En 2012, sont apparus les MOOC ou Massive Open Online Courses (aussi appelés formation en ligne, FLOT, ou cours en ligne ouvert et massif, CLOM).
Près de deux milliards de personnes sont connectées à Internet. Un MOOC, ce n’est pas seulement mettre des ressources pédagogiques en ligne, c’est aussi mettre en relation des centaines, des milliers voire des centaines de milliers de personnes autour d’un cours interactif.
Harvard, Stanford, Princeton… Les grandes universités américaines sont les pionnières sur le terrain du e-learning. En donnant accès à des enseignements de qualité, elles ont montré la voie à leurs homologues européennes qui proposent elles aussi des cours, ouverts et massifs. Geneviève Fioraso, secrétaire d’État chargée de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a mis en place la plateforme France Université Numérique (Fun) (1) afin de mettre un maximum de MOOC au service du grand public.
Apprendre d’une autre façon
Au-delà du cours présentiel dispensé au sein d’une institution, il existe désormais de nombreux moyens d’apprendre de manière autonome.
Des universités internationales de renom ont opté pour la publication sur leur site de cours entiers sous cette forme. Ces programmes sont accessibles gratuitement et par tous les visiteurs, qu’ils soient étudiants ou non au sein de l’établissement. En revanche, l’inscription aux examens et l’obtention du diplôme sont payants. Il n’en est pas moins vrai que le contenu, et donc l’apprentissage, est mis à disposition librement et couvre un cursus complet.
Le MOOC permet aux écoles de présenter leur savoir-faire. En parallèle, il permet d’introduire des offres comme des formations linguistiques sur-mesure ou plus adaptées aux besoins de l’apprenant. Ces contenus abordent notamment les sujets les plus courants rencontrés en formation, par le biais d’une vidéo au format court.
Quelques minutes en moyenne, c’est le temps qu’il faut pour capter l’attention rapidement, sans saturer, et en allant à l’essentiel. C’est également le temps qu’il faut pour parcourir quelques stations de métro ou, pour ceux qui le souhaitent, optimiser son temps d’apprentissage durant une journée bien chargée.
Les canaux de diffusion de ces vidéos sont nombreux : le site web de l’école, les sites d’hébergement de vidéos les plus populaires tels que YouTube ou les réseaux sociaux comme Facebook. Itunes est utilisé pour promouvoir les podcasts audio.
Les MOOC ne sont pas un gadget
En octobre 2016, Coorpacademy a gagné dix millions d’euros, tandis qu’un mois plus tard, son concurrent Openclassrooms en récoltait six millions.
La cérémonie du « MOOC of the Year« , qui a eu lieu le 19 janvier 2017, a désigné les « meilleurs »… Elle a été organisée par My MOOC (2), le « TripAdvisor des MOOC », en partenariat avec le JDN (Journal du Net), le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ainsi que Google France qui a mis à disposition ses locaux parisiens. Le jury était composé d’un ensemble d’experts comme des journalistes ou des professionnels des ressources humaines.
La cérémonie a distribué plusieurs titres…
- MOOC le plus original : Pimp mon anglais
Cette formation propose d’apprendre l’anglais grâce aux paroles de clips de rap américain. Réalisée par Moocit en collaboration avec l’association One two three rap, elle a bénéficié du soutien de l’ambassade des États-Unis en France.
Les autres MOOC qui se sont illustrés par leur originalité sont Draft Quest, pour apprendre à écrire une œuvre de fiction, et Le Musée de l’Homme pour apprendre les origines de l’Homme.
- MOOC le plus innovant : l’ABC du langage C
Réalisée par les Mines Télécom, cette formation hébergée sur la plateforme Fun a relevé le défi de vulgariser ce langage de programmation complexe.
- MOOC le plus international : Gestion de projet
Élaboré par le professeur Rémi Bachelet de Centrale Lille, il compte 100 000 inscrits dont plus de 50% d’étrangers.
- Le MOOC de l’année : 101 techniques de cuisine, formation conçue par l’Afpa.
Vous pouvez retrouver le palmarès ici.
La formation professionnelle en mutation : les COOC*
Des grands groupes comme Bouygues Telecom ou encore la SNCF investissent dans des universités internes pour concevoir eux-mêmes leurs propres formations, les fameux COOC.
Version professionnelle du MOOC, le Corporate Open Online Course s’affranchit des frontières, des horaires et offre des coûts réduits. Ses objectifs sont de faire connaître une culture d’entreprise ou de permettre aux salariés d’acquérir de nouvelles compétences. Il comprend les caractéristiques suivantes : mélange de théorie et de pratique, aspect ludique, communauté de partage regroupant apprenants et animateurs. Il récompense les meilleurs participants avec des certifications symboliques qui attestent de la validation de l’ensemble ou d’une partie de la formation.
Les COOC se développent vraiment depuis deux ans. « Si les COOC se développent à grande vitesse, c’est parce qu’ils répondent aux attentes des salariés qui en sont demandeurs. Chats, co-création sur des forums, communautés de pratiques, webinaires (3), vidéos, exercices… Le COOC permet une diversité de contenus. Tablette, ordinateur, smartphone… Le salarié est de plus en plus connecté et les occasions d’apprendre en ligne sont multiples », note Lætitia Pfeiffer, directrice transformation digitale chez Infosys, spécialiste du conseil en technologies innovantes et auteure du livre MOOC-COOC, la formation professionnelle à l’heure du digital.
Autre point, dans un monde en perpétuel changement, les salariés sont de plus en plus contraints d’acquérir de nouvelles compétences. Soulignons également la volonté d’échanger entre pairs, en dehors d’un management pyramidal.
C’est tout bénef pour les entreprises : un COOC permet de réduire les coûts de formation. Plus besoin de faire appel à une myriade de formateurs ou d’immobiliser les salariés pendant plusieurs heures. Il est possible de se former à son rythme. Le COOC est idéal pour des équipes nombreuses, multinationales ou disséminées dans plusieurs villes. Il peut aussi s’adresser à de petits effectifs. Dans ce cas, ils se nomment SPOC, c’est-à-dire Small Private Online Course.
Aujourd’hui, le MOOC n’est pas uniquement un outil pédagogique. Il peut, en effet, se voir comme un outil de présentation pour donner de la visibilité à une panoplie de prestations, tout en conservant sa première utilité pour celui qui le visionne : apprendre en toute liberté !
(2) Cette plateforme répertorie un grand nombre de MOOC évalués par les internautes.
(3) Webinaire : mot-valise associant les mots web et séminaire, créé pour désigner toutes les formes de réunions interactives de type séminaire faites via Internet dans le but d’un travail collaboratif ou d’enseignement à distance.
2 commentaires
Je me permets d’ajouter un nouveau format pédagogique, le téléprésentiel qui pourrait se résumer par le confort et la flexibilité de la formation à distance que nous apporte le MOOC, avec le suivi pédagogique constant, et le soutien humain que nous apporte la formation présentiel. => https://oclock.io/blog/73/le-telepresentiel
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