Si vous souffrez de douleurs chroniques et que vos médicaments ne vous soulagent plus suffisamment, vous avez peut-être cherché à vous tourner vers d’autres techniques.
J’ai toujours évité les médicaments anti-douleurs (sauf pour une rage de dents, je l’avoue). Mais, quand la douleur s’est installée durablement, qu’elle m’a réveillée, fait monter les larmes aux yeux et que j’ai fini « bloquée », paralysée, j’ai dit stop.
Les séances de kiné se sont succédé avec une découverte salvatrice : l’électrothérapie. Elle consiste à employer des courants électriques de très faible intensité – comparables aux courants naturellement générés par notre organisme – dans un but thérapeutique.
Beaucoup de médicaments utilisés pour les douleurs chroniques sont des dérivés morphiniques ou d’opioïdes, présentant des effets secondaires parfois sérieux avec de forts risques de dépendance lors de l’utilisation au long cours. Il faut alors augmenter les doses pour obtenir le même effet, le traitement devient moins efficace et vous n’êtes plus suffisamment soulagé.
Un grand pas vers l’autonomie
L’utilisation de ces appareils est assez simple : une fois les électrodes placées autour du point douloureux (genou, épaule, dos…), des stimulations électriques de faible intensité sont envoyées, produisant de légers fourmillements. On parle de neuro-stimulation électrique transcutanée, ou TENS.
L’objectif est d’inhiber les fibres de la douleur en stimulant d’autres fibres. Ces dernières envoient des informations nerveuses qui ʺcourt-circuitentʺ les messages douloureux au niveau de la moelle épinière, les empêchant d’atteindre le cerveau. La cause de la douleur n’est pas éradiquée mais le ressenti, lui, est atténué.
Accessible aux particuliers, cette technologie vous séduira si vous êtes confronté aux limites de certains médicaments contre les douleurs chroniques.
Comment et pourquoi ça marche ?
Notre corps est le siège permanent de phénomènes électriques naturels. En effet, à la base du fonctionnement de notre organisme, on trouve les cellules et leurs échanges intercellulaires, des minuscules phénomènes électriques qui sous-tendent le bon fonctionnement de chacun de nos organes.
Malheureusement, avec le temps et les différents traumatismes du corps, liés à des modes de vie et d’alimentation souvent inappropriés, ces fameuses cellules qui sont à l’origine de tout fatiguent et s’appauvrissent. Elles ne remplissent plus leurs fonctions et ne fournissent plus à nos organes l’énergie nécessaire à leur bon fonctionnement.
On comprend ainsi pourquoi l’apport de courants extérieurs va permettre de « prendre le relais » des cellules défaillantes et contribuer au rééquilibrage électrique et énergétique des zones fragilisées.
Comment l’électrothérapie agit-elle sur la douleur ?
Les micro-courants électriques sont transmis par simple apposition d’électrodes qui encadrent la douleur avec pour objectifs :
- le « blocage » de la douleur : les impulsions électriques émises génèrent une information qui bloque le signal de la douleur et active le système anti-douleur de notre cerveau ;
- la sensation de bien-être : en arrivant au cerveau, le message électrique va stimuler la production de molécules naturelles de « bien-être » – les endorphines – qui atténuent la douleur. Avec un traitement répété, la quantité de ces molécules croît, espaçant progressivement les sensations de douleurs ;
- le rétablissement de l’activité cellulaire : les influx électriques engendrent des contractions musculaires qui, petit à petit, relancent la circulation sanguine et donc l’alimentation des os et de leurs cellules. C’est l’activité de l’ensemble de la zone traitée qui est relancée. En faisant régulièrement ces séances de « gymnastique musculaire », le corps reprend des mouvements – jusque-là empêchés par la douleur – et réactive les organes qui ne fonctionnaient plus. Les cellules reprennent leur activité et participent à nouveau au bon fonctionnement des muscles et articulations.
Les contre-indications à l’électrothérapie TENS
Je vous propose de découvrir ci-dessous les quelques contre-indications à l’électro-stimulation TENS.
- Patients munis d’un stimulateur cardiaque (sauf sur avis médical).
- Pendant la grossesse (sauf sur avis médical).
- Patients dont la douleur n’aurait pas été diagnostiquée.
- Patients ayant des problèmes mentaux ou physiques qui les empêcheraient de manipuler l’appareil correctement.
- Peau désensibilisée ou anesthésiée.
- Patient conduisant ou utilisant du matériel potentiellement dangereux.
Cette technique est très utilisée dans les centres de traitement et d’étude de la douleur et de plus en plus chez les kinésithérapeutes soucieux de la prise en charge de la douleur. J’ai eu la chance de rencontrer un kiné qui utilise cette technique en complément des soins plus « classiques ». Les séances sont réalisées après un massage ou une manipulation de l’endroit endolori. C’est l’occasion de se détendre, allongé sur la table de massage, une sorte de bulle où le temps s’arrête et la douleur s’estompe.
Certains de ces appareils peuvent être partiellement pris en charge par la Sécurité sociale lorsqu’ils sont prescrits par un médecin spécialisé dans le traitement de la douleur. Vous pouvez louer l’appareil (adressez-vous à votre pharmacien) et un suivi est effectué par un médecin ou un infirmier à 1, 2, 3 et 6 mois après la prescription.
À la fin de cette première phase de traitement, vous pouvez, si vous le souhaitez, poursuivre en achetant l’appareil (200 à 300 euros, dont une partie est remboursée par la Sécurité sociale). Un suivi médical est dans ce cas effectué tous les six mois minimum après l’achat du dispositif.
Une prise en charge qui doit rester bien encadrée
Les spécialistes de la douleur et les kinésithérapeutes utilisant cette technique préconisent plusieurs séances par jour (5 maximum) d’une durée comprise entre 15 minutes et 1 heure.
Je fais deux séances de 20 minutes par semaine et c’est efficace. C’est à chacun de voir avec son médecin traitant ce qui lui convient. Je sors assez « vidée » de ces séances tant il est vrai que la tension nerveuse se relâche au fil des séances, mais je n’omets pas de réitérer l’opération à mon domicile chaque fois que la douleur devient trop présente.
Le simple fait de se dire qu’une petite séance va vous faire du bien contribue à atténuer la perception même de la douleur avant même de commencer. Je ne dis pas que ça marche à tous les coups, mais ça vaut vraiment la peine d’essayer !
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