La FAQ de Zach : À quoi ressemble une vraie poussée d’inflation ?

Retrouvez toutes les précédentes éditions de notre rendez-vous « La FAQ de Zach » en cliquant ici. Passons sans plus attendre à cette nouvelle session de réponse à vos questions !

Je me souviens de la première fois que j’ai pu observer à quoi ressemble une véritable poussée d’inflation.

J’avais 16 ans et mon père et moi étions partis en voyage humanitaire dans un camp de réfugiés en Croatie. C’était dans une zone déchirée par la guerre et le camp avait été érigé pour permettre aux femmes et aux enfants de fuir le génocide commis dans la région.

Je me souviens distinctement avoir entendu ce qui ressemblait à des coups de tonnerre au loin et d’être informé que la ville voisine était en train de subir un bombardement.

Un après-midi, nous sommes passés à côté d’une longue file de personnes attendant en face de l’économat local. Je n’avais jamais vu de file d’attente à cet endroit auparavant et mon père demanda à notre traducteur ce qui se passait. Le traducteur nous expliqua que les résidents du camp recevaient chaque semaine un chèque pour les aider à faire face à leurs besoins de première nécessité.

Et l’inflation était tellement élevée qu’ils allaient immédiatement faire la queue afin de dépenser leur argent aussi vite que possible.

Après tout, après un jour ou deux, cette même somme d’argent avait déjà perdu une grande partie de son pouvoir d’achat. L’inflation rongeait littéralement la valeur de leur devise, jour après jour.

Je me remémore aujourd’hui cette situation en raison des inquiétudes autour de l’inflation qui commencent à ressurgir ici, aux États-Unis.

Bien sûr, je ne m’attends pas à ce qu’une inflation galopante comme celle que mon père et moi avons observée dans ce camp de réfugiés près de la Bosnie se produise aux US. Mais je pense réellement qu’une accélération de l’inflation est un risque auquel vous devriez prêter une attention particulière et dont vous devriez vous protéger.

Ici, dans les colonnes d’Investissements Personnels, nous avons régulièrement évoqué l’idée d’investir dans des actions d’entreprises qui produisent des biens et ressources tangibles. Par exemple, les sociétés qui fournissent des matériaux tels que le cuivre, le béton et le minerai de fer devraient être extrêmement profitables dans un environnement inflationniste.

Cela s’explique par le fait que les ressources tangibles détenues par ces entreprises vaudront davantage à l’avenir au fur et à mesure que l’inflation entraînera une hausse des prix. Par conséquent, si vous possédez des actions de ces sociétés, les pressions inflationnistes aideront à faire croître votre investissement.

À ce stade, nous n’en sommes encore qu’au tout début de cette tendance. Cela signifie que vous avez amplement le temps d’investir pour protéger votre patrimoine et sécuriser votre retraite.

Je vous encourage à continuer de suivre nos publications dans les colonnes d’Investissements Personnels. Et je vous promets de faire de mon mieux pour vous apporter les informations dont vous aurez besoin pour prospérer durant cette période difficile.

Mais pour l’instant, changeons de sujet et découvrons ensemble les messages que nous avons reçus de la part des lecteurs la semaine dernière… (Pour rappel, vous pouvez toujours m’envoyer vos questions et remarques à [email protected].)

Lire aussi : La FAQ de Zach : métaux précieux ou industriels ?

Pourquoi les taux d’intérêt ont-ils un impact sur les actions technologiques ?

Les médias ont passé beaucoup de temps la semaine dernière à commenter l’augmentation des taux d’intérêt à long terme et l’impact de cette augmentation des taux sur les actions technologiques les plus populaires.

Merci, Rich R., de nous avoir adressé une question à ce sujet :

Pourquoi des taux d’intérêt plus élevés sont-ils aussi dommageables aux actions technologiques ?

Excellente question, Rich. Des livres entiers ont été écrits au sujet de la relation entre les taux d’intérêt et le cours des actions – j’ai lu un grand nombre de ces ouvrages au cours de ma carrière.

Tout un ensemble de facteurs entrent en jeu, tels que les évolutions de l’environnement économique, les réactions politiques, les décisions des entreprises et les émotions humaines. Mais il n’est pas nécessaire de nous aventurer trop loin sur ces sujets épineux.

Dans le contexte actuel, les investisseurs réagissent principalement à deux problèmes majeurs liés à la hausse des taux d’intérêt.

Premièrement, la plupart des sociétés technologiques cotées en Bourse auront besoin de capitaux supplémentaires pour financer leur croissance. Et avec la hausse des taux d’intérêt, le coût des nouveaux emprunts nécessaires pour obtenir ces capitaux va s’accroître.

Par conséquent, certains investisseurs vendent leurs actions car ils réalisent que les intérêts d’emprunt représenteront une charge plus importante à l’avenir.

La seconde explication (et c’est peut-être la raison la plus importante) réside dans la façon dont les analystes de Wall Street ont tendance à évaluer les actions des entreprises cotées.

