Au lycée, j’étais un piètre élève, avec des notes médiocres. Je ne faisais aucun sport. J’avais peu d’amis.
Je rentrais chez moi, je lisais et je regardais la télé tout le temps. J’adore la télé.
À l’université, j’étais un étudiant médiocre. Mais comme je ne voulais pas trop m’endetter, j’ai suivi beaucoup de cours supplémentaires ce qui m’a permis de sauter une année.
Toutefois, mes notes étaient si mauvaises que la semaine avant la remise des diplômes, j’ai dû supplier un professeur de me donner un D+ au lieu d’un D- afin d’avoir une moyenne générale suffisante pour obtenir mon diplôme.
J’étais un employé médiocre. J’ai été viré de mes deux premiers jobs. Mon troisième poste était très facile mais on n’appréciait pas du tout si je m’absentais de mon bureau trop longtemps.
J’étais malheureux. Je voulais sortir de ma prison, m’échapper, être libre.
Je jouais aux échecs en ligne jour et nuit. Un jour, mon chef frappa à la porte de mon bureau (que j’avais verrouillée) parce que mon logiciel était tombé en panne et qu’il était bloqué dans son travail.
Je n’ai pas répondu parce que j’étais au beau milieu d’une partie blitz d’une minute.
Vers minuit ce même jour, ma copine se pointa à mon bureau et frappa violemment à la porte en hurlant : « Je sais que tu es là ! »
Je n’ai pas répondu. Quatorze heures après que mon chef ait frappé à ma porte, j’étais toujours dans la même partie. Seggev d’Israël. Je ne pouvais pas le supporter celui-là ! Nous avons donc joué toute la journée.
Un type situé quelques étages plus bas a lancé une entreprise (Lycos) qu’il a plus tard vendue des milliards de dollars. Un autre type situé quelques bureaux plus loin que le mien a vendu son entreprise quelques années plus tard 40 millions de dollars.
Je jouais aux échecs toute la journée, j’évitais le travail et j’essayais d’écrire, sans succès, un bon roman. Je lisais aussi beaucoup de BD : Eightball, Optic Nerve, Yummy Fur et Palookaville étaient parmi mes préférées. Des BD autobiographiques en noir et blanc à propos de losers comme moi.
La librairie de bandes-dessinées m’opposa un refus lorsque je lui demandais de m’embaucher. Je préférais travailler gratuitement entouré de BD plutôt que de faire des programmes informatiques.
J’ai commencé un nouveau job chez HBO. Ils me demandèrent quel était mon salaire dans mon emploi précédent. J’ai répondu 38 000 dollars, ils m’en offrirent donc 40 000. J’avais menti. Je gagnais 27 600 dollars. J’avais 26 ans.
J’ai alors emménagé à NY. J’étais bon à rien dans mon boulot. Je faisais tout planter. L’entreprise dut me faire prendre des cours de rattrapage et envisagea de me virer.
Je cohabitais à NY avec Elias, un joueur d’échecs que j’avais rencontré à Washington Square Park. Nous n’avions qu’une pièce. Il dormait sur le sofa et moi sur un futon. Je rangeais mes vêtements dans un sac poubelle.
Je sortais mon costume chaque matin de mon sac poubelle et le revêtais pour partir au boulot. Je ne le lavais jamais.
Un jour, Elias rentra à 3 h du matin et me dit : « Vite ! On se casse ! Je n’ai pas payé le loyer. »
Même si je lui avais bien versé ma part de loyer, le lendemain, je me suis retrouvé dans un appartement infesté de cafards, dans le Queens. Il y avait en tout et pour tout un élément de mobilier : un matelas en mousse qui était constamment humidifié par ma sueur toutes les nuits.
Dans le Queens, je donnais un pourboire de 2 dollars aux serveuses et j’écrivais des remarques glauques sur les billets genre : « J’aimerais vous inviter à dîner. Voici mon numéro… »
Puis je suis devenu millionnaire.
Un jour, ma sœur me demanda : « Peux-tu aider mon mari ? » Je me suis donc rendu à son bureau. Il était dans la fabrication de CD-ROMS.
Je lui ai montré cette chose nouvelle, le World Wide Web. Nous avons commencé faire des sites web.
Il faisait la conception. Je réalisais le logiciel. Adrian, son associé, gérait tout ce qui concernait l’hébergement.
Un jour, un négociant dans le diamant, Shlomo, nous a demandé de lui créer un site web afin qu’il puisse vendre ses diamants directement aux clients.
