Cet article fait partie d’une série dans laquelle je vous dévoile les huit impostures que les riches utilisent pour maintenir les pauvres à leur place.
- Imposture n°1 selon mon père riche : l’enseignement supérieur
- Imposture n°2 selon mon père riche : “Il faut décrocher un emploi”
- Imposture n°3 selon mon père riche : “Travaillez dur et vous serez récompensé(e)”
- Imposture n°4 selon mon père riche : “Pour être riche, il faut vivre au-dessous de ses moyens”
- Imposture n°5 selon mon père riche : “Économisez de l’argent”
- Imposture n°6 selon mon père riche : “Votre maison est un actif”
- Imposture n°7 selon mon père riche : “Toute forme d’endettement est néfaste”
Si tant de gens gobent ces impostures, c’est parce que certaines d’entre elles – comme « travailler plus » et « économiser de l’argent » – ont fonctionné autrefois. À l’époque, si vous faisiez cela, vous étiez récompensé.
Mais ce n’est plus le cas.
Comme nous l’avons vu avec d’autres impostures, les Impostures selon mon père riche vous empêchent vraiment de faire travailler votre argent. Elles vous empêchent de transformer votre argent en encore plus d’argent.
Autrement dit, elles vous maintiennent dans la pauvreté.
Alors décortiquons l’Imposture n°8 selon mon père riche : « Vous devez diversifier votre portefeuille. »
L’illusion de l’investissement
Avez-vous déjà entendu ce conseil ? « Investissez dans un portefeuille diversifié contenant des actions, des obligations et des fonds communs de placement. »
On dirait que c’est un bon conseil, n’est-ce pas ? Qu’est-ce qui ne va pas, avec le fait de répartir les risques sur différents véhicules d’investissement ?
Si l’on doit retenir quelque chose des dernières années de chaos financiers, c’est bien que rien n’est garanti. Et cela comprend notamment les investissements à long terme que votre conseiller financier vous encourage à réaliser.
Il est important de souligner que les conseillers (ou planificateurs) financiers n’existaient pas, jusqu’à il y a environ 40 ans, période à laquelle les gens ont été obligés de prendre le contrôle de leurs fonds de retraite via des supports tels que le plan épargne-retraite 401 (k).
La planification financière est un secteur créé par les banques afin de ponctionner de l’argent à ceux qui n’y connaissent rien en finance.
On peut devenir planificateur financier après une formation de trente jours.
Pour situer les choses, il faut deux ans de formation avant de devenir coiffeur professionnel. Et même si votre coupe est ratée, vos cheveux repoussent. Mais avec l’argent, cela ne marche pas tout à fait de la même façon.
Presque tous les planificateurs financiers vous diront que vous devez vous diversifier pour protéger votre argent. Ils veulent dire investir dans des actions, obligations et fonds communs de placement.
Mais ce n’est pas une vraie diversification.
En fait, il existe quatre classes d’actifs : le papier, l’immobilier, les matières premières et les entreprises. Un portefeuille réellement diversifié doit posséder un compartiment de chaque.
La diversification conseillée par les planificateurs ne concerne qu’une classe d’actifs : les actifs papiers, ceux qui font gagner le plus d’argent aux banques, sous forme de frais.
Tout le monde dédaigne quasiment les autres classes d’actifs.
Le piège de la diversification
Mais me direz-vous, mon planificateur financier m’a aidé à planifier avec sagesse. Nous avons investi dans plein de choses différentes, pour que, si l’action d’une société ou un fonds mutuel chute, les autres investissements grimpent.
C’est l’une de ces impostures qui ont du sens, sur le papier.
Bien sûr, plus vous répartissez vos investissements, plus cela vous protège des pertes financières. Sauf que tout ce que vous avez investi se concentre tout de même sur le papier.
Et repose sur la même économie fragile, et le même modèle d’investissement. Lorsque le marché actions baisse, il baisse partout, et pas uniquement dans certains segments.
Le fait d’investir dans Microsoft et McDonald’s ne changera rien, si le marché s’effondre et que tout chute de tous les côtés.
Le fait d’investir dans différents fonds communs de placement répartit encore plus le risque, mais il reste le même et l’impact sera le même en cas de baisse.
La véritable diversification consiste à investir dans toutes les différentes classes d’actifs, et non dans différentes actions.
C’est vrai pour n’importe quelle classe d’actifs. J’ai investi dans des complexes immobiliers, des appartements, des maisons, mon portefeuille a l’air diversifié mais tout cela reste de l’immobilier. Donc, j’ai des actifs immobiliers, des actifs de type matières premières, comme l’or et l’argent, des actifs de type entreprises, comme mes sociétés et, oui, j’ai également des actifs papiers. Mais je sais qu’ils ne vont pas m’enrichir.
Prendre le contrôle
Le véritable problème, ici, c’est qu’en achetant des actifs papiers, vous placez le contrôle de votre argent entre les mains de quelqu’un d’autre.
Un PDG prend une mauvaise décision et vous vous retrouvez les mains vides, à cause de cette erreur, lorsque l’action s’effondre.
