L’alimentation industrielle est un fléau pour la santé. L’excès de sel tue 35 000 Français chaque année — 10 fois plus que le nombre de victimes d’accidents de la route. La mauvaise alimentation est également responsable de 30% des cancers et d’un certain nombre de maladies – crises cardiaques, diabète…
L’alimentation industrielle est également nuisible pour l’environnement (déforestation, pollution des sols…) comme le révèle l’excellent documentaire Food Inc.
Avez-vous envie de manger des plats plus sains pour rester en meilleure santé et contribuer à préserver l’environnement ? Avez-vous envie de manger davantage de produits de qualité, bons au goût et relativement bon marché ?
Découvrez dans cet article trois moyens pour mieux manger au quotidien.
- Cuisinez au quotidien
L’alimentation industrielle contient généralement trop de glucides, de graisses et de sucres. Alors, pourquoi ne pas cuisiner vous-même ? Cuisiner ne prend pas forcément beaucoup de temps, vous permet de manger des plats savoureux, en sachant précisément ce qu’il y a dedans. Ils sont donc meilleurs pour la santé et plus économique que le “tout-prêt”.
Par exemple : Une salade verte vendue 1 euros contient autant de salade que 3 sachets de salade javellisée vendu chacun 1,5 euros. Faites le calcul : si vous passez 5 minutes à nettoyer votre salade, vous allez économiser 42 euros de l’heure (3,5 euros d’économies moyennant 5 minutes de nettoyage de salade) tout en mangeant un produit plus sain et naturel.
- Achetez des produits de qualité
Cuisiner, c’est bien, mais à quoi bon si les produits que vous achetez sont bourrés de pesticides et d’engrais en tout genre ? On ne le sait pas toujours, mais une simple pomme peut contenir jusque 13 résidus de pesticides différents… Pour mieux manger, achetez des produits de qualité. Il existe plusieurs moyens pour acheter des produits de qualité :
▪ Préférez les produits “bio” ou “labellisés”
L’agriculture biologique est-elle meilleure pour la santé que l’agriculture traditionnelle ? Si le débat fait rage, une chose est sûre : cela ne peut pas être pire. Alors dans le doute, préférez les produits de qualité. Mieux vaut par exemple acheter des oeufs bio de poules élevées en plein air que des oeufs de poules de batterie, ne serait-ce que pour le bien-être de l’animal.
▪ Les AMAP
Acheter des produits bio c’est bien, mais si ces produits ont été cultivés à l’autre bout du monde, engendrant de fait une forte pollution au niveau des transports, ce n’est pas l’idéal. Si vous souhaitez consommer des aliments de qualité produits localement, le mieux est de vous inscrire à une AMAP. Le principe est ingénieux : vous souscrivez un contrat avec un producteur dans lequel vous vous engagez à acheter chaque semaine un panier de fruits ou de légumes. Le producteur en retour s’engage à vous livrer chaque semaine un panier contenant des fruits et légumes de saison. Tout le monde est gagnant :
- Vous :Les produits bio des AMAP ne sont pas plus chers que les produits non bio vendus en grande surface. Par ailleurs, vous savez d’où viennent les produits que vous achetez.
- Le producteur :Il peut vendre sa production à un meilleur prix qu’auprès d’une grande surface (marge en moins) et bénéficie de revenus garantis.
▪ La “Ruche qui dit oui”
La “Ruche qui dit oui” est une plateforme Internet de vente de produits locaux où les producteurs proposent des produits et fixent leurs tarifs. Les membres viennent chercher les produits après les avoir commandé en ligne. Créé en 2011, ce concept est en plein essor : il existe déjà 654 ruches en France, et 119 sont en cours de construction !
Au contraire des AMAP où vous devez vous engager à acheter chaque semaine un panier de fruits et légume de saison (sans savoir ce qu’on vous donnera), la “Ruche qui dit oui” vous offre une formule à la carte : vous commandez les produits que vous voulez, dans la quantité que vous voulez et quand vous voulez, et vous récupèrerez vos achats le jour de la livraison des marchandises. Bref, la “Ruche qui dit oui” propose une offre plus flexible que les AMAP.
Toutefois, le prix des denrées y est un peu plus élevé que dans les AMAP. En effet, au contraire des AMAP qui sont gérées bénévolement, les agriculteurs qui vendent leur production dans une “Ruche qui dit oui” doivent reverser 17% de leur chiffre d’affaires répartis entre le gérant de la ruche locale et la start-up qui gère et développe le site Internet — ce qui peut inciter l’agriculteur à “compenser” en augmentant ses prix. La liberté a un prix.
Pour en savoir plus sur la “Ruche qui dit Oui”, je vous propose de retrouver deux témoignages. Fermement convaincue par les ruches, nous sommes plusieurs au sein des Publications Agora à les fréquenter régulièrement. Cécile Chevré, rédactrice de La Quotidienne d’Agora et de Croissance & Opportunités vous livre son expérience.
