J’ai peur.
Imaginez que vous êtes passager dans une voiture conduite par un cocaïnomane ivre et fou de vitesse. En plus vous sillonnez une de ces routes à la James Bond, le long de falaises où un seul faux mouvement provoquera la mort de tous dans un grand feu d’artifice.
Voilà la situation actuelle de l’économie. Je ne veux pas jouer les Cassandre. Je suis un optimiste. Le feu d’artifice est ma vision optimiste de la direction que prend l’économie.
Si vous avez de la chance et que vous vous en tirez, on pourra prélever la peau de votre jambe pour vous greffer un nez. On pourra réparer vos yeux. Mais rien ne pourra remplacer un sourire mis à part la peau d’un autre visage.
Mais ne vous inquiétez pas. Il existe selon moi un moyen d’éviter la catastrophe. Je suis optimiste parce que même si « l’économie » est foutue, l’innovation sera toujours là.
J’ai mis le mot économie entre guillemets parce qu’elle n’existe pas en tant que telle. Le terme lui-même est ambigu. « Economie » indique une manière d’être prudent, avoir moins d’espace pour les jambes, être obligé de vérifier ses bagages tout au long du voyage. Nous sommes un monde qui voyage en classe économique dirigé par des ploutocrates qui voyagent en première classe.
Je le répète, je ne veux pas être parano, je ne le serai donc pas. Concentrons-nous plutôt sur l’optimisme.
Mais d’abord, n’oublions pas à qui revient la faute :
Aux femmes.
Ne vous méprenez pas sur mon propos. La véritable erreur est que pendant la Seconde Guerre Mondiale on a envoyé tous les jeunes garçons américains de 18 ans tuer des gens.
Remarquez qu’il ne s’agit pas ici d’un article pacifiste. L’histoire est écrite par les vainqueurs. Vous et moi sommes des vainqueurs.
Les femmes ont donc pris leurs boulots. Et lorsque les hommes sont revenus du front, les femmes, à juste titre, n’ont pas voulu les leur rendre. Pourquoi l’auraient-elles fait ?
Des maisons achetées grâce à deux salaires. Des garages, des clôtures blanches, de la pelouse, des écoles, des autoroutes et un transit de masse vers la ville qu’ils ont laissé derrière eux.
Mais ensuite ils ont eu besoin de plus. La production de dopamine est déclenchée lorsque vous obtenez de nouvelles récompenses. La dopamine vous rend heureux. Mais ici, le mot clé est « nouvelles », pas « récompenses. » On a donc eu besoin de plus de « nouveau » pour produire plus de « dopamine. »
Johnson a eu sa Great Society, qui a injecté de l’argent dans l’économie. Puis nous avons dû payer pour une autre guerre, et un autre groupe de jeunes hommes de 18 ans sont rentrés au pays soit dépressifs soit les pieds devant. Nous avons eu besoin de plus.
Nixon a donc mis fin à l’étalon or. Tout à coup, nous nous sommes mis à nous injecter de l’inflation dans les veines. Ce qui est super à propos de l’inflation, c’est que d’abord un sentiment de bien-être vous envahit et ce n’est que plus tard que vous déprimez.
Ce qui nous a amené au boom boursier de 1980, puis au boom du junk market, jusqu’à ce que les gens soient mis en prison et chopent le cancer.
Lorsque nous avons à nouveau eu besoin d’une dose est arrivé le peace dividend, puis le besoin de vitesse nous a apporté le boom Internet (et Dieu merci Clinton a dit « pas de taxes sur les transactions » pour les ventes sur Internet). Puis finalement un homme qui a compris le côté sombre de l’histoire a utilisé l’an 2000 comme excuse pour inonder l’économie avec de l’argent (de plus en plus de place pour les jambes dans notre classe économique).
Cela a créé un boom immobilier et des cartes de crédit qui étaient comme des prêts immédiats sur nos maisons. Et puis les banques qui ont garanti tous les prêts, et les hedge funds qui ont garanti cette garantie les ont vendus à des prêteurs sur gages.
Et… c’était fini. Plus rien.
