C’est le grand lancement ! Mon dernier livre, Choisissez-vous – Le Guide vers la Richesse, publié pour la première fois en France et édité par les Publications Agora, sera disponible dès ce soir en version papier et e-book.
Pour vous faire patienter jusqu’à 18h, en voici un nouvel extrait en exclusivité.
Vous pourriez trouver ce livre dans la section gestion financière, dans un magasin, ou sur un site. Le terme « gestion financière personnelle » n’existait pas avant 1970. Voici à quoi s’attendaient les gens. Et dans de nombreux cas, ils avaient raison, à cette époque.
Nous avons déjà abordé le schéma qu’à peu près tout le monde suivait : on allait à l’école. On allait à l’université. Là, on se constituait un réseau. On décrochait un emploi en tant que collaborateur junior dans une grande entreprise. On commençait à placer 10% de son revenu dans des structures imaginaires instaurées dans le cadre d’un partenariat État/banques, et libellées IRA, Roth IRA et 401(k), entre autres. [NDR : comptes épargne-retraite, aux États-Unis].
On grimpait les échelons. On surveillait la progression du marché actions. On surveillait l’augmentation de la valeur de la maison. Et un jour, on était vice-président (voire plus !). Ensuite, c’était la retraite à 65 ans, avec suffisamment d’argent – la retraite étant versée par la Sécurité sociale – pour vivre jusqu’à 80 ans et quelques, après quoi on mourait en paix.
Bien entendu, il pouvait y avoir de mauvaises passes, en cours de route. Un divorce. Un licenciement ou un débauchage par une autre entreprise. Mais ces mauvaises passes n’étaient pas si dures. Nous appellerons cette chronologie « l’échelle de la réussite ».
En deux millions d’années d’Histoire, l’Humanité n’a jamais connu d’échelle de la réussite. Mais après la Seconde Guerre mondiale et l’explosion de la prospérité, aux États-Unis, il a fallu prendre beaucoup de décisions :
- Quel était le bon moment pour acheter une maison ?
- Était-il important d’aller à l’université ?
- Comment fallait-il gérer son patrimoine par rapport à la fiscalité (et, éventuellement, en cas de divorce) ?
- Comment fallait-il épargner pour « la retraite » (cette période qui se situe entre le pot de départ avec une Rolex en cadeau, et la tombe que vos êtres chers creusent pour vous) ?
- Quels objectifs raisonnables fallait-il se fixer à différentes périodes de l’existence, pour savoir si l’on est sur la bonne voie ?
- Comment gérer au mieux sa carrière pour optimiser ses chances de grimper sur cette échelle de la réussite jusqu’au plus haut niveau possible en fonction de ses compétences et talents ?
- Comment s’intégrer le mieux possible dans l’énorme machine à productivité que l’Amérique était en train de devenir, en vue de profiter des nombreuses opportunités offertes ?
- Comment protéger ses actifs (gestion de patrimoine) afin que les enfants et les leurs aient une bonne chance de préserver l’héritage qu’il allait leur être laissé ?
- À quel moment était-il opportun de s’endetter ?
- Une fois endetté, quel était le meilleur moyen de réduire cet endettement ?
- Quel rôle jouait l’inflation et comment s’en prémunir afin qu’elle n’érode pas l’argent économisé ?
- Comment gérer tout cela de façon pratique (livres de comptes, logiciels, etc.) ? Voire même…
- Comment définir le risque à prendre, considérant l’âge atteint, les revenus, les actifs, et le fait qu’il ne faille pas dépasser un certain seuil de risque ? Et comment profiter de ce risque pour investir différemment, peut-être, en fonction des statistiques cumulées sur une période relativement courte de l’Histoire de l’Humanité ?
Des secteurs entiers ont été créés pour répondre à chacune de ces questions. En fait, j’irai jusqu’à dire qu’une seule de ces questions continue d’être traitée par des secteurs pesant des milliers de milliards de dollars, et parfois même des centaines de milliers de milliards. Et ces secteurs commettent parfois des erreurs (l’effondrement de 2008, la bulle Internet de l’an 2000, la crise asiatique de 1997, le dévoiement du crédit à la fin des années 1980 et au début des années 1990, et ainsi de suite).
Dans certains cas, ces secteurs ont connu une belle réussite. Je ne vais pas les citer. Mais beaucoup de monde a gagné des dizaines de millions de dollars en écrivant des livres, en faisant des émissions de télévision, en donnant des conseils, en créant des sociétés qui tentaient de répondre à toutes les questions ci-dessus et se concentraient sur l’une ou l’autre d’entre elles.
C’était ça, à l’époque, la gestion financière personnelle, et c’est toujours le cas.
Comme je l’ai indiqué, cette notion de gestion financière personnelle n’existait pas avant les années 1970. Et elle n’aura pas beaucoup de signification au cours des années à venir d’ailleurs. Le monde a déjà changé, mais le secteur de la gestion financière personnelle est toujours porté par son élan, et les médias (des chaînes de télévision jusqu’aux maisons d’édition) ont préservé le mythe selon lequel vous avez besoin d’aide pour prendre les meilleures décisions concernant votre vie. J’ai cité séparément tous les points ci-dessus car tous ont un coût.
Par exemple, il faut payer pour aller à l’université. Vous devez payer pour acheter une maison. Si vous décidez de conserver longtemps votre emploi, cela a un coût. Lorsque vous prenez des décisions financières avec une banque, puis avec un conseiller financier et un fonds commun de placement, il y a un coût et des frais à tous les niveaux.
