C’était le 25 juillet dernier. Dans la foulée de la publication de ses résultats du deuxième trimestre, le titre Facebook (FB – US30303M1027) perdait jusqu’à 24% en après-séance, soit près de 148 milliards de dollars de capitalisation boursière.
Un coup de tonnerre dont l’écho se fit entendre bien au-delà du simple cercle des investisseurs et autres boursicoteurs en herbe.
Car la violente décharge subie par la firme se répercuta inévitablement sur sa figure tutélaire, Mark Zuckerberg, dont la fortune personnelle fut partiellement consumée.
La nouvelle fit alors les choux gras de la presse la plus mainstream, qui s’empressa de titrer que le PDG venait de perdre 16,8 milliards de dollars.
Malgré des résultats très satisfaisants, les investisseurs faisaient payer au premier de la classe son dernier bulletin trimestriel : il était simplement en déclin par rapport aux précédents. Certains observateurs annonçaient déjà la lente agonie de la success story la plus emblématique de la dernière décennie.
Deux jours plus tard, rappelez-vous, j’expliquais pourquoi selon moi Facebook avait encore de beaux jours devant lui et je défendais le potentiel intrinsèque du réseau social avec lequel j’ai grandi – et qui n’a cessé d’étendre son influence au-delà de ma génération.
Le 30 janvier dernier, suite à l’annonce de ses résultats du 4e trimestre 2018, les actions du groupe californien ont bondi de près de 11%, sa meilleure performance depuis trois ans. La capitalisation boursière de la société atteint maintenant 479 milliards de dollars.
Des résultats exceptionnels malgré les polémiques
Une fois de plus, c’est l’impact de cette performance sur la fortune personnelle de Mark Zuckerberg qui fit les gros titres. En une journée, le PDG a ainsi gagné 6,2 milliards de dollars, faisant de lui la 5e personne la plus riche du monde avec 65,6 milliards de dollars.
Il faut dire que les chiffres ont fait mieux que rassurer les investisseurs : le bénéfice net a fait un bond de 61% à 6,88 milliards de dollars au quatrième trimestre 2018. Et le chiffre d’affaires trimestriel a progressé de 30% à 16,9 milliards de dollars. Sur toute l’année 2018, le bénéfice net augmente de 39% à 22,1 milliards de dollars et le chiffre d’affaires de 37% à 55,83 milliards de dollars.
Le nombre d’utilisateurs a lui aussi augmenté : ce sont 2,32 milliards d’internautes qui se connectent désormais à Facebook, soit une progression de 5,6% en un an.
Pourtant englué dans des polémiques à répétition, notamment à propos de la collecte des données personnelles, le réseau social poursuit son train de sénateur et assoit un peu plus son pouvoir.
Si l’on devait résumer ce phénomène en une formule concrète, on pourrait dire que les utilisateurs se méfient de ces agissements, et qu’ils en débattent… sur Facebook. C’est à la fois un comble et un tour de force ; la démonstration la plus éclatante de la place qu’occupe la plateforme dans les vies de milliards d’utilisateurs.
Cet impressionnant sursaut boursier tombe à point nommé, alors que le réseau social vient de fêter ses 15 ans d’existence en début de mois.
Décevoir ou surpasser les attentes
Paradoxalement, cette publication des résultats a mis en évidence la plus faible croissance du chiffre d’affaires du groupe depuis plus de six ans. En revanche, son bénéfice trimestriel a largement battu les estimations, rassurant les investisseurs sur l’impact de l’augmentation des dépenses.
Le 25 juillet dernier, l’annonce par le PDG d’un ralentissement de la croissance des revenus et d’une hausse des dépenses dans les mois à venir avait entraîné cette baisse historique du cours. Nous nous posions alors ici-même la question suivante : les projections étaient-elles volontairement pessimistes afin de réduire les attentes du marché pour mieux le surprendre ? Voilà qui donnerait tout son sens à la formule « reculer pour mieux sauter » …
En battant le consensus à plate couture, Facebook a remis les pendules à l’heure. Le premier de la classe a feint le passage à vide pour donner la pleine mesure de ses facilités. Avec ou sans préméditation, cette stratégie s’est avérée payante.
D’autant que ses petits camarades ont du mal à masquer quelques signes de faiblesse.
Facebook sans pitié pour la concurrence
Prenez Snapchat (US83304A1060 – SNAP) par exemple, dont je soutenais qu’il était le véritable réseau social d’une seule génération, au contraire de Facebook auquel on a longtemps prêté cette définition.
Certes, ses résultats financiers ont dépassé les attentes de Wall Street, et les investisseurs le lui ont bien rendu : le titre a gagné 25 %. Mais Snapchat ne gagne pas de nouveaux utilisateurs. Leur nombre reste stable, et Wall Street avait même prévu qu’il en perde 2 millions. Par ailleurs, rappelons que lors de son entrée à Wall Street le 1er mars 2017, le titre valait 17 dollars, contre moins de 9 dollars aujourd’hui.
Plus sinistre, le destin de Google +, censé concurrencer Facebook lors de son lancement, et qui a annoncé en début de mois qu’il fermerait définitivement au début du mois d’avril. Il ne fait pas bon marcher sur les plates-bandes du géant de Menlo Park.
Le réseau social de Zuckerberg, lui, en avait effectivement sous le pied. Et les opportunités de diversification sont multiples pour cette entreprise qui a pris une telle place, sur le marché comme dans la culture populaire.
Jouons avec les attentes du consensus
Nous l’avons constaté, Facebook retrouve son bureau au premier rang. Est-il pertinent d’y investir actuellement, si vous ne l’avez pas fait avant la publication des résultats ? Mieux vaut attendre patiemment sa prochaine heure de colle.
Car jouer les attentes du consensus offre de très belles opportunités. L’exemple de Facebook en est la parfaite illustration. Si vous croyez fermement en la pérennité d’une société et de son business model malgré des résultats inférieurs aux attentes, une belle fenêtre de tir se présente au plus bas de la chute des cours.
Identifier la valeur la plus susceptible de surprendre le consensus de Wall Street et le marché, cela fait précisément partie du travail de James Altucher. Hier soir, il a fait parvenir à ses abonnés sa nouvelle recommandation dans le secteur du Big Data. La publication des résultats de la société est prévue pour le 20 février : il est donc indispensable de se positionner le plus en amont possible de cette échéance. Pour rejoindre le service TOP 1% Altucher, cliquez ici…
1 commentaire
La Bible dit: » celui qui cherche trouve. »
Je tente et ose.