“La ‘Ruche qui dit oui’, je suis tombée dedans il y a plus de 2 ans, et il ne se passe pas une semaine sans que je la fréquente. Peut-être est-ce pour la joie de faire la queue une demi-heure le long d’un trottoir près du canal Saint-Martin en attendant que ma ‘came’ (fromage de chèvre frais, œufs bio et beurre baratte demi-sel) me soit délivrée ? Un rituel qui me fait invariablement penser aux photos datant de la Seconde Guerre mondiale dans lesquelles on découvre des files de Parisiens patientant pour récupérer ce à quoi leur donne droit leurs coupons de ravitaillement ? Ou peut-être est-ce ma tendance à l’autopunition qui me pousse à plonger dans les arcanes de la cuisine pour découvrir comment faire cuire topinambours, rutabagas ou choux kale ?Plus sérieusement, ce qui séduit à la Ruche, c’est qu’elle permet de prendre conscience — et de participer – à une nouvelle économie, plus participative et collaborative. Les produits vous sont généralement distribués par les producteurs/agriculteurs eux-mêmes, qui ne sont pas mécontents de pouvoir enfin discuter avec les personnes qui vont consommer leur produit — un luxe dans un monde dans lequel la grande distribution règne en maître quasi- absolu. L’occasion aussi pour vous de donner votre avis sur les produits, de suggérer de nouvelles cultures ou un nouveau parfum pour les yaourts.L’occasion enfin de se rendre compte du nombre de petites entreprises qui existent autour de nous, de leur difficulté et de leurs besoins en réseaux parallèles, échappant aux règles peu souples de la grande distribution. Vous découvrirez ainsi que certains ont lancé la culture de quinoa, que d’autres tentent de faire renaître la culture de safran en France, que le nombre de brasseurs de bière en région parisienne est exponentiel.Au fil des mois, c’est une véritable communauté qui se met en place, s’appuyant non seulement sur les nouveaux moyens de communication que sont les réseaux sociaux mais aussi et surtout sur les nouveaux modes de financement. Au sein de ma Ruche, via des sites crowdfunding, nous avons ainsi pu financer le lancement d’une exploitation vinicole en Picardie, d’un véhicule réfrigéré pour notre livreur de viande, d’une machine — à laquelle je n’ai rien compris — pour notre fabricant de yaourt. Pour la plupart d’entre eux, un recours à un financement traditionnel via une banque était exclu. Les outils et la communauté qui se mettent en place autour de ces Ruches leur offrent la possibilité de développer leur activité, avec un peu moins de contrainte et un peu plus de solidarité.Vous consommez, vous participez… On se sent un peu plus acteur de l’argent que l’on dépense et un peu plus sûr de ce que l’on met dans notre assiette… » Cécile Chevré, rédactrice La Quotidienne d’Agora et de |
Puis nous sommes partis interroger Charles THOMASSIN, gérant d’une “Ruche qui dit oui” à Nancy qui vous donnera
“Je gère une ‘Ruche qui dit oui’ sur Nancy. Il y en a 5 sur Nancy. La première ‘Ruche qui dit oui’ a ouvert il y a bientôt 3 ans. La ‘Ruche qui dit oui’ est une plateforme Internet de vente de produits locaux où les producteurs proposent des produits, fixent leurs tarifs, et des membres viennent rechercher les produits après les avoir commandés en ligne. Une vente/distribution se tient sur une semaine. La vente dure 4 ou 5 jours. Ils ont un catalogue. Il y a de tout : bio, pas bio. Par contre, tout est local.Les particuliers sélectionnent les produits qui les intéressent, ils paient en ligne. Une fois que la vente est terminée, les producteurs ont une journée pour voir si effectivement le volume vendu fait qu’ils ont intérêt à se déplacer jusque Nancy. Deux jours plus tard, ils viennent livrer tous les produits qui ont été commandés.La ‘Ruche qui dit oui’ est une plateforme nationale. C’est une start-up basée à Paris qui a lancé ce site. Les producteurs fixent les prix eux-mêmes. Sur le prix, une commission se rajoute pour le site Internet et pour le gérant de la ruche locale.Si pour le consommateur, certains produits peuvent être moins chers, l’addition totale est légèrement plus élevée qu’en hypermarché. Ceci dit, sur certains produits, c’est plus compétitif. Par exemple, les potirons, les mirabelles sont des produits qui poussent facilement dans le coin donc leur prix est inférieur à celui de la grande distribution.Le producteur, lui aussi, s’en sort mieux financièrement parlant en passant par une ruche que par un supermarché. En effet, quand le consommateur dépense 100 euros dans une Ruche, 84 euros reviennent au producteur et 16 euros reviennent à la ruche. Comparé à la grande distribution qui prend généralement une marge de 30%, voire au-delà – sans compter les autres intermédiaires qu’il y a autour – les producteurs s’en sortent mieux. C’est un système gagnant-gagnant : le consommateur sait d’où provient sa nourriture et le producteur local peut vivre décemment.” |