Taux de crédit bas, prix de l’immobilier en baisse… Les conditions d’un bon achat immobilier sont réunies. Mais, si vous recherchez des biens hors-normes, tournez-vous vers les ventes de l’Etat. En cliquant sur le sitewww.budget.gouv.fr/cessions, vous verrez que certains bâtiments imposants, souvent magnifiques et/ou inédits sont proposés au grand public.
Ceci après avoir été proposés aux communes. Les prix peuvent être intéressants, mais c’est surtout la qualité du bien qui retiendra votre attention.
Ainsi, un immeuble de près de 3 300 mètres carrés de bureaux, à proximité de l’opéra Garnier, à Paris, est aujourd’hui proposé avec toutes annexes et une trentaine de parkings.
Pour ces locaux idéalement placés et lovés dans un immeuble de prestige jusqu’ici occupés par le ministère de la Justice, aucun prix n’est avancé. Et pour cause : la vente se fera via un appel d’offres, et la proposition la plus intéressante sera retenue. Mais ne vous réjouissez pas trop vite car si la meilleure des propositions reste inférieure à une valeur attendue et non publique, un second tour de table sera organisé.
Quoi qu’il en soit, cette valeur tacite peut être inférieure au prix du marché. Sachant cela, l’Etat demande à ce que soit incluse dans l’acte de vente une clause d’intéressement à son profit. Ainsi, un immeuble boulevard des Belges à Rouen ne pourra être cédé par l’acquéreur dans les cinq ans suivant l’achat qu’à la condition de verser à l’Etat ou au département un intéressement correspondant à 50% de la plus-value réalisée.
Rassurez-vous, des biens de moindre importance sont proposés. Ce sera le cas de maisons éclusières, souvent bien placées. Des parkings peuvent aussi être saisis à des prix attractifs.
Ainsi, rue de Sèvres, dans le prestigieux sixième arrondissement de Paris, un garage couvert est mis en vente à partir de 20 000 euros. Les enchères peuvent monter beaucoup ou peu. Dans le dernier cas, l’affaire peut être belle.
Renseignez-vous sur la valeur du bien pour viser au plus juste
Comme précisé, bien souvent vos propositions seront rassemblées au sein d’un appel d’offres. Mais, une expertise domaniale détermine au préalable la valeur vénale du bien. Cette valeur reste secrète jusqu’à la fin de la vente et aucune transaction ne se fera en-deçà. A défaut, la vente sera remise à plus tard. Toute la difficulté pour vous consistera à faire une offre supérieure ou égale à ce montant que vous ne connaissez pas, et en-deçà des propositions des autres acquéreurs. Vous faire accompagner d’un professionnel de l’immobilier ou du bâtiment lors des visites, vous renseigner sur les dernières ventes réalisées dans le périmètre concerné, et bien étudier les informations remises par l’Etat sont trois conseils à retenir.
Lorsque la vente se fait par adjudication publique (enchères), un notaire est nommé et une mise à prix — d’un montant inférieur à la valeur domaniale, sachez-le — est communiquée.
Le meilleur enchérisseur gagne la partie.
Notez que face à deux propositions équivalentes, l’Etat privilégie celle qui propose la meilleure garantie de sauvegarde de l’immeuble !
Un achat sans filet
Réfléchissez bien avant d’enclencher le processus d’achat. En effet, les biens sont vendus sans conditions suspensives et sans garanties particulières. Par ailleurs, vous verserez une caution qui ne vous sera pas restituée si vous êtes retenu comme acquéreur. Enfin, vous êtes soumis à toutes les règles d’urbanisme afférentes au bien, parmi lesquelles la protection des monuments historiques ou des sites sur lesquels se situe le bâtiment. Ces règles peuvent être extrêmement difficiles à gérer en cas de travaux de restructuration, souvent inévitables.
Un investisseur averti en vaut deux, n’est-ce pas ?