Des secteurs surprenants pourraient bénéficier de la vigueur du marché immobilier américain. Le contexte actuel pourrait, en effet, permettre aux propriétaires US de dégager de nouvelles liquidités, prêtes à être investies ailleurs…
Vous avez vu le film L’Effet papillon ?
Je ne suis pas sûr que je le recommanderais. Ce « carton » cinématographique de 2004, avec Ashton Kutcher, est un peu troublant, parfois. Mais de temps en temps, j’aime bien regarder un bon thriller intellectuel qui vous fait vraiment réfléchir.
Dans ce film, le personnage incarné par Ashton Kutcher est capable de modifier certaines choses de son passé. Mais chaque changement a des répercussions et modifie d’autres zones de sa vie (ou de celle de ses amis).
Ce titre, L’Effet papillon, fait référence à la théorie du chaos.
En gros, selon cette théorie, de petits changements intervenant dans une région de l’univers (comme le battement des ailes d’un papillon) peuvent avoir d’énormes répercussions dans d’autres régions.
Cette semaine, je pense à l’effet papillon dans un contexte où l’on étudie de plus près le marché immobilier américain en se demandant si l’on se trouve ou non en situation de bulle.
Sur le marché actuel, la flambée des prix de l’immobilier a des répercussions sur plusieurs autres secteurs de l’économie. Et cela crée de nouvelles opportunités – hors marché immobilier –, qui sont la conséquence directe de la hausse du prix des logements.
Alors aujourd’hui, notre discussion concernant le marché immobilier va s’étendre à d’autres zones d’opportunité qui sont connectés à cette « bulle » des prix de l’immobilier.
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Les ménages US génèrent des liquidités grâce à la valeur nette de leur maison
Alors que les prix des logements continuent de flamber, les propriétaires se rendent rapidement compte qu’ils accumulent une « richesse cachée » considérable.
Prenez un propriétaire qui a versé un apport de 40 000 $ sur une maison coûtant 200 000 $ il y a quelques années. Cet individu a dû souscrire un prêt de 160 000 $ qu’il doit rembourser régulièrement pendant des années.
Soyons prudents et partons du principe qu’il a réussi à rembourser le principal à hauteur de 155 000 $.
Aux États-Unis, la valeur de la plupart des maisons a considérablement augmenté, sur cette période. Il n’est pas rare qu’une maison comme celle-ci se soit appréciée de 50% et que sa valeur soit désormais de 300 000 $.
Grâce à cette appréciation, le propriétaire a fait progresser la part qu’il possède réellement sur sa maison (« home equity » en anglais, ou valeur nette du logement en français) de 40 000 $ (apport initial) à 145 000 $ (valeur actuelle – moins remboursement du prêt).
Cela veut dire que du simple fait d’être propriétaire, il a créé une richesse de 100 000 $.
Aux États-Unis, à ce stade – et dans un contexte où les taux d’intérêt sont encore faibles – beaucoup de propriétaires puisent dans cette manne pour refinancer leur prêt ou souscrire un crédit hypothécaire supplémentaire (Additional Home Equity Line of Credit).
En procédant ainsi, ils peuvent continuer à profiter de la maison dans laquelle ils vivent tout en ayant accès à ces nouvelles liquidités créées par leur bien.
Bon… Le fait de refinancer un crédit immobilier en empruntant plus sur la valeur nette de la maison est parfois jugé d’un mauvais œil. L’idée de se servir de sa maison comme d’une tirelire est souvent considéré comme une prise de risque irresponsable.
Mais dans certains cas, ce type de transaction a beaucoup de sens.
En empruntant sur la valeur nette d’une maison, les consommateurs américains peuvent obtenir de bien meilleurs taux que s’ils utilisaient leurs cartes de crédit ou des prêts à la consommation pour financer un gros achat.
Et comme la maison représente souvent l’un des investissements les plus importants d’un foyer, se diversifier en prélevant un peu de liquidités sur une maison et en plaçant cet argent dans d’autres investissements peut être une décision avisée.
Avant de puiser dans la valeur nette de sa maison, il faut bien réfléchir. Mais en tant qu’investisseur, vous devez savoir qu’aux États-Unis, beaucoup de propriétaires profitent de cette source de liquidités.
Les propriétaires de maisons vont naturellement dépenser cet argent dans des achats importants.
Et si vous investissez dans les sociétés qui bénéficieront de ces achats, vous pourrez faire fructifier votre argent grâce à cette tendance globale…
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Où cet argent va-t-il être dépensé ?
Normalement, lorsqu’on puise de l’argent sur la valeur de sa maison via un refinancement ou un crédit hypothécaire supplémentaire, cette somme est consacrée à des achats importants.
Dans le cadre d’Investissements Personnels, nous avons déjà signalé que la demande en faveur des voitures avait bondi.
Les actions des deux principaux constructeurs automobiles américains cotant à des niveaux représentant une aubaine pour les investisseurs (et offrant des revenus potentiels très lucratifs), nous sommes enthousiastes face à ce que pourraient rapporter ces valeurs.
Grâce à la flambée des prix de l’immobilier, il devient plus facile, pour les propriétaires, de trouver de l’argent pour s’acheter un SUV électrique flambant neuf.
Dans le même temps, des vacances mémorables en famille représentent également un secteur où les dépenses vont augmenter. Ces vacances ne seront pas les mêmes, en fonction de la situation financière des différentes familles.
Pour les foyers aisés, elles seront probablement plus orientées vers l’international, dès que les restrictions liées au coronavirus seront levées.
Et pour les familles au budget plus serré (comme la mienne), ce sera peut-être une excursion d’une journée dans un parc à thème local ou deux jours au bord de la mer.
Dans tous les cas, grâce à la hausse des prix de l’immobilier, les propriétaires de maisons pourront davantage se permettre ces vacances.
Et cela justifie d’investir dans des actions liées aux déplacements comme American Airlines (AAL), à l’hébergement comme Marriott (MAR) et Hilton Worldwide (HLT), et même aux parcs à thème comme Six Flags Entertainment (SIX) et SeaWorld Entertainment (SEAS).
Même si les constructeurs automobiles et les compagnies aériennes semblent déconnectées du marché immobilier, les effets d’entraînement de l’économie dans son ensemble permettent de booster beaucoup d’autres zones d’opportunité.