Ce qui m’amène à dire que l’Américain moyen est floué. Je suis au conseil d’administration d’une agence d’intérim affichant un CA de plusieurs milliards. Je vous le dis, ce qui arrive n’est pas joli-joli. Ne croyez pas les chiffres de l’emploi. Regardez plutôt les chiffres du temps partiel. Regardez le sous-emploi. Regardez les gens qui laissent les « chiffres » derrière eux.
C’est une bonne nouvelle.
Parce qu’il existe une économie distincte. Une économie réelle. Une économie où les gens conduisent des voitures sans chauffeur. Où les robots réalisent des interventions chirurgicales. Où les drones tuent des gens à des milliers de kilomètres de là. Où le fracking se fait par forage horizontal dans nos fleuves pour transformer les Etats-Unis en une nouvelle Arabie Saoudite.
Autrement dit, l’économie de l’innovation.
Donc si vous voulez éviter de tomber dans le précipice avec l’économie numéro 1, vous devez entrer dans l’économie numéro 2. Soyez la femme et le tigre.
Voici les tendances des dix prochaines années et les titres à surveiller. Certains anciens, d’autres nouveaux.
A) La pénurie de lithium
Toutes les voitures ont besoin de batteries. Aujourd’hui, une voiture n’est qu’un ordinateur avec une appli voiture. Or les ordinateurs ont besoin de batteries. Tout le lithium se trouve… devinez où… en Chine… ainsi que dans un petit pays méconnu appelé Afghanistan.
Enersys (ENS – US29275Y1029) est un acteur dans le Lithium. ENS fabrique des batteries et son action se négocie autour de 70 $.
B) L’industrie de l’offense
Trop de gens l’appellent de manière erronée l’industrie de la défense. Contre quoi exactement se défend l’Amérique ? Nous avons des militaires dans 74 pays. Et le gouvernement n’embauche pas des petites entreprises pour passer à l’action de notre part. Il emploie de grosses entreprises qui, à leur tour, embauchent de petites entreprises.
Mon choix se porte sur Lockheed Martin (LMT). Lorsque nous avons besoin de plus de drones, un certain général fait appel à LMT qui alors fait un appel d’offre.
Si vous aimez les drones, alors surveillez Ambarella (AMBA). L’entreprise fabrique les puces optiques à l’intérieur des drones. Dans le monde des aveugles, les drones sont rois.
C) L’énergie propre
Par énergie propre j’entends le charbon. Qui n’a jamais vu ces vastes étendues de terres enlaidies par ces horribles fermes éoliennes qui ne marchent pas ? De la terre qui aurait pu être utilisée pour l’alimentation ?
Le charbon s’amenuise rapidement et il continue d’alimenter la moitié du pays en électricité.
D) Les leaders
Nous pouvons discuter sans fin pour savoir quelles entreprises seront encore là dans 20 ans. Mais il y a clairement trois leaders qui seront encore là et ne cessent d’innover : AAPL, AMZN et GOOG.
J’ai très peur. Si nous croyons que le monde se corrigera tout seul, nous mettons notre croyance au mauvais endroit. Il ne l’a jamais fait et ne le fera jamais. Le monde sera réparé par la prochaine génération de l’économie.
Personne ne peut prédire l’avenir.
Mais aujourd’hui j’examine avec enthousiasme ce que les tendances démographiques commencent à esquisser. Quelles tendances peuvent sembler inévitables en fonction de la direction que prend la voiture folle dans laquelle nous nous trouvons.
En 2005 j’ai écrit un livre « Trade Like Warren Buffett. » J’y montrais comment le premier critère de Buffett n’est pas la valeur mais bien la démographie et les tendances. Voici la manière de construire le futur.
J’ai peur mais j’ai espoir en l’avenir grâce à l’innovation. Ne croyez pas les alarmistes ou les courts-termistes ou ceux qui détestent les infos ou ceux qui détestent les gens qui selon eux contrôlent l’économie. Ceux-là perdront de l’argent.
Concentrez-vous sur ce qui fonctionne aujourd’hui. Parce que le meilleur indicateur d’un avenir florissant est un présent florissant.
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Je suis nouveau comme investisseur
J’apprends et j’appRécif
Tony Patti