Un jour j’ai dit à mon père : « J’ai de la chance. » Il me répondit : « Oui, mais est-tu heureux en amour ? » J’avais six ans.
Pour moi, l’amour était la chose la plus répugnante du monde. De quoi donc parlait-il ?
A l’époque, l’amour, ça se passait dans un autre quartier, voire sur une autre planète.
Chez moi, l’amour ne pointerait pas le bout de son vilain nez avant bien des années.
Enfant, la chance c’était un double six aux dés, trouver une piécette par terre ou apercevoir un double arc-en-ciel après l’orage.
Mais aujourd’hui j’ai changé. Je ne cesse de faire des séjours à l’hôpital de la Malchance. J’ai vieilli. J’ai besoin d’une transfusion constante de chance sinon je suis en manque.
Sans la chance, je suis mort. Pour moi, la chance équivaut au bonheur. Sur l’échelle du bonheur de 0 à 10, je pense me situer à sept ou huit – une amélioration notable.
Lorsque j’étais à terre, j’étais à 0. A diverses étapes de mon histoire, j’étais même en dessous de zéro. Ma tendance est donc à la hausse.
J’ai de la chance lorsque je m’en tiens à trois objectifs simples.
Mes trois uniques objectifs dans la vie
A) Je veux être heureux.
B) Je veux éradiquer le malheur de ma vie.
C) Je veux que chaque jour soit aussi doux que possible. Zéro tracas.
C’est tout. Je ne demande pas grand-chose. J’ai besoin d’objectifs simples sinon, je ne peux pas les atteindre.
Au cours de ma vie, j’ai connu au moins dix périodes où tout semblait aller si mal que je pensais ne jamais pouvoir atteindre l’un de ces trois objectifs. Je me disais même que le monde irait mieux sans moi.
D’autres fois, je me suis retrouvé à la croisée des chemins, paralysé face aux choix à faire et aux routes à prendre. Pourtant, à chaque fois je m’en suis sorti.
Aujourd’hui, lorsque je repense à ces périodes, je me rends compte qu’il y avait un fil conducteur. A chaque fois, il y avait quatre éléments – et seulement quatre éléments – qui étaient toujours là afin de m’aider à me relever.
A présent j’essaie d’intégrer ces quatre éléments dans ma pratique quotidienne afin de ne plus jamais retomber.
La pratique quotidienne
A) Physique – être en forme. Faire de l’exercice.
En 2003, je me levais chaque jour à 5h du matin et de 5h à 6h je jouais au basket sur un terrain surplombant l’Hudson. Chaque jour (sauf lorsqu’il pleuvait).
A leur passage, les usagers du train de 5h30 me saluaient derrière la vitre. Aujourd’hui, j’essaie de faire du yoga chaque jour. Mais c’est difficile.
Au minimum, il faut faire assez d’exercice pour transpirer 10 minutes, soit 20 à 30 minutes d’exercice par jour. Le but n’est pas de se « crever », juste d’être en bonne santé.
Vous ne pouvez pas être heureux si vous n’êtes pas en bonne santé. Consacrer du temps à l’exercice aide votre esprit à mieux gérer ses angoisses quotidiennes.
Si vous pouvez respirer facilement lorsque votre corps souffre, alors il vous est plus aisé de respirer dans les situations difficiles.
Voici, dans le même état d’esprit, d’autres pratiques – mais leur mise en œuvre est un peu plus difficile :
- Levez-vous vers 4h ou 5h du matin chaque jour.
- Couchez-vous vers 20h30 – 21h (il est recommandé de dormir 8 heures par nuit !)
- Ne mangez plus après 17h30. On dort mieux la nuit si l’estomac a terminé de digérer.
B) Émotionnelle – Je fuis les personnes toxiques. Je me rapproche de celles qui me font du bien.
Personne n’est sacré. Lorsque l’avion tombe, mettez d’abord votre masque à oxygène avant d’aider les autres. La famille, les amis, les gens que j’aime – j’essaie toujours d’être là pour eux et de les aider.
Mais je ne me rapproche jamais des gens qui me tirent vers le bas. Cette règle est immuable.
Quelqu’un qui vous épuise pompe votre énergie. Je ne dois jamais à personne aucune explication. Expliquer, c’est fatigant.
Autre règle importante : être toujours honnête. C’est amusant. Plus personne n’est honnête aujourd’hui ; les gens ont peur de l’honnêteté.
Essayez d’être honnête pendant une journée (sans être blessant). On est surpris jusqu’à quel point on peut être honnête. Cela va beaucoup plus loin que je ne le pensais.
Corollaire : je ne fais jamais quelque chose que je ne veux pas faire. Par exemple, je ne vais JAMAIS aux mariages.
C) Mentale – Chaque jour je note des idées.
