Demain dès l’aube, je partirai pour la campagne iséroise afin de passer les fêtes de Noël dans la maison de famille, comme chaque année. Cette demeure appartenait à mes arrière-grands-parents et continue de réunir la famille élargie en toutes occasions.
Jusqu’à mes 15 ans, mes frère et sœur y passions tous les étés en compagnie de mes cousins, mes oncles, mes tantes et mes grands-parents. Six semaines qui s’apparentaient à une colonie de vacances, et durant lesquelles nous redoublions d’inventivité pour nous occuper, bercés par l’innocence de l’enfance. Je ne m’y suis jamais ennuyé.
Il n’y avait pas de télé, pas d’activités alentour, pas de smartphone et, bien entendu, pas de connexion Internet. Et cela ne nous a jamais manqué.
Aujourd’hui, je n’y retourne qu’en de rares occasions, pour des fêtes de famille ou des week-ends avec ma compagne.
C’est devenu pour moi un havre de paix chargé de souvenirs dans lequel je reviens faire mon pèlerinage lorsque mon emploi du temps le permet. Les choses changent.
Surtout, je ne peux plus me permettre de passer plus de deux jours sans accès à mes mails, dans cette campagne profonde où la connexion est quasiment inexistante. Croyez bien que je le regrette. Mais la vie professionnelle – et l’addiction au smartphone – a définitivement pris l’ascendant sur le reste.
Bientôt pourtant, la technologie pourrait me permettre de renouer plus régulièrement avec la verte pelouse qui a soutenu parmi mes premiers pas.
Neil McRae, directeur de l’architecture réseau de BT Group (BT – US05577E1010), prévient : « Si tout se passe bien pour la 5G, il se pourrait que nous n’ayons jamais besoin d’une 6G. »
Un virage stratégique pour les acteurs de l’innovation
L’enjeu est considérable pour tout un pan de l’industrie – vital même pour certaines entreprises, notamment pour les opérateurs.
Début juin, Sébastien Soriano, le président de l’Arcep, déclarait lors d’une conférence sur la 5G : « Être en retard sur la 4G, c’est dommage. Sur la 5G, c’est grave, systémique. Toutes les industries perdraient la possibilité de se moderniser. La voiture connectée serait en retard, les ports, les usines… »
Pour nous, c’est une opportunité immense de se positionner en amont sur les valeurs qui sauront tirer parti de ce bouleversement imminent.
Prenez Sony (SNE – US8356993076) qui avait confessé avoir raté le coche en 2014 lors du déploiement de la 4G : la société japonaise a d’ores et déjà annoncé qu’elle mettrait les bouchées doubles pour ne manquer sous aucun prétexte le train de la 5G.
En France, la bataille fait rage entre les différents opérateurs, alors que les enchères pour les blocs de fréquences 5G auront lieu au premier semestre 2019.
Bouygues Telecom ou Free pourraient ne pas s’aligner sur les deux autres acteurs (SFR et Orange) et ainsi laisser leur place.
Le mercredi 12 décembre dernier, Orange (ORAN – FR0000133308) a tenu son Show Hello afin de faire le point sur le chemin parcouru en 2018 et ses projets à venir en 2019. Les premiers forfaits 5G chez Orange seront proposés à Lille, à Paris, à Marseille et à Nantes. La position dominante de l’opérateur historique lui offre un certain confort dans les négociations. Mais son concurrent direct (SFRGR – FR0011594233) ne compte pas se laisser faire.
Si ces enchères déchaînent les passions, c’est parce qu’elles seront décisives pour les dix années à venir. Et parce que tous les domaines de nos vies et du développement économique seront concernés.
L’impact sur notre quotidien est tangible
Allons droit au but : les débits de la 5G seront 10 fois supérieurs à ceux de la 4G. Tous les usages en bénéficieront, notamment les plus exigeants, comme les jeux vidéo en ligne ou le streaming.
Par ailleurs, cette technologie rendra l’Internet haut débit accessible au plus grand nombre, notamment à ceux qui vivent dans les campagnes les plus reculées. La 5G pourra même se substituer à la fibre, dont le déploiement est encore partiel. Le sentiment d’injustice éprouvé par une partie de la population sera largement atténué. La 5G, c’est enfin le vrai haut débit pour tous.
Y compris pour ceux qui passent les fêtes de Noël dans la campagne iséroise.
Mais d’un point de vue global, la véritable révolution 5G, c’est qu’elle permettra de tout connecter : les voitures les unes aux autres, puis aux routes qu’elles empruntent ; les médecins aux appareils médicaux de leurs patients ; les consommateurs à leurs achats potentiels et à leurs magasins préférés.
Des milliards de nouveaux appareils seront reliés grâce à une connexion sûre et instantanée. Dans tous les secteurs : l’automobile, la santé, l’industrie, les services d’urgence… De quoi investir dès à présent sur les tendances qui n’attendaient que ça pour exploser.
Soyons en avance sur le marché
Voici six tendances actuelles dont on peut affirmer sans prendre trop de risques – bien que cela reste subjectif – qu’elles représenteront des enjeux fondamentaux dans un proche avenir, disons dans les cinq prochaines années :
- les véhicules autonomes et voitures volantes autonomes ;
- l’intelligence artificielle (IA) ;
- le réseau neuronal profond (deep learning) ;
- l’Internet des objets (IdO) ;
- la blockchain ;
- la réalité augmentée.
La 5G aura un impact direct sur chacune de ces tendances et notre mission en tant qu’investisseurs est de repérer quelles entreprises sont les mieux placées pour capitaliser à la fois sur l’une de ces tendances et l’essor de la 5G.
Le fabricant de puces Qualcomm a récemment fait appel à IHS Technology, une société spécialisée dans la recherche technologique, pour rendre compte du potentiel économique de la 5G. Selon le rapport publié par IHS, « la 5G pourrait permettre 12 000 Mds$ de production économique dans le monde d’ici 2035 et créer quelque 22 millions d’emplois ».
Les deux sociétés ont même comparé le potentiel économique de la 5G à l’avènement de l’électricité.
L’année 2019 est donc celle de la « cinquième génération de standards pour la téléphonie mobile » pour être plus précis.