Certaines des plus riches familles du monde, des Kennedy aux Bronfman, ont fait fortune grâce au commerce de substances illicites.
Ces clans vendaient de l’alcool pendant la Prohibition. Quand cette loi fut abrogée, ils disposaient déjà d’un système de distribution leur permettant de devenir presque instantanément milliardaires grâce à la vente légale de boissons alcoolisées.
Aujourd’hui, certains peuvent vendre de la drogue.
Aux États-Unis, neuf États ont légalisé la consommation de cannabis à des fins récréatives, et trente autorisent son usage thérapeutique.
Dans le cadre du nouveau Farm Bill (la loi d’orientation agricole américaine, récemment adoptée par le Sénat grâce à la coopération des démocrates et des républicains), la culture du chanvre et l’huile de CBD devraient être bientôt légalisées au niveau national.
Ce sera ensuite le tour du THC (la substance psychoactive contenue dans la marijuana).
Et cette tendance ne concerne pas uniquement les États-Unis.
Le Canada avance vers la légalisation du cannabis, prévue le 17 octobre comme le rappelait Yann Boutaric vendredi dernier. Bientôt, tous les pays du monde feront de même.
En France, le débat est de plus en plus présent sur le terrain politico-médiatique et tous les signaux vont dans le sens de l’ouverture. Dans une tribune publiée le 8 juillet dernier dans le journal Le Parisien, plusieurs élus PS, LREM, EELV et médecins demandent la légalisation en France du cannabis à « usage thérapeutique ». Cela pourrait, selon eux, apaiser les souffrances de 300 000 patients.
Aux États-Unis, le sénateur républicain Mitch McConnell, qui a toujours été contre toute forme de légalisation de drogues, a inséré dans le Farm Bill une ligne autorisant l’huile de CBD au niveau fédéral. Pourquoi ? À cause de ses vertus thérapeutiques.
Le cannabis étant illégal depuis très longtemps, il existe encore peu d’études sur le sujet. Mais jusqu’à présent, les résultats sont impressionnants en ce qui concerne la lutte contre les inflammations, l’anxiété, l’épilepsie, les effets négatifs des chimiothérapies et de nombreuses autres maladies.
Il y a quelque temps, j’ai invité Floyd Landis dans mon podcast. En 2006, Floyd a gagné le Tour de France, la course cycliste la plus difficile du monde. Il a été le premier à remporter cette compétition après que Lance Armstrong a mis un terme à sa carrière pour la première fois (même si le titre lui a été retiré depuis).
C’est également lui qui a accusé Lance Armstrong de dopage (la consommation de stimulants illicites pour augmenter les performances sportives). Floyd a aussi avoué s’être dopé.
Par la suite, Floyd a commencé à prendre d’autres substances pour soulager les diverses douleurs qu’il a accumulées au cours de sa carrière d’athlète. Aujourd’hui, il consomme exclusivement de l’huile de CBD.
« J’ai arrêté tous les antalgiques, m’a-t-il expliqué. L’huile de CBD me suffisait. »
Néanmoins, soyons réalistes : les gens aiment aussi fumer de l’herbe pour le plaisir.
C’est là que nous entrons en jeu.
J’ai fait le calcul : aux États-Unis, la vente illégale de cannabis s’élève à environ 50 milliards de dollars, et la vente légale, à près de 7 milliards.
Mais cela va changer. Une fois que la marijuana sera autorisée partout, toutes les ventes illicites appartiendront à un secteur d’activité légal. Et à partir de cet instant, ce secteur ne pourra que se développer.
Par conséquent, nous avons un marché légal qui représente aujourd’hui environ 7 milliards de dollars, et qui finira sans doute par atteindre environ 100 milliards de dollars ou plus, rien qu’aux États-Unis.
La vérité derrière l’usage de la marijuana
Mais pourquoi le cannabis est-il interdit s’il est bénéfique pour la santé ? Cette drogue ne favorise-t-elle pas la consommation d’autres substances ? Ne crée-t-elle pas une dépendance ?
