Un jour, je m’étais attiré les foudres d’un si grand nombre de personnes que, de guerre lasse, j’ai posté mon numéro de téléphone sur Twitter à 1h un samedi matin avec ce commentaire : « Si vous avez réellement un problème avec moi, téléphonez-moi ! »
J’étais très énervé – ce qui est complètement stupide à 1h un samedi matin.
De 1 heure à 5 heures, je reçus des coups de fil du monde entier.
La plupart du temps, je décrochais le téléphone en disant « Allô » et j’entendais : « Heu… Je ne pensais pas que vous répondriez. » Puis je discutais avec mon interlocuteur qui en vérité n’avait jamais vraiment eu de problème avec moi.
Internet est source de colère. Les gens devraient se rencontrer en personne, se serrer la main et sourire.
Une autre fois, j’ai écrit un article sur les dix choses sur lesquelles je m’étais montré honnête.
Une ou deux de ces choses portaient sur des événements qui avaient eu lieu une vingtaine d’années plus tôt.
Ainsi, j’ai avoué qu’à l’âge de 16 ans j’avais eu un accident de voiture et que lors du procès qui s’ensuivit, mon avocat me conseilla de mentir.
Quelqu’un écrivit alors pour Reuters un article affirmant que j’étais un criminel en col blanc pour avoir parjuré 20 ans plus tôt alors que j’étais encore adolescent.
La chef des infos nationales de Reuters composa une chanson rap sur moi, le fit savoir et des quantités de gens se mirent à poster des commentaires pour dire toute la détestation qu’ils avaient vis-à-vis de moi.
Des années plus tard, à l’occasion d’une conférence, je la rencontrais et elle me dit combien elle était fan de mes écrits. Je lui ai serré la main.
Une autre fois, j’ai écrit un article où j’enseignais à ma fille alors âgée de 11 ans l’importance de dire « s’il vous plaît » et « merci ».
C’était son anniversaire et grâce à ces deux mots, j’ai pu l’emmener assister à un défilé de mode pour lequel nous n’avions pas d’invitation ainsi que dans un club de ping-pong alors même qu’il était fermé pour la soirée : Bank of America y organisait une fête et avait loué l’endroit pour cette occasion.
Mais les banquiers buvaient comme des trous et ne jouaient pas au ping-pong. Avec un « s’il vous plaît », nous avons pu jouer pendant une heure.
Par la suite, une personne écrivit un article disant que j’avais pu entrer dans ces lieux grâce à mon « privilège de mâle blanc » – peut-être avec raison.
Selon elle, tout le monde aurait dû lire les mots « … parce que je suis blanc » à la fin de chaque phrase. Pour elle, j’étais haïssable.
Je reçus beaucoup de lettres violentes et de menaces de mort.
Cet article rapporta à son auteure 500 000 vues. Par la suite, elle n’écrivit plus jamais.
Je ne veux pas que ma fille de 19 ans aille à la guerre et tue d’autres jeunes de 19 ans.
J’ai donc écrit un article contre la guerre que j’ai intitulé : « Nommez-moi une seule guerre qu’on puisse justifier ».
Je ne suis pas historien. Je n’y connais pas grand-chose en guerres.
Mais je ne veux pas que mes filles aillent à la guerre. J’irai à leur place s’il y avait lieu et que j’y étais autorisé.
J’ai posté l’article sur un site de yoga, pensant que tous ceux qui le consulteraient seraient plutôt orientés vers la paix et seraient d’accord avec moi. Honnêtement, je n’aime pas être à contre-courant. Je veux que les gens m’aiment.
J’ai reçu des centaines de commentaires de gens m’accusant de n’être pas patriote et me menaçant de me faire subir des choses horribles si jamais ils tombaient sur moi « dans un bar ».
Sur 200 000 ans depuis que les êtres humains existent, les États-Unis n’existent que depuis 200 ans.
Je ne suis même pas certain que les êtres humains soient si géniaux que ça, sans parler des États-Unis (je considère l’histoire des États-Unis comme un exemple d’esclavage, de violence collective, de cruauté, d’inégalités, etc., bien que je sois reconnaissant de vivre dans ce pays et pas dans un autre bien pire).
J’ai perdu des amis à la publication de cet article. L’un de mes meilleurs amis m’a dit : « Je ne pourrai plus jamais te parler. »
« Alors ce n’était pas ton ami », me consola-t-on.
Mais il l’était. Promis.
J’avais un avis sur les crypto-monnaies. Pour moi, 99% d’entre elles étaient des arnaques et c’est ce que j’ai affirmé à la télévision (ce qui en fait une vérité !).
Puis j’ai embauché des gens et créé un cours gratuit sur les crypto-monnaies. Cela m’a coûté beaucoup d’argent.
