Une étude réalisée par le laboratoire de solutions de sécurité informatique Avast, révèle que 74% des réseaux domestiques français sont fortement exposés à la cybercriminalité.
La vulnérabilité des routeurs et la faiblesse des mots de passe permettraient aux pirates informatiques d’accéder facilement aux réseaux domestiques et près de trois ménages français sur quatre connectés à Internet seraient susceptibles d’être victimes d’une cyberattaque via leur routeur sans fil.
Ces chiffres inquiétants fournis par Avast ont été repris massivement par la presse…
Qu’en pense Libre d’Agir ?
Nous nous inscrivons en faux. Ces chiffres nous paraissent un peu trop alarmistes.
Je ne nie pas que le Wi-Fi présente bien souvent la brèche la plus simple pour s’introduire sur les ordinateurs qui y sont connectés. D’ailleurs, dernièrement la société russe Kaspersky a révélé que les cybercriminels s’attaquent depuis quatre ans aux réseaux Wi-Fi des hôtels de luxe pour dérober des données sensibles à des hauts dirigeants d’entreprises qui y séjournent. L’affaire a été baptisée par l’éditeur « DarkHotel« .
Mais pour revenir au sujet qui nous intéresse, en matière de Wi-Fi, la France a un atout par rapport à la grande majorité des autres pays ultra-connectés. C’est ce point, passé sous silence par mes confrères alarmistes, que j’aimerais développer avec vous.
- Nos opérateurs Internet sont plutôt précautionneux
La France a inventé le concept de « box ». Contrairement aux États-Unis, en Grande Bretagne, ou dans la plupart des pays européens, que vous soyez abonné à Free, Orange, Bouygues Telecom ou au câble, les opérateurs fournissent un ou deux boitiers connectés.
Ils y intègrent à la fois le système qui permet de bénéficier d’Internet et un module Wi-Fi permettant de connecter sans fil (Wi-Fi) l’ensemble des ordinateurs et mobiles de la maison.
Autrefois ouvert à tous, l’accès à ce Wi-Fi est désormais protégé par une suite de caractères complexes proposée par l’opérateur. Sans la saisir dans l’ordinateur, il est impossible de se connecter au réseau. C’est pourquoi, à moins de disposer d’une box très ancienne, il est aujourd’hui un peu plus difficile de s’introduire dans un réseau domestique qu’il y a quelques années.
Or ceci est une spécificité très française.
J’imagine dès lors que le chiffre érigé par Avast évoque des foyers utilisant ce qu’on appelle un routeur sans fil en plus de leur box. J’ai interrogé Avast à ce sujet mais l’éditeur ne m’a pas répondu. Quoiqu’il en soit, ce point d’accès Wi-Fi supplémentaire représente effectivement le maillon faible d’un réseau domestique. Il peut réduire à néant la sécurisation de celui-ci si l’utilisateur laisse les réglages par défaut du constructeur.
Si vous utilisez un tel routeur pour étendre la portée de votre réseau, il est important de sécuriser ce boitier en lisant attentivement les instructions de son mode d’emploi et en modifiant l’identifiant et le mot de passe qui sont pratiquement toujours « Admin« . Toutefois, retenez bien que pour attaquer un réseau domestique en se faufilant via le Wi-Fi, il faut que le pirate soit physiquement situé à proximité.
C’est le cas dans l’affaire des « DarkHotel », puisque les pirates traquent des « gros poissons ». Toutefois, dans le cas d’un particulier, il y a réellement peu de chances de se faire pirater de cette façon. Bien entendu, il faut aussi garder à l’esprit que le risque zéro n’existe pas en informatique.
- Cela ne coûte rien de blinder son réseau Wi-Fi
Pour revenir à l’étude d’Avast, d’après l’éditeur 23% des personnes interrogées disent ignorer si elles disposent d’une solution de protection sur leur réseau domestique. 12% sont sûrs de ne pas en posséder une seule. Les utilisateurs sont donc inquiets, mais manquent de clairvoyance.
Il faut donc « agir » plutôt que de rester impassible face à ce sentiment d’insécurité. Sur ce point, Avast a entièrement raison et le petit conseil qu’il tente de placer avec son rapport, c’est de télécharger la nouvelle version de son système de protection Avast! 5 qui vient tout juste de sortir.
Même si, comme vous l’avez compris, les risques sont limités sur un réseau domestique reposant sur une box âgée de moins de cinq ans, la proposition d’Avast tient la route. Comme nous avons l’habitude de dire : « lorsqu’un système est sécurisé à 99%, le 1% restant suffit largement pour tout réduire à néant« .
- Mon conseil :
Pour cette solution de sécurité clé en main, l’éditeur vous incite à opter pour ses versions payantes Internet Security (50 euros/an) ou Premier (69 euros/an).
J’estime que la formule gratuite disponible en téléchargement s’avérera amplement suffisante pour protéger votre réseau domestique. Elle se chargera de détecter les éventuelles failles présentes dans votre réseau Wi-Fi, pour ensuite le blinder contre de potentielles intrusions. Les versions payantes vont un peu plus loin, mais les systèmes de sécurité qu’elles proposent peuvent aussi être appliqués de façon gratuite et automatisée avec l’aide de quelques outils disponibles sur le Web.
J’évoquerai leur utilisation lors d’une proch