Une brève définition du dictionnaire : état de la conscience pleinement satisfaite.
Nous sommes abreuvés de sondages et d’études qui mesurent le bonheur de manière parfois lacunaire et artificielle. Je ne parlerai pas des écoles du bonheur et des recettes vous assurant un bonheur instantané.
Les révolutions française et américaine ont apporté l’idée essentielle du droit au bonheur pour tous. Le préambule de la déclaration de l’indépendance des Etats-Unis d’Amérique parlent de trois fondamentaux :
- le droit à la vie ;
- le droit à la liberté ;
- et le droit à la POURSUITE du bonheur.
Dans notre société de performance, le rapport au bonheur a changé : c’est devenu une idée fixe, la quête de toute une vie. C’est bien là toute la difficulté : vit-on pour être heureux ou vit-on grâce au bonheur ?
Paul Claudel disait : « Le bonheur n’est pas le but, mais le moyen de la vie. »
Je ne vais vous pas vous asséner des platitudes positivistes ni vous divulguer ma recette miracle du bonheur (désolée, je n’en n’ai pas). Je vais adopter tout de même une attitude positive :
OUI, le bonheur SE CHOISIT et SE CULTIVE.
Si vous regardez autour de vous, vous vous apercevrez assez vite que les personnes qui semblent heureuses ont en commun quelques critères du bonheur auquel chacun aspire :
- optimisme ;
- contrôle de soi ;
- estime de soi ;
- engagement ;
- croyance au possible ;
- acteur de sa vie : elles choisissent leur vie (or justement, le credo de J’Agis ! est : « la lettre de ceux qui choisissent leur vie »)
Il n’en reste pas moins que le bonheur est subjectif : les indices sociaux objectifs (sexe, âge…) et facteurs objectifs (argent, santé…) servant à mesurer le bonheur d’une population ou d’un individu n’expliquent pas les variations du bonheur.
Qu’est ce qui favorise le bonheur ? N’y aurait-il pas deux, trois choses à changer dans nos choix de vie ?
Je vous le répète, il n’y a pas de recette miracle. Le bonheur ne se consomme pas, il se fabrique au jour le jour.
Une étude sur 75 ans, menée par le Professeur de psychiatrie Georges Vaillant (étude Gant d’Harvard), est arrivée aux conclusions suivantes. Les garants d’une vie heureuse sont :
- un environnement affectif stable (famille, amis, couple) ;
- la sincérité et la qualité de la relation sont les garants d’une vie heureuse.
Bref, nous sommes faits pour aimer.
Quel scoop ! Désolée pour les misanthropes.
Mais alors, que faire ?
IL FAUT AGIR : le rapport à autrui est au centre de notre construction individuelle. Le rapport à soi aussi. Et ça, on l’oublie ! Seul, on peut apprécier un paysage, un film, un repas mais le sentiment d’émerveillement est plus grand lorsqu’on le partage.
J’opterai pour varier les activités, être sensible à la nouveauté. Il faut s’occuper et prendre du plaisir à cette occupation. Pour certains ce sera lire, pour d’autres voyager, danser, chanter et que sais-je encore… il ne faut pas craindre le changement.
Ces choix d’activités vous amèneront à vous ouvrir aux autres, à multiplier les occasions d’échanges et de partages. Quoi de plus agréable que de transmettre son expérience et d’apprendre des autres. Cet enrichissement est aussi intergénérationnel : la transmission familiale.
L’isolement intellectuel et affectif sont à éviter à moins que vous n’aspiriez à devenir un ascète… ce qui est une forme de bonheur, mais revenons à nos moutons !
IL FAUT ETRE PRODUCTIF : je ne vous parle pas du travail, mais de toutes les autres possibilités d’accomplissement personnel. C’est se rendre utile :
- par le bénévolat ;
- le service rendu au voisin ;
- l’aide apportée à la famille.
Effectuez des actions concrètes.
Le bonheur passe aussi par une certaine organisation de la vie : se fixer des priorités au lieu de s’éparpiller.
Le stress est à bannir : facile à dire me direz-vous. Respirez, méditez !
Désirez l’accessible ! Vos attentes et vos aspirations doivent être accessibles. Je rêvais d’être chirurgien mais là, soyons réalistes, je ne le serai pas. J’aspire à autre chose et plus j’y accède, plus j’éprouve de la satisfaction et donc du bonheur.
Il faut quand même une dose d’optimisme mais sans excès : je vous parle de cet optimisme qui permet de faire les bons choix, de prendre le bon chemin, d’anticiper sans crainte des aléas de la vie.
CARPE DIEM ! Tendre au bonheur, c’est aussi vivre au présent, un présent qui dure. Ce n’est pas cesser de se souvenir ou renoncer à imaginer. Il ne suffit pas de savoir, il faut FAIRE, là, dès à présent. Il faut être ACTEUR de sa vie.
Cela implique de cultiver une relation à soi positive : une sorte d’auto-bienveillance. Pas de dénigrement, pas d’auto-flagellation.
Soyez vous-même ! Domptez votre ego, ne cherchez pas à séduire à tout prix. Ne construisez pas une image fausse de vous-même parce que vous pensez qu’elle plaira à l’autre.
Il faut rester REALISTE, lucide : vous avez le droit de vous plaindre. Tout n’est pas lisse, je ne vous apprends rien. Etre conscient des problèmes (des dangers et des douleurs de la vie) nous aide à les appréhender sans que cela revienne à « renoncer au bonheur ».
Le bonheur n’est pas un état permanent. On le cultive sans cesse : je m’adapte chaque jour à chaque situation, qu’elle soit positive ou négative. J’utilise mes capacités au bon moment.
Le bonheur est dans le MOUVEMENT : je vais vers ce qui me tient à coeur et ceux que j’aime. La formule consacrée « il y a des hauts et des bas » prend ici tout son sens. C’est finalement notre capacité d’adaptation qui définit notre APTITUDE AU BONHEUR. Ne courez plus après le bonheur, celui qu’on vous dicte, qu’on vous conseille, construisez votre bonheur petit à petit, jour après jour.
Je garde en mémoire cette phrase du philosophe André Comte-Sponville : « La sagesse, c’est le maximum de bonheur dans le maximum de lucidité. »
Alors lâchez prise, lancez-vous !