Je vais vous parler de cette tendance lourde qui va, une nouvelle fois, changer le visage de notre société dès la prochaine génération.
Nous allons parler robotique et productivité. Ces dix dernières années, la production annuelle de robots industriels a plus que doublé, passant de 80 000 unités en 2003 à plus de 170 000 unités en 2013. Pendant longtemps, ce furent l’industrie automobile et l’industrie de la transformation des matériaux (60% de la valeur totale des robots vendus en 2010) qui utilisaient le plus les robots.
Mais le développement d’une nouvelle génération de robots industriels, avec capacité de vision et de déplacement, a étendu leur usage au packaging, à la peinture, aux manipulations dans les entrepôts, à la chirurgie…
Désormais, les robots peuvent interagir avec l’être humain et faire partie de l’équipe… jusqu’à remplacer les hommes ? C’est une des questions. Mais en tant qu’investisseur, ce n’est pas notre souci immédiat. Si je vous en parle là, c’est parce que ce secteur va littéralement exploser dans les prochaines années. Car nous n’en sommes qu’au début de cette nouvelle vague et nous n’imaginons pas encore toutes ses implications.
- Un contexte général propice aux robots
Il ne vous a pas échappé que le pétrole baissait, que le monde était menacé du grand méchant loup de la déflation, que Mario Draghi voulait imprimer des euros, que la croissance américaine était bidon mais que des tombereaux d’argent tout aussi bidon se déversaient sur les marchés financiers.
Évidemment, tout ceci nous conduit dans le mur ; et ce jour-là, vous serez content d’avoir un bunker, de l’or, des terrains, et de l’eau fraîche. Aux crétins qui vous disent que l’or ne sert à rien, répondez simplement qu’une ligne de crédit inscrite dans la mémoire d’un ordinateur d’une banque en faillite, qu’une carte à puce en plastique ou qu’un billet de banque sont tout aussi inutiles. Au moins, tout le monde connaît l’or et peut le négocier ; pas le reste. Mais en attendant cette catastrophe finale, le point commun aux situations que je viens d’évoquer est qu’il y a une lueur d’espoir pour les consommateurs. Divers éléments virent enfin en leur faveur :
- la baisse du pétrole redonne du pouvoir d’achat aux ménages (sauf en France où les taxes supplémentaires viennent presque compenser la baisse des prix du gazole) ;
- la création monétaire directe voulue par Mario Draghi (et que sera les EQE) consiste, en réalité, à retirer les dettes souveraines des circuits financiers pour pouvoir créer de l’argent en échange et financer ainsi les déficits publics des États – donc qu’il aille dans la poche de ceux qui reçoivent des allocations financées par les déficits publics (France et Europe du Sud).
Au lieu de faire semblant de trouver des prêteurs pour financer le versement des arrêts maladies, des allocations-chômage, des RSA et des retraites, on fait directement imprimer des euros par Mario. Le maintien des allocations et la baisse du pétrole devraient donc provoquer un appel d’air dans la production de biens de consommation. Or aujourd’hui, qui dit consommation, dit production par des robots.
- Un marché multiplié par 6 d’ici 2018
Le chiffre d’affaires mondial du marché de la robotique, d’environ 17 Mds€ en 2013, devrait atteindre 100 Mds€ en 2018, et dépasser 200 Mds€ en 2023, selon les prévisions de l’Institut Français de la Robotique.
Les prévisions du Boston Consulting Group sont plus mesurées : 42,9 Mds$ en 2020 et 66,9 Mds$ en 2025, mais c’est tout de même une progression moyenne de 9% par an. Dans un monde de taux zéro et de croissance anémique, cela suffit à nous intéresser.
Je vous disais qu’il y a quelques années encore, les robots étaient l’apanage de l’industrie automobile et de la transformation des matériaux. Mais aujourd’hui, ce sont les robots à usage commercial et personnel qui auront la plus forte croissance dans les 10 prochaines années : +12,3% de croissance annuelle pour les robots commerciaux et +17,4% pour les robots personnels !
Voyez-vous le potentiel ? Le futur s’écrit maintenant et, pour en profiter, il faut prendre les choses en main maintenant… Restez à l’écoute, car c’est pour nous une vraie opportunité et nous en reparlerons régulièrement.
Texte extrait du numéro de janvier de La Stratégie de Simone Wapler