Dans ma famille, l’argent a toujours été un sujet tabou. J’ai été élevé dans un milieu qu’on pourrait qualifier d’« intellectuel », qui a en tout cas toujours privilégié la culture à l’éducation financière.
Je ne le regrette pas. Bien au contraire.
Cependant, il m’a bien fallu trouver un moyen d’acquérir les connaissances de base de la gestion financière pour ne pas risquer de me faire manger tout cru dès mon entrée dans la vie active.
Et ce n’est pas pendant mon parcours scolaire que j’aurais pu combler ces lacunes.
À l’époque, l’économie m’était alors apparue comme un concept flou, presque obscur, dont l’étude était réservée à une élite. Ses acteurs semblaient évoluer dans un milieu complexe, qu’il fallait appréhender avec précaution.
C’est ce que le mot m’évoquait. Il faut dire que la première fois qu’on m’en a parlé sur les bancs de l’école, c’était en seconde, à mon entrée au lycée. Et encore, c’était un genre d’introduction à l’économie, censé orienter notre choix lors de cette année charnière, en révélant – ou en ne révélant pas – une vocation pour la discipline.
Car dans le système éducatif, nous parlons bien d’une discipline – d’une science, même. Les sciences économiques et sociales, pour être précis, telle qu’elles étaient appelées lors de mon année de seconde.
L’approche sémantique est révélatrice : on s’affranchit là de toute considération capitaliste, on n’évoquera pas la finance d’entreprise.
Trop pragmatique, presque trop vulgaire. On y parlerait trop d’argent, de profits. L’économie est sociale, elle œuvre pour le bien de tous.
Ainsi, apprendre à bien gérer son argent – et à devenir riche – devient une démarche autodidacte, une compétence que l’on développe constamment au gré de ses lectures, de ses fréquentations et des informations auxquelles on a accès.
Le travail de Robert Kiyosaki s’inscrit dans cette démarche. Et alors qu’il vient d’inaugurer hier sa nouvelle rubrique (tous les jeudis dans Investissements Personnels), une présentation du personnage s’imposait.
Les vertus de l’éducation financière
Nul n’est censé ignorer la loi, a-t-on coutume de dire, sous peine de la subir de plein fouet.
Il en va de même pour la finance, qui sait trop bien profiter de l’ignorance des profanes.
Prenez les banquiers et les différents organismes de crédit : ils sont là pour nous vendre leurs produits, c’est dans l’ordre des choses. Notre seul recours : assimiler leur fonctionnement, comprendre leur stratégie, identifier nos besoins réels… Pour ne plus avoir à regretter certaines de nos décisions.
On minimise l’importance de l’éducation financière, sa prévalence même dans la poursuite de nos objectifs de vie. C’est souvent culturel.
En 1997, Robert Kiyosaki publie ce qui deviendra un best-seller : Père riche, père pauvre (éd. Un Monde Différent). Avec 26 millions d’exemplaires vendus depuis sa parution, le succès ne s’est jamais démenti.
En se servant de sa propre histoire, l’auteur confronte :
- la culture scolaire et intellectuelle reçue de son père biologique (père pauvre) ;
- à la culture entrepreneuriale reçue de son père spirituel, un self-made-man qui a très tôt boudé les études – ou qui s’en est tout du moins affranchi (père riche).
Si son père biologique a mené une très belle carrière au ministère de l’Éducation d’Hawaii, l’entrepreneur, lui, a construit l’une des premières fortunes de l’archipel.
Selon Kiyosaki, le problème majeur des écoles, dont je me faisais l’écho en préambule, c’est qu’elles « abandonnent aux parents le soin d’éclairer leurs enfants sur les questions d’argent ». La finance est donc un sujet tabou, qui doit rester dans la sphère privée. L’ennui, c’est qu’il arrive bien souvent qu’elle le soit également dans le cercle familial.
C’est dans ce cadre que les enfants des « papas riches », tels qu’ils sont appelés par l’auteur, apprennent à ne pas être esclaves de l’argent, au contraire des enfants des « papas pauvres ».
Et c’est ainsi que le fossé se creuse.
Kiyosaki soutient donc que ce sont l’éducation financière et l’apprentissage de la culture entrepreneuriale qui permettront de créer une richesse suffisante pour devenir indépendant.
Toute une culture à appréhender, puis à développer
Peut-être êtes-vous déjà doté de ce que Kiyosaki appelle l’intelligence financière – dont vous avez hérité ou que vous avez acquise par vous-même.
Mais gardez à l’esprit que vous êtes en formation continue.
Investissements Personnels (et les Publications Agora en général) vous offre chaque semaine de développer – ou de découvrir – cette culture à travers des personnalités singulières aux approches et aux expériences diverses dont vous pouvez choisir de vous inspirer.
Robert Kiyosaki est désormais l’une d’entre elles.
Avec pour règle d’or l’exigence du pragmatisme, il promet de bousculer nos convictions profondes et de nous interroger sur les questions financières qui accompagnent notre existence, notamment celle de notre rapport à l’argent.
Ainsi, dans les prochaines semaines, il nous fera part de ses réflexions sur l’argent au sein du couple, il nous expliquera comment les gens riches parlent d’amitié à leurs enfants ou encore quelles sont selon lui les notions financières que tous les adolescents devraient maîtriser.
Ses nombreux succès, qui lui valurent par ailleurs de coécrire deux ouvrages avec l’actuel président des États-Unis à l’époque où ce dernier n’était encore « que » le puissant homme d’affaires que l’on sait, et la reconnaissance mondiale de ses idées justifient qu’on lui prête un œil attentif.
Vous nous direz ce que vous en pensez !