« Il faut arrêter de faire ça. (… )Tu me voles mon travail ! »
Vous avez peut-être déjà vu cette vidéo qui fait le tour d’Internet depuis quelques jours : à Marseille, un chauffeur de taxi se fait passer pour un client et piège un chauffeur de l’application UberPop, dans ce qui ressemble fort à une tentative d’intimidation. Bientôt rejoint par ses collègues venus en nombre se confronter au malchanceux, il menace :
« L’avertissement, tu vas l’avoir, parce que tu n’as pas le droit de travailler de cette manière-là (…) Nous on travaille, on a 100 000 euros de crédit derrière nous, t’as rien du tout toi, tu nous prends notre travail… »
Il faut dire que depuis l’arrivée d’Uber sur le marché français il y a trois ans à Paris, la tension est palpable. D’autant plus que la société américaine vient d’annoncer sa volonté d’étendre ses services à Marseille, Strasbourg et Nantes).
Accusées de concurrence déloyale par les chauffeurs de taxis classiques, ces nouvelles applications se développent à vitesse grand V et séduisent de plus en plus les utilisateurs par leur simplicité et leurs prix avantageux.
Une licence à 240 000 euros à Paris, 100 000 euros à Marseille
Selon les taxis, l’injustice, c’est avant tout le prix de la licence. Afin d’obtenir le droit de faire payer des clients pour les transporter d’un point à un autre, ils doivent s’affranchir d’un montant parfois conséquent, qui diffère en fonction des villes.
Si à Arras (80 000 euros) ou dans des départements comme la Saône-et-Loire (40 000 euros), le prix de la licence de taxi se situe plutôt dans la fourchette basse, il peut en revanche atteindre des sommets à Aix-en-Provence (300 000 euros), Paris (240 000 euros) ou Marseille (100 000 euros). A Nice, on parle même d’une licence qui s’échangerait autour de 400 000 euros !
Alors les chauffeurs s’endettent bien souvent pour quelques décennies…
Les chauffeurs UberPop, eux, ne paient rien
Pour démarrer, il vous suffit d’avoir une voiture personnelle – avec un certain standing tout de même –, d’avoir plus de 21 ans et de vous inscrire sur l’application ou sur Internet en renseignant vos coordonnées et vos disponibilités. Vous devrez alors visionner une courte vidéo en ligne expliquant le fonctionnement de l’application et le tour sera joué.
Aujourd’hui, le débat n’a jamais été aussi vif. Et l’on voit s’affronter d’un côté ceux qui pointent du doigt la concurrence déloyale et, de l’autre, ceux qui soutiennent l’ouverture d’un marché depuis trop longtemps en situation de monopole.
Et vous, vous y gagnez quoi ?
Autant le dire tout de suite : UberPop ne manque pas d’arguments.
Accessible depuis votre téléphone via l’application, UberPop géolocalise directement votre position et repère les chauffeurs les plus proches. Vous savez exactement dans combien de temps il arrive, en moyenne cinq minutes, ce qui vous permet de gérer votre attente comme vous l’entendez. Vous suivez le parcours de votre chauffeur, lui aussi géolocalisé sur l’application et il vous appelle lorsqu’il arrive sur place, si jamais il ne vous repère pas directement.
Dans la voiture, au minimum une berline 5 portes en très bon état – condition sine qua none -, vous trouvez des bouteilles d’eau et la possibilité de recharger votre téléphone ou de mettre votre propre musique. L’avantage également, c’est que vous n’aurez pas besoin de cash pour payer puisque la transaction se fait directement via l’application, par carte bancaire (que vous aurez enregistrée auparavant).
Il est évident que tous les taxis ne peuvent pas se targuer d’offrir de tels services avec une telle simplicité… Ce qui les encourage d’ores et déjà à revoir leur offre et leur qualité de service. La concurrence a du bon…
Seuls les taxis G7 s’enorgueillissent d’une application qui offre quasiment les mêmes caractéristiques que celle d’UberPop, dont le paiement par carte bancaire et la géolocalisation. Mais les modèles économiques étant diamétralement opposés, difficile pour G7 de s’aligner sur les mêmes prix qu’UberPop.
Sous pression, Uber contre-attaque
Les créateurs de l’entreprise racontent que l’idée d’Uber leur est venue lors d’un voyage à Paris, où ils avaient attendu plus d’une heure pour trouver un taxi en fin de soirée. Ironie de l’histoire, leur arrivée sur le marché français crée la polémique et met l’entreprise sous pression.
Depuis les incidents survenus à Marseille, les guets-apens se multiplient partout en France et les chauffeurs craignent que cela n’aille plus loin. A tel point que le conflit est devenu politique.
Bien décidée à ne pas se laisser faire et consciente de l’impact négatif que pourrait avoir une telle levée de boucliers, l’entreprise américaine a décidé de contre-attaquer en lançant une campagne de recrutement décalée, destinée à redorer l’image de la firme et à lui conférer des valeurs de sympathie et de disponibilité.
Cette stratégie agressive a toujours été le leitmotiv d’Uber. Elle a fait son succès, mais elle nourrit également les critiques négatives à son encontre. Présente déjà dans sept villes françaises, et alors qu’elle est en pleine tourmente médiatique, elle a annoncé son arrivée à Nantes, à Strasbourg et à Marseille. Les préfectures des Bouches-du-Rhône et de Loire-Atlantique avaient pourtant publié un arrêté signalant leur interdiction…
Vous avez d’autres alternatives !
Vous n’arrivez pas à trancher ? Vous préfèreriez éviter le débat ? D’autres solutions existent !
Créée début 2013 à Bruxelles, lancée en septembre 2013 à Paris et désormais disponible à Lyon, l’application Djump a le vent en poupe. Elle offre le même service qu’UberPop sauf qu’elle s’appuie davantage sur son aspect communautaire, et qu’elle accepte tous les modèles de véhicule. Vous pouvez tomber sur une vieille Peugeot 205 comme sur la dernière Mercedes. Ainsi, Djump est considéré comme un service de covoiturage communautaire et n’a donc aucune chance d’être inquiété juridiquement.
C’est la même chose pour l’application Heetch, lancée également en 2013 à Paris et qui est désormais disponible à Lille et à Lyon. Très utilisée par les jeunes en soirée, elle s’adresse néanmoins à tout le monde et présente l’avantage d’être très économique.
Comme pour UberPop cependant, ces applications ne sont disponibles que dans certaines villes. Mais elles ont évidemment l’ambition d’étendre leur offre et vous pourriez très bientôt les retrouver près de chez vous si ce n’est pas encore le cas.
Enfin, avec une offre plus large et pour des trajets un peu plus longs – par exemple depuis chez vous jusqu’à l’aéroport – le service de VTC Allocab est également une très bonne alternative.
Vous avez l’embarras du choix donc, si vous vivez dans les grandes agglomérations. Sinon, les taxis seront toujours là pour vous rendre service ! Sans compter que l’atmosphère actuelle les pousse à redoubler de sympathie envers leurs clients.
Je vous le disais, la concurrence a du bon.
Ces nouvelles applications de transport communautaires peuvent également constituer pour vous une opportunité de revenu supplémentaire le soir ou le week-end ! N’hésitez pas à vous inscrire en cliquant sur les liens de l’article.