Je donne mes plaquettes depuis plusieurs années. Offrir un peu de mon temps et surtout partager la chance d’être en bonne santé me semble de plus en plus important. Et encore, je pourrais prendre rendez-vous plus souvent et ne pas attendre trop longtemps avant de refaire un don.
Et si je décidais d’être plus active et généreuse ? Et si ceux d’entre vous qui n’ont jamais donné se lançaient et faisaient un don de sang, de plasma ou de plaquettes ?
Agissons, chacun à notre mesure.
Je ne vous cache pas que le plus tôt sera le mieux. Comme me l’a annoncé Ahmed Slimani, médecin responsable des prélèvements et du site Trinité (Paris) à l’Etablissement français du sang, la situation actuelle est critique. Le mois de mai, avec son lot de jours fériés, auxquels sont venues s’ajouter la grève des transports en commun, la pénurie de carburant et les intempéries, a attiré moins de donneurs. « Les réserves en sang sont actuellement de 11 jours sur toute la France, sachant qu’un niveau très satisfaisant représente 14 jours », prévient Ahmed Slimani.
Profitez de la journée mondiale des donneurs de sang, le 14 juin !
Une bonne action pour les malades et pour vous
Le don de sang, de plasma ou de plaquettes est une belle action, qui remplit d’espoir. Vous avez le moyen de sauver des vies, sans avoir fait 10 ans de médecine, n’est-ce pas incroyable ?
Pourquoi ne pas saisir cette opportunité pour expérimenter le flow ? En psychologie positive, le flow désigne le moment où un individu se sent totalement absorbé par ce qu’il fait et qu’il atteint un état maximal de concentration, de plein engagement et de satisfaction.
Vous donnez votre sang en étant pleinement conscient de cette action. Vous vous concentrez sur toutes les sensations du moment présent : vos fluides en mouvement, votre respiration, la sensation de votre corps déposé sur le fauteuil, la chaleur qui se dégage de votre paume… Vous êtes complètement connecté à vous-même, à votre environnement, mais aussi aux malades que vous aidez. Votre action et l’état dans lequel vous vous trouvez vous procurent un sentiment de plénitude.
Le don vu de l’intérieur
Je vous raconte ? Pour ceux qui n’ont jamais franchi le pas, je vous emmène avec moi, rue de Châteaudun, à Paris.
Je me présente à l’accueil (j’ai pris RDV) et je m’installe avec un questionnaire pré-don, portant sur mon état de santé et mes antécédents médicaux. Je coche, je coche, je coche. Mes réponses serviront de base à l’entretien confidentiel que j’aurai, quelques minutes plus tard, avec le médecin.
Une fois ces deux étapes franchies, je choisis un DVD. Le don de plaquettes dure environ 1 h 30 : parfait pour une petite séance de cinéma.
Je m’installe confortablement dans un fauteuil. Mes jambes sont allongées. On me pique, on m’équipe, c’est parti. Mes plaquettes sont prélevées. Lorsque la machine sonne, je serre la balle en mousse que l’on m’a fournie. Je n’ai rien d’autre à faire. Si j’ai une crampe, ce qui m’arrive parfois lors d’un don, je bois le breuvage que l’on m’a préparé pour me soulager. Une infirmière vient masser avec délicatesse mon muscle douloureux. J’ai un peu froid ? On m’apporte une couverture. Tout le monde est aux petits soins !
Surtout, je sais que je peux arrêter à tout moment, si je ne me sens pas bien. Médecins et infirmières sont à l’écoute et très disponibles.
Une fois que tout est terminé, je prends mon temps, toujours allongée sur mon fauteuil. Lorsque je me sens prête, je me lève et je vais manger un croissant au Nutella ou des lasagnes dorées. Je bois, je bois.
Je me sens heureuse. Un peu fatiguée, mais heureuse.
Je sais qu’au moindre problème (fièvre, malaise…), je peux appeler le numéro que l’on m’a communiqué avant mon départ du centre. Mais, tout se passe toujours bien et dès le lendemain, je me sens en forme.
Sauver des vies
Le sang que vous donnerez pourra, par exemple, être utilisé pour des accidentés de la route, des femmes venant d’accoucher ou des personnes subissant une opération chirurgicale, programmée ou réalisée en urgence.
La transfusion régulière de plaquettes permet d’éviter les risques d’hémorragies internes ou cérébrales. En effet, certaines maladies (leucémie, aplasie médullaire) ou certains traitements lourds (chimiothérapie, radiothérapie) empêchent la fabrication de cellules sanguines par la moelle osseuse.
Votre plasma pourra, quant à lui, bénéficier à des hémophiles ou à des personnes souffrant d’un déficit immunitaire. « Le plasma est un liquide très riche, qui contient des protéines, des facteurs de coagulation, de l’albumine, des immunoglobulines, commente Ahmed Slimani. Son utilisation est donc très large. »
Don de sang, de plasma, de plaquettes : conditions et infos
Les dons sont toujours bénévoles et anonymes.
La quantité de sang, de plaquettes ou de plasma prélevée varie en fonction de chaque individu (poids, taille…).
- Le don de sang total :
Age requis : à partir de 18 ans et jusqu’à la veille du 71e anniversaire.
Poids minimum : 50 kilos.
Fréquence du don : toutes les 8 semaines (4 fois par an pour les femmes et 6 fois pour les hommes).
Temps passé sur place (questionnaire, entretien, prélèvement, collation…) : 45 min à 1 h. - Le don de plaquettes :
Age requis : entre 18 et 65 ans.
Poids minimum : 55 kilos.
Fréquence du don : jusqu’à 12 fois par an, en respectant un intervalle d’au moins 4 semaines.
Temps passé sur place (questionnaire, entretien, prélèvement, collation…) : 2 h 30.
- Le don de plasma :
Age requis : entre 18 et 65 ans.
Poids minimum : 55 kilos.
Fréquence du don : toutes les 2 semaines, dans une limite de 24 fois par an.
Temps passé sur place (questionnaire, entretien, prélèvement, collation…) : 1 h à 1 h 30.
« Pour le don de sang, de plaquettes ou de plasma, il est important de ne pas venir à jeun, souligne Ahmed Slimani. Prenez un bon petit-déjeuner et hydratez-vous bien. Après le don, buvez de l’eau régulièrement, tout au long de la journée. »
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