement beaucoup plus à moyen ou à long terme.
N’espérez pas emprunter 100 % de la valeur actuelle de votre contrat actuel s’il est investi sur des Organismes de placements collectifs en valeurs mobilières (OPCVM). Mais plutôt quelques 70 % de ce montant.
Certes, vous conservez la propriété de vos placements, mais vos fonds sont bloqués. Vous n’en retrouverez la propriété qu’au fur et à mesure des remboursements de votre prêt.
Par ailleurs, pour contrer des gestions de fonds trop fantaisistes de la part des particuliers, certains établissements ne nantissent que des contrats d’assurance-vie dont la partie en unités de comptes est pilotée par l’équipe de gestion interne à l’établissement. Un coup d’œil sur les performances 2015 du fonds maison d’un grand réseau investi sur les actions françaises l’an dernier est incitatif. C’est dans la moyenne de ce qui a été observé ailleurs : +11 %. Mais, les performances passées ne présagent pas des performances futures…
Quoi qu’il en soit, les taux baissent, les opportunités de gagner augmentent ; il suffit de les connaître et d’activer le bon levier. Celui du crédit est aujourd’hui inestimable.
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