Ensuite, j’ai lancé une newsletter sur les crypto-monnaies pour aider les gens à ne pas tomber dans les arnaques et expliquer pourquoi je pensais qu’elles seraient super dans le futur.
Nous vivons dans une économie où l’on doit faire attention à l’excès.
Si je m’étais contenté de faire une pub disant « Je suis un gars sympa, voici mon cours », personne n’aurait réagi.
J’ai donc utilisé les tactiques de la pub et du marketing et, parce que les gens savaient que mon produit serait bon, les pubs ont fonctionné. Cela devint l’une des plus grandes campagnes Internet de l’histoire.
Plus de trois milliards de tirages de mes pubs ont été vues. C’est parce que mon produit avait de la valeur et nous avons donc continué à en faire la publicité.
Beaucoup de gens ont écrit des articles en déformant mes mots.
Une personne me demanda : « Avez-vous manipulé le cours de l’action Amazon ? »
Je lui répondis : « Pouvez-vous répéter ceci : ‘il est tout simplement ridicule qu’une personne seule puisse manipuler le cours de l’action Amazon’ ? »
J’ai attendu jusqu’à ce qu’elle le répète. Par la suite, elle écrivit dans son article que je manipulais le cours de l’action Amazon.
J’ai connu pas mal d’articles de ce genre.
J’ai aussi perdu des amis. Des gens que j’admirais et en qui j’avais confiance. Des gens que j’avais embauché. Même des parents proches.
Étaient-ils rationnels ? Je ne le sais pas. Mais j’étais triste. Et puis un samedi à 1h du matin j’en ai eu assez et ai divulgué mon numéro de téléphone.
Vous pourriez penser que la leçon de tout cela est : ne vous préoccupez pas autant de ce que pensent les gens !
Ou bien… ne ressassez pas trop ce que pensent les gens.
Avec le temps, je ne me soucie plus des anciennes expériences. J’en ai vu d’autres.
Comme la fois où j’ai publié un article contre les études supérieures (j’ai perdu des amis). Ou la fois où j’ai publié un article contre le fait d’être propriétaire de sa maison. Ou la fois où j’ai publié un article affirmant que la présidence était inutile. Ou la fois où j’ai publié un article à propos de mes propres expériences d’échec (ma mère était très en colère contre moi). Ou la fois où j’étais optimiste sur l’avenir.
D’une certaine manière, je divise les gens. Certains aiment ce que je dis et d’autres me détestent.
Je ne me vante pas des choses bien que j’essaie de faire parce que c’est ennuyeux. J’ai tendance à n’écrire que sur les choses moches parce que c’est plus proche de la réalité.
Mais la leçon n’est pas : ne vous souciez pas de ce que pensent les gens.
Ce que pensent les autres est important pour moi. Ce que je veux surtout, c’est qu’on m’aime. Je veux que les gens pensent que je suis quelqu’un d’intelligent et avec qui ils voudraient être ami.
Je peux dire ceci : la plupart des gens aiment ce que j’écris. J’ai vendu des millions de livres. Et j’ai reçu beaucoup de lettres (manuscrites) et de mails sympathiques.
J’en suis très reconnaissant.
Je suis triste lorsque les gens me détestent. Je ne peux m’en empêcher. Tout le monde me conseille de les ignorer.
J’essaie. J’ai acheté un livre, The Courage to be Disliked (Le courage d’être détesté, NDT). Je n’ai pas encore commencé à le lire mais mes amis me disent qu’il est bien.
Mais voici la véritable leçon qui a rendu ma vie meilleure : avoir une vision qui soit unique et la répéter, sans cesse.
Pour avoir une vision unique, vous devez beaucoup lire, beaucoup réfléchir, beaucoup écrire, beaucoup étudier et discuter avec des gens qui sont plus intelligents que vous.
Puis, appropriez-vous ce que vous avez appris de manière unique et dites-le à haute voix. Aussi fort que vous le pouvez si vous y croyez.
Dites-le si fort que vous devez sortir de votre zone de confort. La zone de confort est une éternelle répétition. En dehors de votre zone de confort, c’est le miracle.
Dites votre vision non parce que vous voulez éduquer les gens, mais parce que cela vous emmène là où il y a le moins de monde.
Le succès se trouve là où il y a le moins de monde.
Amis lecteurs, l’opportunité est là où il y a le moins de monde.
Et derrière vous, dans la zone de confort que vous avez quittée, se trouvent les « haineux » (et ceux qui veulent sortir de leur propre zone de confort mais ne savent pas comment ou ne se sentent pas autorisés à le faire).
Le truc est donc : toujours se rendre là où il y a le moins de monde.
Vous y êtes autorisé.
Alors vous devenez une menace. Lorsque vous devenez une menace, vous devenez une cible.
Mais c’est là que vous trouverez tout ce que vous recherchez.