Cela tombe sous le sens, et c’est normal : tout se paye. Et dans de nombreux cas, vous retirez un avantage en payant. Voilà pourquoi les gens payent. Mais à présent, les avantages sont de plus en plus rares, et ils se métamorphosent même en inconvénients. Mais beaucoup de gens – des millions, même – ne veulent pas en entendre parler. Ils pensent, et ils veulent croire, que ces mêmes règles s’appliquent toujours, et donc ils verrouillent la porte de leur propre prison, de sorte que personne ne puisse l’ouvrir de l’extérieur, même s’il n’y a pas de serrure.
Lorsque je m’exprime à ce sujet, on ne peut pas dire que les gens m’ignorent. L’idée selon laquelle l’économie a totalement changé et les anciens procédés ne fonctionnent plus met vraiment les gens en rogne. J’ai reçu de nombreuses menaces de mort. Beaucoup de gens incapables de gérer ce changement m’ont écrit pour me dire que je ne savais pas de quoi je parlais.
Mais pourquoi les gens sont-ils en colère ? S’ils ne sont pas d’accord avec moi – ce qui est clairement le cas – pourquoi ne se contentent-ils pas de m’ignorer ?
Je le répète, chaque aspect de « la gestion financière personnelle » (je ne vais pas conserver les guillemets) entraîne un coût, et parfois il est considérable. Parfois, il est si important que toute votre existence peut en être modifiée. Lorsque quelque chose coûte très cher, comme c’est souvent le cas pour les décisions concernant la gestion financière personnelle, un biais cognitif entre en jeu : le biais lié aux placements.
Un biais cognitif se produit lorsque notre cerveau – qui, armé des meilleures intentions, veut nous protéger de la nature – nous fait rester sur une voie étroite que l’on considère comme sûre pour différentes raisons. Certaines de ces raisons sont génétiques.
Certaines sont dues à des habitudes contractées au cours de notre vie. Certaines viennent de vos fréquentations (votre « tribu »), et certaines viennent des gens que vous admirez.
Lorsqu’il se produit un évènement qui défie votre biais cognitif, une substance neurochimique appelée « cortisol » se propage dans tout votre cerveau. C’est cette même substance qui se déclenchait lorsque vous couriez à toutes jambes, il y a un million d’années, en voyant un lion. Bien entendu, les lions ne vous pourchassent plus dans les rues : mais votre cerveau n’est pas au courant.
L’équivalent actuel de la rencontre avec le lion, c’est peut-être la personne qui vous dit que vous avez pris une décision qui vous coûte trop cher. C’est là que le biais entre en jeu et que votre cerveau s’affole. « NON ! COURS ! »
Voilà pourquoi ce livre n’est pas pour tout le monde. Si vous dites à quelqu’un qu’il a fait une erreur en achetant une maison, même à présent, dix ans après l’explosion de la bulle immobilière, cela peut le rendre fou. Si vous dites à quelqu’un qu’aller à l’université, ce n’est peut-être pas la meilleure façon d’employer quatre années de son existence, et 100 000 $ de frais, à un si jeune âge, cette seule pensée peut le rendre dingue. Notamment s’il a déjà investi du temps et de l’argent et qu’il a besoin de repousser toute sensation de regret.
Si vous dites à quelqu’un que décrocher un emploi et un salaire n’est peut-être pas la meilleure façon de gagner de l’argent, qu’en réalité c’est peut-être bien la meilleure façon de courir à la faillite, il ne l’intègre même pas. Le biais lié à l’investissement est trop vaste. « Vous parlez de toute mon existence ! »
Voilà également pourquoi je vous demande de n’offrir ce livre à personne. Contentez-vous de le ranger.
Le point clé dont il faut se souvenir est le suivant : tous les aspects de la gestion financière personnelle ont un coût, ou entraînent des frais.
Ces coûts totalisent des millions d’euros sur toute une existence, parfois même en quelques années seulement. Ils sont si importants – et s’étendent à tellement de foyers peuplant l’économie – qu’ils créent souvent la différence entre richesse et insolvabilité. Sur le plan de la société, le résultat net est une augmentation de l’inflation, qui fait repartir le cercle vicieux de la gestion financière personnelle.
Voilà pourquoi il est temps de sortir de ce cycle. Il est temps de s’y mettre et de vivre selon les nouvelles règles énoncées dans ce livre.
Tout au long de ce livre, je parle d’abondance, ce qui signifie souvent « argent ». Et dans presque tout le livre, vous pouvez partir du principe qu’il s’agit bien de cela.
Mais partez également du principe que l’abondance signifie « reconnaissance ». Vous pouvez ne pas être reconnaissant vis-à-vis des choses que vous ne possédez pas en abondance. J’ai beaucoup d’enfants, donc j’en suis reconnaissant. J’ai beaucoup d’amis, donc j’en suis reconnaissant. Si je suis bloqué dans les embouteillages, j’ai une abondance de temps me permettant de rester assis à écouter de la musique, réfléchir et rêvasser. Je suis également reconnaissant de vivre dans un quartier où tant de personnes voudraient résider.
L’abondance signifie d’innombrables choses. Ce livre explique comment je m’efforce de créer de l’abondance dans tous les domaines de ma vie. L’argent est juste un effet secondaire de la véritable abondance. Parfois, j’essuie des échecs lamentables, en essayant de créer de l’argent. Mais tant que mon abondance s’accroît, tous les effets secondaires de l’abondance s’accroissent également.