Il nous a donné 35 000 dollars en liquide. Tout d’un coup, j’étais riche ! Mon compte en banque est passé de 0 à 17 500 dollars, plus d’argent que je n’en avais jamais eu.
Je me suis alors rendu au Chelsea Hotel, où j’avais toujours eu envie de vivre. Tous mes artistes, poètes et écrivains préférés avaient vécu ici à un moment ou à un autre.
Je suis arrivé avec un sac en papier bourré d’argent. Stanley Bard, le propriétaire, me dit : « Qui es-tu toi ? Un dealer ? » Il a accepté cependant de me laisser vivre dans son hôtel.
(Ma première vraie chambre rien qu’à moi)
Nous avons créé un autre site web : AmericanExpress.com. J’avais plus d’argent en banque. À l’époque, personne ne savait comment créer un site web, excepté moi et une poignée d’autres types à NY – mes « ennamis » [NDR : contradiction des mots « ennemis » et « amis »] pendant les cinq années qui suivirent.
Puis nous avons créé HBO.com, TimeWarner.com, ConEdison.com, etc. etc. Nous avons embauché des gens. J’ai quitté mon emploi. Nous avons créé encore plus de sites web. Enfin, nous avons vendu l’entreprise.
J’étais riche.
Pendant un bref instant, tout le monde a voulu être mon ami. Mais quelques années plus tard, j’étais ruiné et n’avais plus aucun ami.
Une entreprise se constitue en trois parties :
- vous avez du X en excédent (par exemple des places libres dans votre voiture) ;
- quelqu’un d’autre a besoin de X (par exemple quelqu’un qui n’arrive pas à attraper de taxi un jour pluvieux) ;
- l’entreprise est la plateforme intermédiaire qui permet à la seconde personne de rencontrer la première, traite la transaction monétaire, gère les conflits, etc. (par exemple Uber).
Pensez à Airbnb, à Grubhub, à Amazon, et même à un magasin de vêtements (qui ne peut croître qu’aux limites de son espace physique, comparé à une plateforme en ligne).
Comment avoir de l’EXCÉDENT ?
Dans son livre, Peter Thiel, fait une remarque fascinante : dans le capitalisme, la concurrence est une mauvaise chose. Vous ne voulez pas vraiment être en concurrence avec quelqu’un. Vous voulez être le meilleur, DE LOIN.
Pas 10% meilleur. Dix FOIS meilleur.
Avec cette première entreprise, j’avais de L’EXCÉDENT.
- J’étais le SEUL qui pouvait créer des sites web rapidement. Peut-être certains de mes concurrents pouvaient être aussi rapides mais c’était rare (à l’époque).
- Les sites web étaient nouveaux, personne n’en avait et tout le monde en avait besoin.
- C’était facile d’en avoir. Il suffisait de me payer et j’offrais un site web complet et l’hébergeais même pour mes clients.
- J’étais bon marché. Mes concurrents construisaient de grosses entreprises tandis que moi j’essayais juste d’avoir de l’argent en banque. Nous n’engagions quelqu’un que lorsque tout le monde était débordé.
- J’ai toujours livré plus que je ne promettais. Vos meilleurs nouveaux clients sont vos anciens clients. Si vous promettez MOINS et offrez PLUS, vous ne perdrez jamais vos anciens clients.
- Je suis la personne la plus timide, la plus introvertie au monde. Mais comme nous offrions nos « vastes connaissances sur Internet », le bouche-à-oreille fonctionna bien.
- J’étais passionné. À tous ceux avec qui je discutais, je prêchais comment le Web allait être partout. Quelqu’un qui est sincèrement passionné (et qui a de l’expertise) bat toujours celui dont l’objectif n’est que de gagner de l’argent.
Je ne suis pas bon dans le service après-vente. Mon principal problème était que j’étais un bon vendeur mais lorsque les clients (JPMorgan, par exemple) ne cessaient de m’appeler, je ne les rappelais jamais.
Je ne rappelle jamais et je le regrette toujours.
En outre, j’avais un emploi à temps plein. Mon « activité secondaire » était mon job à temps plein chez HBO. Mon job à temps plein était ma nouvelle entreprise.
Puis j’ai vendu mon entreprise. À 30 ans, j’étais millionnaire. À 34, j’étais ruiné.
En utilisant cette idée de l’excédent, il existe de nombreuses manières de gagner un million de dollars.
Pas besoin d’être un super génie. Pas besoin de construire un vaisseau spatial. Pas besoin d’inventer une nouvelle technologie super avancée de reconnaissance faciale. Ni de créer un réseau social avec des milliards d’utilisateurs.
