Les larmes ont coulé au sein du foyer Scheidt en cette période de fêtes de fin d’année.
Juste avant Thanksgiving, ma fille m’a appelé de l’université. J’ai immédiatement compris au son de sa voix la raison de son appel.
Elle avait rompu avec son petit copain. Et comme ma fille est très sensible (elle tient ça de son père), elle avait le coeur brisé.
Alors que j’essayais de la consoler par téléphone, elle a commencé à échafauder tout un tas de choses.
Une solution consistait à prendre la voiture et à rentrer immédiatement à la maison. Ou alors, prendre quelques jours pour vider sa chambre, quitter l’université et rentrer à la maison pour de bon.
Heureusement, j’ai réussi à la convaincre de venir passer seulement quelques jours à la maison pour Thanksgiving, le temps que les choses se calment.
Nous avons passé un excellent moment. Elle a rattrapé le retard de sommeil qu’elle avait accumulé, a rigolé avec ses frères et sœurs et a dégusté tes plats faits maison.
Au moment de reprendre les cours, elle était requinquée.
Je repense à cette semaine que nous avons passée ensemble car nous avons connu une semaine boursière riche en émotions.
À l’approche de la fin d’année, il est très important de surveiller les sautes d’humeur des investisseurs et de garder la tête froide au moment de réaliser vos investissements pour votre retraite.
Les investisseurs impulsifs provoquent les fluctuations de marché
L’humeur des investisseurs a un impact très important sur les mouvements quotidiens du marché.
Cela peut sembler étrange dans un monde obsédé par les comptes de résultat, les analyses de bilan et les flux de trésorerie.
Mais chaque jour, des investisseurs décident d’acheter ou de vendre en fiant à ce que leur instinct leur dit sur l’économie, les perspectives de croissance et l’évolution de la situation à la Maison-Blanche, pour ne citer que quelques variables parmi tant d’autres.
Nous voyons souvent la cupidité s’imposer et propulser les cours des actions vers des sommets. Or, parfois les chiffres ne suffisent pas à expliquer ces flambées de cours.
Elles sont le résultat d’émotions – comme la cupidité ou la peur de louper le coche.
Il arrive également que les investisseurs se prennent à redouter un risque en particulier. Nous l’avons constaté au début de la crise de coronavirus et à de nombreuses fois dans l’histoire, y compris lors de la crise financière, de la crise Internet et d’autre krachs boursiers.
Le plus triste est que lorsque les investisseurs agissent par peur ou par cupidité, les choses finissent presque toujours par mal tourner.
Ici même, dans les colonnes d’Investissements Personnels, nous avons parlé à de nombreuses reprises de la tentation de vendre lorsque la conjoncture nous fait peur et d’acheter quand tout semble aller pour le mieux.
Or, même si c’est beaucoup plus difficile, un investisseur avisé achètera durant les moments difficiles et prendra une partie de ses bénéfices lors des périodes d’euphorie.
C’est un excellent moyen d’acheter à bas coûts et de vendre au prix fort.
Comme l’a déclaré le célèbre banquier et homme d’affaires Nathan Rothschild :
Il faut acheter au son du canon et vendre au son du clairon.
En d’autres termes, il faut acheter quand tout va mal et vendre quand tout va bien.
C’est ainsi que les retraités avisés consolident leur capital au fil du temps.
Si on prenait la température du marché ?
Alors que je faisais des recherches le week-end dernier, j’ai été surpris par les derniers chiffres en date de l’American Association of Individual Investors (AAII).
Cette association publie un rapport très prisé sur l’humeur et le moral des investisseurs. Ce rapport permet de connaître le degré de confiance (ou de défiance) des investisseurs.
Au fil du temps, les marchés ont utilisé ces statistiques comme contre-indicateur.
Lorsque le rapport montre que les investisseurs sont haussiers, il est important de faire preuve de prudence.
À l’inverse, lorsque les chiffres indiquent que la plupart des investisseurs sont baissiers, il convient de chercher des opportunités pour se positionner à l’achat.
Voici un aperçu du moral des investisseurs actuellement.
Comme vous pouvez le voir, près de la moitié des investisseurs particuliers sont haussiers. C’est un chiffre largement supérieur à la moyenne historique de 38%, qui signifie qu’ils s’attendent à ce que les marchés évoluent à la hausse.
Ce n’est certes pas un chiffre extrême, mais cela a suffi à me faire tiquer.
Dans la mesure où les marchés se sont envolés vers de nouveaux sommets malgré la multiplication des cas de coronavirus et compte tenu du haut degré d’optimisme qui ressort du rapport de l’AAII, l’heure est venue de faire preuve de prudence avec vos investissements.
Cela signifie-t-il que vous devriez vendre vos actions et vous mettre en retrait des marchés avec de l’argent plein les mains ?
Sûrement pas ! Vous savez que je vous ai toujours encouragé à faire preuve de mesure avec vos placements.
En revanche, cela signifie que si vous détenez en portefeuille des titres dont les cours ont fortement augmenté, il peut être opportun de prendre une partie de vos bénéfices dès maintenant.
Je recommande souvent de vendre un tiers, voire la moitié, d’une position rentable.
Ce faisant, si le cours du titre poursuit sa progression, vous continuez à gagner de l’argent.
Et si l’indicateur de confiance laisse entrevoir une correction temporaire du marché, vous aurez de l’argent de côté pour investir dans la prochaine opportunité avec une décote !
Profitez au mieux des changements à venir
En cette fin d’année, plusieurs bouleversements majeurs affectent l’économie et le marché.
Nous aurons bientôt des vaccins disponibles en grande quantité pour endiguer la pandémie de coronavirus.
Et quel que soit votre avis sur l’innocuité de ces vaccins, leur commercialisation modifiera certainement notre mode de vie au quotidien.
Dans le même temps, nous assisterons à une passation de pouvoir à Washington, avec l’entrée en fonction d’un nouveau président et un rééquilibrage des forces au Congrès. Les marchés s’adapteront en fonction des mesures annoncées et mises en œuvre.
Enfin, certaines problématiques économiques auront une incidence sur le moral des marchés.
- L’économie continuera-t-elle à créer des emplois ou bien assisterons-nous à une nouvelle contraction de l’emploi ?
- L’inflation va-t-elle accélérer ? Le cas échéant, quel sera l’impact sur les taux d’intérêt ?
- Quid de la résilience des bénéfices des petites entreprises au sortir de la crise du coronavirus ?
- Les taux d’imposition augmenteront-ils ? Le cas échéant, comment réagira le marché ?
Tous ces sujets (et d’autres) auront une incidence sur le moral des investisseurs et pousseront les cours des actions à la hausse ou à la baisse.
Cher lecteur d’Investissements Personnels, je vais vous donner le même conseil que celui que j’ai donné à ma fille.
Lorsque vous traversez une période difficile et que vous avez envie de prendre une solution forte sur-le-champ, la meilleure chose à faire est de respirer profondément, d’analyser calmement la situation et de prendre une pause pour rigoler ou aller faire une balade…
Ensuite seulement, vous pourrez vous assoir et prendre une décision rationnelle.
Je me réjouis des opportunités qui s’offriront à nous en cette fin d’année et en 2021. J’espère que vous aussi.
Et je vous en supplie : ne laissez pas l’actualité financière délétère vous pousser à prendre des décisions hâtives. Investissons de manière avisée et prudente et regardons notre patrimoine croître.