Pensez aux personnes qui ont le mieux réussi. Selon vous, combien de fois ont-elles été en difficulté ou ont-elles échoué ? Multipliez le nombre que vous avez trouvé par dix et vous vous approcherez de la vérité.
Récemment, j’ai lu un article sur le célèbre chef anglais Jamie Oliver. On le connaît surtout pour ses livres de cuisine, ses émissions et sa présence active dans les médias sociaux. Mais vous ne savez peut-être pas que son vaste empire composé de restaurants fait face à de graves problèmes.
Ses restaurants italiens connaissaient un énorme succès, mais en octobre 2018, un article de The Telegraph mentionnait qu’ils étaient au bord de la faillite et que le chef avait dû injecter 13 millions de livres provenant de ses propres économies dans l’entreprise pour éviter la liquidation.
Lorsque l’on suit Jamie Oliver de l’extérieur, rien n’est plus étonnant. De toute évidence, c’est un entrepreneur qui a réussi et une célébrité. Pour la plupart des gens, il est insensé d’envisager qu’il puisse faire face à des problèmes financiers. Pour ma part, cela ne m’étonne pas.
Comprendre le fonctionnement de l’activité
Tout d’abord, il faut bien comprendre que Jamie Oliver est impliqué dans de nombreuses activités, et non une seule. Il s’est donc concentré sur ses activités dans le domaine du divertissement. Ses livres, ses émissions et ses conférences.
Sa première activité, c’était les restaurants. Comme c’est le cas pour la plupart des restaurants, je suppose qu’ils présentaient un risque élevé et une marge faible. Mais ils lui ont permis d’acquérir beaucoup de notoriété et lui ont servi de tremplin.
Rien d’étonnant alors à ce qu’il ait cessé de se consacrer exclusivement à ce domaine et qu’il se soit tourné vers d’autres activités qui présentaient beaucoup plus de potentiel, beaucoup moins de risques et qui impliquaient des marges beaucoup plus élevées.
Si vous lisez entre les lignes de l’article, il semble très probable que Jamie Oliver ait confié la direction de l’activité de restauration à un groupe de gestion afin de pouvoir se concentrer, de son côté, sur ses autres activités. Et cela lui a porté préjudice financièrement.
L’importance du contrôle
« On ne s’y attendait pas. Ce n’est tout simplement pas normal, quelle que soit votre activité. Des réunions ont lieu tous les trois mois. Il y a des réunions du conseil d’administration. Les gens [qui sont] censés gérer ce genre de choses devraient s’en occuper », a déclaré Oliver.
Ce sont les paroles d’un homme qui a confié son activité à un autre groupe de personnes et qui s’est rendu compte presque trop tard qu’ils ne faisaient pas du bon boulot.
La leçon à tirer ici, c’est qu’il est impératif de conserver en permanence le contrôle de votre activité, même si vous souhaitez vous consacrer à un autre domaine. Comme le dit le vieil adage : « Faites confiance, mais vérifiez. » En ce qui le concerne, Oliver a fait confiance, mais il semble qu’il n’ait pas suffisamment vérifié et cela lui a coûté beaucoup d’argent – 13 millions de livres.
La différence entre être pauvre et être fauché
La bonne nouvelle, c’est que Jamie Oliver avait les moyens d’intervenir et de sauver son activité en utilisant les revenus générés par ses autres activités. The Mail on Sunday, un journal hebdomadaire britannique, lui a demandé s’il était prêt à refaire la même chose au cas où l’activité de ses restaurants péricliterait de nouveau, et il a répondu : « Je n’ai plus d’argent. J’ai essayé de faire ce qu’il fallait, je n’ai jamais été payé par le groupe qui gérait les restaurants, j’ai toujours réinvesti mon argent. »
Cela soulève un point important. Être pauvre et être fauché sont deux choses différentes.
Dans ce cas précis, Jamie Oliver est peut-être fauché, mais il n’est pas pauvre. Le fait d’être « à sec » est un état temporaire dans lequel aucun capital n’entre en jeu. Être pauvre est un état d’esprit qui vous freine en permanence. Oliver a peut-être investi une bonne dose de capital personnel pour sauver ses restaurants, mais il n’est pas pauvre.
Bientôt, il remplira de nouveau son porte-monnaie grâce à ses autres activités, mais peut-être qu’il ne choisira plus de sauver une activité en difficulté. Il semble que ce soit une décision que l’on ne prend qu’une seule fois, choisir de se retrouver fauché afin de pouvoir bénéficier d’un bon retour sur investissement à l’avenir.
L’échec est toujours une occasion de se développer
Comme il le déclare : « On s’en sort et on en tire bon nombre de leçons. »
C’est tout ce que vous pouvez espérer lorsqu’il s’agit d’une activité qui a périclité ou qui est en difficulté. Soit vous apprenez, soit vous perdez. Il va sans dire que Jamie Oliver est prêt à envisager ses défaites, à apprendre ce qu’il a besoin d’apprendre et à l’emporter. Il sauve ainsi beaucoup d’emplois et ouvre la voie à la sécurité financière de son activité de restauration pour l’avenir.
Il a commencé par affronter la réalité telle qu’elle était, il a repris le contrôle de son activité et a mis la main sur la bonne équipe pour prendre les rênes et avancer.
La vie et les affaires, un sport d’équipe
Enfin, Jamie était en passe d’apprendre une chose importante, et nous serions tous bien inspirés de retenir la leçon : pour réussir en affaires et dans la vie, vous devez vous entourer d’une bonne équipe. [S’entourer des bonnes personnes, c’est d’ailleurs l’un des credo de Ken Langone, le cofondateur de Home Depot…]
Si vous misez sur les mauvaises personnes, vous ne serez pas le/la seul(e) à en pâtir. Votre activité et toutes les personnes à qui elle permet de vivre seront également touchées. Si vous trouvez la bonne équipe, vous, votre activité et vos employés prospéreront.
En fin de compte, nous avons tous la capacité de surmonter les hauts et les bas de la vie et des affaires. C’est la force de caractère que nous apportons à ces moments qui distingue ceux qui échouent et ceux qui prospèrent. Je remercie les personnes telles que Jamie Oliver, qui évoquent honnêtement leurs épreuves et qui sont aussi un bel exemple de ce que représente le fait de traverser des moments difficiles, de faire ce qu’il faut pour les surmonter et de construire de grandes choses une fois qu’elles sont passées de l’autre côté.