Vous pouvez être médiocre. Vous pouvez procrastiner. Certains jours, vous pouvez simplement ne rien faire. Mais vous devez suivre certains points essentiels.
Voici quelques idées imaginées à partir du modèle d’entreprise décrit plus haut. Ne les mettez pas en pratique si vous ne le voulez pas. Ces idées ont juste pour objectif de vous aider dans votre réflexion.
- LES LIVRES : Trouvez des catégories sur Amazon qui comportent peu de livres mais un nombre de ventes élevé. Cela signifie qu’il y a de la demande. Écrivez cinq livres par mois (des livres entre 20 et 50 pages, faites beaucoup de recherches). Au bout d’un an, vous aurez écrit 60 livres. Si chaque livre vous rapporte, en moyenne, 1 000 dollars par mois, cela fait au total 720 000 dollars par an. Vous valez bien au-delà d’un million de dollars à ce stade.
(Steve Scott propose une centaine de livres en vente sur Amazon sous divers pseudonymes)
- ACHETEZ BON MARCHÉ, VENDEZ CHER : Beaucoup de sites web vendent des choses bon marché : Alibaba, WaystoCap, des grossistes diamantaires. Mettez en place votre espace vendeur sur Amazon. Établissez vos prix. Livrez directement à vos clients à partir des sites les moins chers. L’offre est plus complexe sur cette activité mais la passion vous aidera à les trouver.
- INFORMATION : Quels sont les sujets qui vous passionnent ? Listez-en dix qui selon vous intéresseront les gens. Ensuite, mettez dix pubs Facebook : « Achetez cette information. » Voyez où cliquent les gens. Cela vous montrera où se situe la demande. À présent, créez la newsletter qui satisfera cette demande. Proposez un cadeau gratuit en échange d’une adresse mail et commencez à vendre vos connaissances excédentaires aux gens qui figurent sur votre liste de mails.
Exemple : vous adorez lire la Bible et vous êtes passionné de nutrition. Vendez alors une newsletter de nutrition « Ce que mangerait Jésus ». Ponctuez-la de citations inspirantes de la Bible, d’infos sur la nutrition de cette période d’histoire, d’anecdotes tirées de la Bible et de recettes.
Croyez-moi, cela se vendra.
(Trouvez comment rendre votre information unique, et pourquoi VOUS êtes l’expert)
- LE COACHING UNIVERSITAIRE : Il n’a jamais été aussi difficile d’entrer dans une université. Mais il existe toujours des portes dérobées.
Exemple : La Columbia University a un taux d’admission de 6,6%. Mais le Barnard College (qui fait grosso modo partie de Columbia) en a un de 20%. Si vous obtenez un diplôme à la Barnard, vous pouvez dire que vous avez un diplôme de la Columbia.
Pour CHAQUE université, il y a une entrée indirecte. Devenez l’expert, proposez vos services gratuitement pendant un temps pour obtenir des témoignages, interviewez une cinquantaine de responsables des admissions, écrivez un livre pour devenir un « expert », faites payer 1 000 dollars et coachez via Skype. Cela devient une entreprise. Vendez-la.
- LES TENDANCES : Devenez un expert dans une tendance à forte croissance que vous aimez. Par exemple, j’aimais le web lorsque personne n’en avait encore entendu parler. J’adorais la Bourse et beaucoup de gens étaient intéressés par la Bourse, etc.
Apprenez tout ce qui est possible sur la tendance, écrivez 10 idées par jour sur la manière de gagner de l’argent grâce à cette tendance. Proposez gratuitement de conseiller les entreprises qui essaient de s’engager dans la tendance, puis faites payer pour conseiller, donner des conférences, etc. ou créez votre propre entreprise.
Des exemples de tendances qui sont en forte croissance ou sur le point de l’être : les cryptos/la blockchain, le cannabis, l’eSport, le Big Data, l’intelligence artificielle, la cybersécurité, le consulting en social media (plus facile), les soins médicaux pour personnes âgées (par exemple pour des dysfonctions érectiles, la maladie d’Alzheimer, la longévité, etc.).
(Dans un précédent article, je citais cinq autres tendances qui feront les fortunes dans un avenir proche.)
Commencez par un service manuel (comme le conseil ou les conférences) puis trouvez un moyen d’automatiser (j’ai échoué sur ce point dans ma première entreprise mais ne referai pas cette erreur).
