“Stupéfiant que l’on puisse découvrir qu’en trois mois la capacité de remboursement de l’Etat grec se soit amoindrie de 92 milliards d’euros !” Cette remarque de Mory Doré est enfouie dans l’annexe VII de notre rapport spécial Nos stress tests exclusifs — Votre assurance-vie face à la crise, rapport que nous sommes en train de terminer.
Son but : quantifier très précisément la baisse de rentabilité et la hausse de la tarification qui va frapper les contrats d’assurance-vie avec l’aggravation prévisible de la crise.
Tout ceci pour que vous puissiez prendre les bonnes dispositions en devançant les problèmes. En effet, les moyens existent pour renouer avec la rentabilité (sans nécessairement casser votre contrat)… mais encore faut-il anticiper les évènements et non les subir.
Avec les démêlés de la crise grecque, l’attention se focalise sur les banques, mais les assureurs — qui concentrent la majeure partie de notre épargne — sont dans de sales draps.
Quatre gros soucis sur fond de faillite d’Etats souverains
Les assureurs sont confrontés à une décollecte, ils vont devoir recapitaliser sous l’effet des nouvelles réglementations et des pertes sur la Grèce et la situation économique risque de s’aggraver. Par ailleurs, ils sont fortement exposés aux banques (dont les actions plongent) au travers de leurs portefeuilles.
“Le livret A marche sur les plates-bandes de l’assurance-vie“, nous indique L’Agefi dans son édition du mardi 24 janvier. En effet, les banques ont un besoin désespéré de capter des dépôts et font les yeux doux aux déposants. Avec des rendements en baisse (environ 3% en 2011 mais frappés de 21,5% minimum de prélèvements), l’assurance-vie se trouve dès maintenant en concurrence directe avec le bon vieux livret.
Et ce n’est pas fini ! La rentabilité va encore en prendre un coup en 2012, selon les calculs très précis de Mory.
La farce des stress tests officiels de juillet 2011
Vous me direz que l’European Insurance and Occupational Pensions (ou EIOPA, l’organisme européen de tutelle des assureurs) avait déjà conduit des stress tests en publiés en juillet 2011, tests qui avaient conclu “tout va très bien madame la Marquise”.
Mais franchement, les hypothèses de stress — qui excluaient tout défaut d’un pays souverain — étaient tout bonnement ridicules. Jugez-en un peu.
Les hypothèses de hausse des rendements obligataires étaient de 0,48% pour la France, 2,58% pour l’Irlande, 2,55% pour la Grèce, 1,65% pour l’Espagne et 2,46% pour le Portugal.
Ce dernier pays emprunte actuellement à 14%. La Grèce va renier 70% de ses dettes. L’assureur Groupama est au bord de la faillite.
Les assureurs aussi craignent terriblement un éclatement de l’euro. Les rapports de simulation d’une telle éventualité commencent à s’empiler (Nomura, Crédit Suisse).
Comme d’habitude, les autorités courent après les évènements, tentent désespérément d’acheter du temps (qui coûte de plus en plus cher). Mais vous, vous n’êtes pas obligé d’en faire autant. Mieux vaut prévenir que guérir !