Tout d’abord, l’alcool entraîne une addiction et peut même être mortel. Si vous buvez cinq bouteilles de vin ce soir, vous n’y survivrez probablement pas. Plus de 15 millions d’Américains adultes souffrent d’alcoolisme. Le business de la désintoxication pèse 35 milliards de dollars.
Examinons à présent la nicotine : non seulement elle provoque de nombreux cancers, mais elle possède également une dose létale. Si la nicotine contenue dans les cigarettes est généralement consumée avant de pouvoir créer une overdose, la nicotine absorbée sous forme liquide peut entraîner une mort horrible et très rapide.
Le cannabis, en revanche, possède une dose létale d’environ 680 kg – encore faudrait-il fumer ces 680 kg en 15 minutes.
Un « joint » contient généralement dix milligrammes de THC. Vous devriez fumer environ 20 000 joints par jour pour succomber à une overdose de marijuana.
Si vous avalez 45 kg de Mars, vous en mourrez probablement (j’imagine, je n’ai pas essayé).
Donc, pourquoi le cannabis est-il illégal ?
Je déteste faire comme si tout était noir ou blanc… mais c’est pourtant le cas ici.
La marijuana a été importée aux États-Unis depuis le Mexique. Elle a d’abord été introduite à La Nouvelle-Orléans, puis à Chicago et à Harlem. C’était une composante importante de la scène jazz des années 1920. En d’autres termes, c’était une substance prisée des Mexicains et des Afro-Américains.
À l’inverse, l’alcool était principalement consommé par les Blancs.
Par conséquent, l’alcool est devenu légal, tandis que le cannabis a été considéré comme la pire forme de drogue qui soit.
Aux États-Unis, plus de 600 000 personnes ont été arrêtées pour consommation de cannabis en 2016. La majorité était des Afro-Américains. Plus de 50 milliards de dollars servent chaque année à financer la « guerre contre la drogue ».
Lorsque le cannabis sera légalisé, cette dépense de 50 milliards de dollars n’aura plus lieu d’être. Par ailleurs, une nouvelle étude révèle que la légalisation du cannabis pourrait rapporter plus de 130 milliards de dollars grâce aux taxes, et créer plus d’un million d’emplois.
L’avenir du cannabis légal
Que se passera-t-il quand la légalisation aura lieu ?
Le Colorado a été le premier État américain à légaliser la consommation de marijuana à des fins récréatives. Je me suis donc envolé pour Denver afin de voir ce qu’il en était.
À Denver, on trouve DEUX FOIS PLUS de coffee shops que de Starbucks – et même quatre fois plus, si on inclut les « dispensaires » thérapeutiques.
L’industrie du cannabis devrait représenter des centaines de milliards de dollars en capitalisation boursière.
Les magasins et les plantations de cannabis, les laboratoires pharmaceutiques, les entreprises fabriquant des accessoires et les autres acteurs du secteur généreront tous des milliards de dollars.
Beaucoup d’actions du secteur du cannabis ont vu leur cours augmenter de manière significative.
Néanmoins, la légalisation du cannabis devrait rapporter gros… et de nombreuses entreprises commencent tout juste à s’aventurer dans ce secteur.
Au cours des cinq prochaines années, plus de personnes consommeront de la marijuana à des fins récréatives, et davantage d’industries trouveront une utilité pratique au cannabis.
Par exemple, devinez qui achète de l’herbe.
L’industrie du bacon. On donne de la marijuana aux porcs pour qu’ils mangent plus. Et plus les porcs sont gras, meilleur est le bacon.
Pour conclure :
- Le cannabis n’aurait jamais dû être illégal. Rien ne le justifie.
- Les taxes rapporteront de l’argent aux États, qui dépenseront moins pour emprisonner les gens.
- L’industrie légale du cannabis devrait connaître une croissance de 1 500 % au cours des cinq prochaines années. Quel autre secteur a connu le même essor par le passé ?
Certaines personnes vont gagner de l’argent. Beaucoup d’argent. Et cette fois, ce ne seront pas les Kennedy, les Bronfman ou d’autres familles.
Ce doit être vous et moi.
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