Voici des manières de monétiser les tendances : être l’entreprise (par exemple cultiver du cannabis) ; être la source d’informations pour l’entreprise (beaucoup de sites web cryptos ont des millions d’utilisateurs par mois) ; être un consultant sur la tendance, parier sur la tendance (par exemple, utilisez des statistiques pour trouver sur quelles équipes virtuelles parier dans l’eSport) ; prendre des idées d’autres secteurs et les appliquer à votre entreprise (par exemple, une Bourse légale pour les produits du cannabis, des produits dérivés, etc.).
- VOLEZ : Prenez une ancienne marque à laquelle on n’a pas touché depuis 1 000 ans. Faites le même produit, utilisez les réseaux sociaux et Amazon pour battre le produit. Je connais quelqu’un qui a fait cela aux glacières de la marque Igloo Iceboxes et a dépassé cette marque vieille de 100 ans sur Amazon en 48 heures seulement.
(Yeti Cooler contre The Coleman Xtreme : qui est arrivé le premier ? Lequel a utilisé les réseaux sociaux en premier pour DOMINER ?)
Je ne présente pas cela comme des idées que vous devriez mettre en pratique.
Si j’étais parachuté, complètement ruiné, dans un pays où je ne connais personne, j’étudierais les idées ci-dessus pour apprendre comment réfléchir à créer une activité secondaire qui pourrait me faire gagner des millions.
J’essaierais plusieurs idées jusqu’à ce que je trouve celle qui fonctionne pour moi.
Et alors je foncerais. J’APPUIERAIS SUR LE CHAMPIGNON COMME UN FOU.
Il fut une époque où je travaillais dans le secteur des hedge funds. Je recueillais l’argent de gens riches, l’investissais, et prenais une partie des bénéfices.
Un ami me dit : « Je veux que tu rencontres mon patron. Il gère un gros hedge fund. Peut-être travaillera-t-il avec toi. »
Je l’ai donc accompagné à son boulot. Son patron me fit visiter les bureaux. Puis nous nous sommes assis et il me demanda ce que je voulais faire avec lui.
Je lui dis : « Je crois que vous devriez investir avec moi. » et je lui ai déballé mon discours. Mais je n’avais rien d’exceptionnel. Je n’étais pas le SEUL qui pouvait faire cela (souvenez-vous des points ci-dessus à propos de la concurrence).
Il me dit : « Je vous aime bien. Vous pourriez travailler ici si vous le désirez. Mais nous avons déjà de bons rendements. Et je ne sais pas où vous investissez votre argent. Peut-être faites-vous des choses que je n’aime pas. »
J’ai senti mon cœur se serrer.
« Et la dernière chose dont nous avons besoin, c’est de voir le nom ‘Bernard Madoff Securities’ s’afficher à la une du Wall Street Journal », me dit Bernie Madoff.
Vous ne pouvez pas concurrencer les escrocs parce que tant qu’ils n’ont pas été attrapés, ils semblent géniaux.
Vous devez entrer dans des domaines où les escrocs ne pullulent pas. Ils se multiplient rapidement.
La chose la plus importante : l’amour.
Un jour, une amie me dit : « Peux-tu me faire gagner un million de dollars ? » Je lui ai répondu : « Oui » parce que je l’aimais et que je savais que je pouvais l’aider.
Elle me répondit : « Je suivrai à la lettre ce que tu me diras de faire. »
J’ai donc commencé à lui dire quoi faire. Puis, un jour, elle me dit : « Mais je veux aider les gens qui essaient de se débarrasser d’une addiction à la drogue. »
Je lui répondis : « Ces gens-là n’ont pas assez d’argent pour te faire gagner des millions. »
« Laisse-moi juste essayer », me répondit-elle et elle cessa de suivre mes conseils – en partie.
Elle s’est construite une belle carrière. Mais elle n’a pas gagné des millions. Malgré tout, elle adore ce qu’elle fait. Sa vie vaut plus que de gagner un million de dollars et de ne pas faire ce qu’elle aime.
« Si vous ne faites pas ce que vous aimez vraiment, vous perdez votre temps. »
L’amour vous permettra d’ajouter chaque jour l’heure supplémentaire pour apprendre plus que les autres.
L’amour vous donnera cette étincelle de passion dans votre voix lorsque vous vendrez.
L’amour signifiera que votre équilibre travail/vie n’est pas un problème. Votre VIE est tout. Il n’y a pas de travail quand vous aimez.
Et si ce que vous aimez peut vous faire gagner des millions, c’est encore mieux.
Si vous passez le reste de votre vie dans l’amour, alors elle vaut la peine d’être vécue.