J’ai déjà noté tant d’idées que cela me fait mal à la tête d’en trouver une nouvelle. Puis j’essaie d’en écrire cinq supplémentaires.
L’autre jour j’ai essayé de rédiger 100 choses que les enfants feraient mieux de faire au lieu d’aller à l’école. J’en ai écrit huit, impossible d’en trouver plus.
Puis, le lendemain, j’en ai trouvé 40. Cet effort m’a complètement grillé le cerveau.
Aujourd’hui pas d’idée ? Mémorisez tous les mots en deux lettres acceptés au Scrabble. Traduisez le Dao De Jing en espagnol.
Besoin d’idées pour dresser des listes d’idées ? Imaginez les 30 chapitres de votre « autobiographie. » Essayez de trouver 10 entreprises que vous pouvez lancer de chez vous (en étant réaliste sur leur mise en œuvre).
Donnez-moi 10 idées de directions que peut prendre ce blog. Trouvez 20 façons pour que le Président redresse le pays. Listez chaque chose productive que vous avez faite hier (cela améliore la mémoire et vous donne des idées pour aujourd’hui).
Le « muscle à idées » s’atrophie en quelques jours si vous ne l’utilisez pas. C’est comme pour la marche. Si vous n’utilisez pas vos jambes pendant une semaine, elles s’atrophient.
Vous devez exercer votre muscle à idées. Il faut entre trois et six mois pour le reconstruire une fois qu’il s’est atrophié. Croyez-en mon expérience.
D) Spirituelle – J’ai l’impression que la plupart des gens n’aiment pas ce mot, « spirituel. » Ils pensent qu’il signifie « dieu » ou « religion », ce qui n’est pas le cas.
En fait, je ne sais pas ce qu’il signifie. Mais j’ai l’impression d’avoir une pratique spirituelle lorsque je fais l’une des choses suivantes :
- Prier (peu importe si je prie un dieu, une personne décédée, le soleil ou la chaise qui se trouve en face de moi – pour moi cela signifie juste être reconnaissant. Et ne pas s’attribuer tous les mérites pendant quelques secondes dans la journée).
- Méditer – Méditer plus de quelques minutes est difficile et ennuyeux. Mais vous pouvez méditer pendant 60 secondes. Vous pouvez également méditer pendant 15 secondes en visualisant réellement à quoi cela ressemblerait de méditer pendant 60 minutes. Voici une méditation simple : asseyez-vous sur une chaise, le dos droit et observez-vous en train de respirer. Si vous êtes distrait, ce n’est pas un problème. Revenez simplement à votre respiration. Essayez pendant 5 minutes. Puis six.
- Éprouver de la gratitude – J’essaie de penser à toutes les personnes dans ma vie pour lesquelles je suis reconnaissant. Puis j’essaie de penser à plus de personnes. Et encore plus. Pas facile.
- Pardonner – Je me représente chaque personne qui m’a fait du mal. Je visualise la gratitude que j’ai pour elle (mais pas la pitié).
- Étudier – Si je lis un texte spirituel (peu importe de quoi il s’agit, que ce soit la Bible, le Dao De Jing, tout ce qui est lié au Zen ou tout ouvrage de développement personnel inspirant) j’ai tendance à me sentir bien. Ce n’est pas aussi puissant que la prière ou la méditation (cela n’exerce pas votre esprit à supprimer les pensées parasites) mais cela me fait me sentir bien.
Ma propre expérience : je n’arrive jamais à atteindre ces trois « simples » objectifs de façon régulière sans faire la pratique décrite ci-dessus quotidiennement. Et chaque fois que j’ai été au plus bas (ou proche du plus bas ou face à une croisée des chemins) et que j’ai commencé à pratiquer les 4 éléments ci-dessus (1991, 1995, 1997, 2002, 2006, 2008) la magie a opéré.
Les résultats
A) Au bout d’un mois environ, je remarque que des coïncidences apparaissent. Je commence à me sentir chanceux. Les gens me sourient plus.
B) Au bout de trois mois, les idées commencent réellement à affluer, au point que je ressens une envie irrésistible de les mettre en œuvre.
C) Au bout de six mois, les bonnes idées abondent, je les mets en œuvre et tout le monde autour de moi m’aide à le faire.
D) Au bout d’un an, ma vie est complètement transformée. Plus d’argent, plus de chance, une meilleure santé, etc.
Et puis la paresse me regagne et je cesse ces pratiques. Et à nouveau tout s’effondre autour de moi. Mais aujourd’hui, j’essaie de pratiquer tous les jours.
Ce n’est pas facile de pratiquer sur une base quotidienne. Personne n’est parfait. Je ne sais pas si je parviendrai à tout faire aujourd’hui. Mais je sais que lorsque je le fais, cela fonctionne.