La seule façon de contrôler vos actifs papiers est de les vendre. Si vous les conservez, vous faites de l’attentisme et vous croisez les doigts. Et c’est encore pire si vous placez ces actifs papiers sur un plan épargne retraite 401(k), qui vous donne encore moins de contrôle, où ils sont verrouillés, et où vous êtes pénalisé si vous prélevez des capitaux ou que vous vous en servez pour emprunter.
La véritable diversification exige des connaissances financières que l’on retire d’une éducation financière.
Si vous n’avez aucun désir d’améliorer vos connaissances financières, alors continuez à recourir à votre planificateur financier et à investir seulement dans les actifs papiers, dans la mesure où ces investissements sont conçus pour que même un singe puisse s’en occuper.
En revanche, si vous voulez devenir riche, je vous encourage à laisser tomber l’Imposture n°8 selon mon père riche et à améliorer plutôt votre éducation financière afin de vous orienter vers une véritable diversification.
La sécurité provient d’une diversification sur la totalité de ces quatre classes d’actifs, mais je ne recommande pas forcément d’avoir des compartiments équivalents dans chacune d’elles.
Si vous voulez devenir riche, vous devez apprendre à vous concentrer.
En quoi la diversification peut-elle être un mauvais conseil ?
Je le répète : ce que la plupart des gens considèrent comme de la diversification n’en est pas vraiment une. Dans ce cas, il s’agit plutôt d’une répartition de votre argent sur une seule classe d’actifs.
Au-delà, la diversification est un jeu à somme nulle. Les gains réalisés dans une classe compensent les pertes subies dans une autre. Certes, c’est peut-être sécurisant, mais il est rare que l’on s’enrichisse en se diversifiant. Comme le dit Warren Buffett :
Une large diversification n’est exigée que lorsque les investisseurs ne comprennent pas ce qu’ils font.
Les investisseurs qui réussissent le mieux ne se diversifient pas.
Ils se concentrent plutôt sur quelque chose et se spécialisent. Ils finissent par maîtriser mieux que personne la catégorie d’investissement dans laquelle ils investissent, et la façon dont le secteur fonctionne.
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Par exemple, dans l’immobilier, certains investisseurs se concentrent sur des terrains nus alors que d’autres se focalisent sur des immeubles d’appartements. Bien que les uns et les autres investissent dans l’immobilier, ils le font de manière différente.
Lorsque la diversification a du sens
Alors pourquoi les conseillers financiers recommandent-ils la diversification tandis que les plus brillants investisseurs du monde ne se diversifient pas ? Je crois qu’il existe deux réponses à cette question.
- L’investissement actif l’investissement passif
Il existe des investisseurs actifs et des investisseurs passifs. Warren Buffett est un investisseur actif. Mais la plupart des gens ne le sont pas. Les investisseurs actifs doivent se focaliser. Les investisseurs passifs doivent se diversifier.
- Le risque
Certains investissements sont plus risqués que d’autres. Les actions, obligations, fonds communs de placement et les REIT (SIIC) sont des investissements très risqués. Voilà pourquoi il faut se diversifier lorsque l’on y investit. Si vous investissez dans des entreprises, comme le fait Warren Buffett, ou dans l’immobilier, comme moi, vous devez vous concentrer là-dessus.
Voici la vraie question : voulez-vous devenir un investisseur professionnel ou rester un amateur ?
Si vous décidez de rester amateur – un investisseur passif, donc – alors surtout diversifiez-vous.
La diversification vous empêche de placer tous vos œufs dans le même panier. Donc, si un secteur s’effondre – comme cela s’est produit avec les valeurs technologiques en 2000 – un seul compartiment de votre portefeuille sera affecté.
Si, toutefois, vous décidez de devenir un investisseur professionnel, le prix à payer est le suivant : la focalisation, le temps, et l’instruction.
Warren Buffett a consacré sa vie à devenir le meilleur investisseur possible. Voilà pourquoi il s’est focalisé et non diversifié. Il n’a pas besoin de se protéger de l’ignorance pour la simple raison qu’il a investi du temps et de l’argent pour comprendre ce qu’il faisait.
Plus on se focalise, plus on est récompensé
À Hawaï, il existe un organisme génial appelé Winners Camp. Il enseigne à des adolescents les comportements et compétences nécessaires pour réussir dans la vie.
Winners Camp utilise le mot anglais « focus » [NDR : focalisation] comme acronyme de Follow One Course Until Successful [NDR : suivez un cap jusqu’à ce que vous ayez totalement réussi].
Je crois que l’on devrait enseigner la focalisation à tous les enfants, comme à tout investisseur qui veut devenir riche.
Si vous observez ceux qui ont connu une grande réussite et se sont énormément enrichis, vous verrez qu’ils ont énormément pratiqué la focalisation pour gagner.
Au lieu de pratiquer la diversification, je vous encourage à pratiquer la focalisation. Au passage, vous maîtriserez votre avenir financier comme aucun amateur ne peut le faire, tout simplement.