Il existe, en effet, une méthode particulièrement populaire pour déterminer la valeur intrinsèque d’une action : il s’agit de la méthode des flux de trésorerie actualisés.

Pour résumer, cette méthode consiste à estimer le montant total des bénéfices que l’entreprise devrait dégager dans le futur et à essayer de déterminer la valeur actuelle de ces bénéfices.

Lorsque les taux d’intérêt sont bas, ces bénéfices futurs valent davantage en dollars courants.

Cela demanderait, en effet, beaucoup plus d’argent avec un taux d’intérêt d’à peine 0,50% ou 1% pour percevoir un bénéfice comparable à celui que vous pourriez percevoir grâce à une société spéculative au cours de toute son existence.

Mais lorsque les taux d’intérêt remontent, la valeur des bénéfices futurs de l’entreprise se réduit en dollars courants.

En effet, si vous placiez une somme équivalente en bons du Trésor à un taux de 2% ou plus, cet argent fructifierait plus rapidement.

Par conséquent, vous n’auriez pas besoin de placer autant d’argent au départ pour percevoir des revenus équivalents aux bénéfices que devrait dégager dans le futur une entreprise technologique.

Je sais que cette explication peut sembler excessivement fastidieuse et théorique.

Mais vous devez garder à l’esprit que cette méthode des flux de trésorerie actualisés est réellement utilisée par de nombreux investisseurs professionnels pour prendre des décisions d’achat et de vente.

Ainsi, au fur et à mesure que les taux d’intérêt augmentent, les grands investisseurs professionnels sont de plus en plus susceptibles de vouloir se débarrasser de leurs actions d’entreprises en croissance rapide dont les valorisations sont les plus élevées, en particulier celles qui génèrent peu voire aucun bénéfice.

Lire aussi : Les géants de la tech sont-ils devenus trop gros ?

Ai-je besoin de posséder des actions pour exercer mon option put ?

Nous avons eu des échanges très intéressants avec certains lecteurs au sujet des contrats d’option après la publication de notre série d’articles sur ces instruments financiers. Voici une nouvelle question intéressante qui nous a été posée à ce sujet la semaine dernière :

Salut Zach, je vous écris depuis la Malaisie. Si je décide d’acheter une option put, ai-je besoin de posséder au préalable l’action sous-jacente ou puis-je acheter l’action quelques jours avant que le contrat d’option n’arrive à expiration afin de pouvoir ensuite exercer mon droit de vendre l’action ?

La réponse courte est non; vous n’avez pas besoin de posséder l’action. Si vous possédez un contrat put, vous bénéficierez d’une hausse de son cours en cas de chute du cours de l’action.

Vous pouvez, si vous le souhaitez, acheter l’action sur le marché, puis exercer votre option put afin de revendre l’action au prix d’exercice fixé dans le contrat.

Mais la meilleure alternative serait probablement de tout simplement revendre le contrat put à un prix plus élevé et d’encaisser ainsi vos gains.

Merci pour cette excellente question !

Lire aussi : Le trading d’options pour les débutants

Que se passera-t-il si je vends des options put et qu’elles sont exercées ?

La dernière question pour aujourd’hui concerne une stratégie consistant à vendre des puts afin de collecter des revenus supplémentaires sur le marché boursier.

Dans certains cas, ces contrats put sont exercés par leur acquéreur et le vendeur se voit dans l’obligation d’acheter les actions sous-jacentes.

Karen P. nous demande :

Zach, merci infiniment pour tous vos précieux conseils et vos excellentes idées de trades ! […] Ma question est la suivante : ai-je besoin de disposer de fonds supplémentaires sur mon compte afin de pouvoir couvrir le prix des actions que je devrais acheter ?

Salut, Karen. Je ne peux pas vous donner de conseil personnalisé en investissement. Mais voici quelques renseignements rapides en ce qui concerne l’éventualité que des puts que vous avez vendus soient exercés.

Voyez-vous, si l’action sous-jacente clôture en dessous du prix d’exercice, vous aurez l’obligation d’acheter les titres correspondants (1 put vendu = 100 actions achetées en cas d’exercice de l’option).

Votre courtier prendra en charge l’ensemble du processus, donc vous n’avez rien à faire de votre côté. Le jour suivant l’expiration de votre put vendu, vous devriez voir ces actions dans votre portefeuille boursier.

Généralement, si votre courtier vous a autorisé à vendre ces contrats put, c’est que vous devriez déjà avoir une marge disponible suffisante pour acheter les actions dans le cas où ils seraient exercés. Il est possible que votre courtier vous laisse emprunter des liquidités pour acheter les actions.

Si vous n’êtes pas à l’aise avec l’idée d’avoir un prêt sur marge ou si vous pensez que cela représente un risque trop important, il serait probablement préférable pour vous de clôturer la position avant que les puts ne soient exercés.

Vous pouvez le faire simplement en rachetant ce même contrat put. Assurez-vous simplement que vous achetez le même contrat que celui que vous aviez vendu initialement, et les deux transactions s’annuleront mutuellement.