Vos dents se chevauchent ou sont mal alignées ? Une solution s’offre à vous : le traitement orthodontique. Et là, vous vous dites que vous n’allez quand même pas porter ces bagues métalliques portées par beaucoup d’adolescents ! Pas de panique : l’orthodontie a fait d’énormes progrès.
Avant toute chose, à qui s’adressent ces soins ? À tout le monde, peu importe l’âge !
Au-delà de l’aspect purement esthétique, qui n’est pas négligeable du tout, l’orthodontie améliore la santé bucco-dentaire en corrigeant des anomalies de position ou d’inclinaison. En bref, elle vous aide à conserver votre patrimoine dentaire.
L’orthodontie vous assure un meilleur vieillissement des dents et du parodonte (os et gencives entourant les dents), une meilleure occlusion (articulé dentaire) contribuant à prévenir les pathologies des articulations des mâchoires (ATM).
Une optimisation de la position des dents permet également une meilleure phonation et une meilleure trituration des aliments.
Avoir plaisir à sourire, garder une bonne élocution, manger ce que l’on veut facilitent le quotidien et la vie sociale.
L’orthodontie tient compte de la morphologie de chacune des dents, de la bouche et aussi du visage afin d’obtenir un résultat satisfaisant.
Les traitements qui vous seront proposés
Les appareils multibagues
Des attaches appelées « brackets » ou « bagues », dans lesquelles un fil semi-rigide est inséré, sont collées sur chaque dent. On vous proposera toujours des attaches métalliques, mais d’autres modèles plus discrets existent, comme les attaches en céramique.
Il existe deux techniques de pose : celle des attaches vestibulaires (fixées sur la face externe de la dent) reste plus répandue que celle des attaches linguales posées à l’intérieur des dents.
De nombreux adultes choisissent la technique linguale invisible. Cette dernière demande un temps d’adaptation plus long : dans les jours qui suivent la pose des bagues, la langue peut être irritée et vous pouvez zozoter.
De la cire orthodontique et des antalgiques sont parfois recommandés pendant cette période. Ensuite, à chaque activation des bagues, c’est-à-dire lorsque l’orthodontiste les « resserre », toutes les 5 à 10 semaines environ, une gêne peut être ressentie de façon passagère.
Les gouttières
Les aligneurs amovibles sont des séries de gouttières en plastique transparent ayant un résultat similaire à celui des bagues, mais plus limitées dans leurs indications. Elles sont le plus souvent utilisées pour les adultes par souci d’esthétique (pour redresser les dents). Vous en changez tous les 15 jours. Vous devez les porter 20 h par jour.
C’est une solution presque invisible à laquelle on s’habitue très vite. Votre élocution peut être légèrement perturbée durant les jours qui suivent la pose de l’appareil, mais rassurez-vous, ce phénomène n’est que très transitoire.
Les traitements classiques non chirurgicaux ne comportent aucun danger. Au contraire, garder des dents non alignées risque d’entraîner d’autres problèmes, comme l’augmentation de la vulnérabilité aux caries et le déchaussement des dents.
Après un le port d’un appareil orthodontique, a lieu généralement une petite récidive, c’est-à-dire un léger déplacement des dents. Pour l’éviter, une contention est toujours proposée à la fin du traitement.
Choisir un bon orthodontiste, ça ne s’improvise pas !
Plusieurs paramètres sont à prendre en compte.
- La personnalité du praticien : oui, parce que c’est quand même assez intrusif comme intervention. Et si en plus il sait vous mettre à l’aise, vous rassurer et répondre à vos questions, à toutes vos questions, c’est un plus !
- Sa présentation et son sérieux : une équipe, une bonne salle de stérilisation et une inscription à l’ordre départemental des chirurgiens-dentistes sont des critères clés.
- La localisation de son cabinet : rien de plus désagréable, lorsqu’une bague lâche, que de devoir traverser toute la ville avec la tige en métal qui vous titille la gencive (c’est du vécu !). La proximité et la disponibilité de votre orthodontiste ont du bon.
- Ses compétences : un orthodontiste ne peut faire état des types de soins qu’il pratique (chirurgie, orthodontie invisible, traitements orthodontiques pour adultes, parodontie…), que ce soit sur sa plaque professionnelle ou dans un annuaire. Il peut uniquement mentionner comme spécialité l’orthodontie (reconnue officiellement et validée par le diplôme du CESCMO). Difficile alors d’obtenir des informations sur la qualité du travail : d’aucuns vous conseilleront d’aller sur des forums ou de chercher les pages web des praticiens. Ces supports manquent singulièrement d’objectivité. Rien ne vaut le bouche-à-oreille et le premier rendez-vous où vous devrez poser un certain nombre de questions.
En conclusion, il est essentiel de bien communiquer avec le praticien et d’établir un lien de confiance, compte tenu de la durée souvent longue et du coût élevé des traitements.
Parlons argent et prise en charge !
Votre capital santé n’a pas de prix… mais il a un coût !
Les honoraires sont libres, c’est-à-dire que chaque praticien peut décider de ses tarifs. Le coût des traitements d’orthodontie varie en fonction du praticien, de la technique utilisée et de la durée du traitement. Un devis vous sera obligatoirement adressé à l’issue de la première consultation.
Tout dépend ensuite de la technique, de la durée et des dents concernées par le traitement (chiffres pour un semestre de soins effectifs) :
- attaches en métal : à partir de 700 euros ;
- attaches en céramique : à partir de 1 000 euros ;
- aligneurs : à partir de 1 500 euros ;
- attaches linguales : à partir de 2 000 euros.
Les sommes peuvent atteindre des sommets ! Les gouttières coûtent entre 4 000 et 8 000 euros selon la difficulté, le nombre de prothèses et le nombre de rendez-vous.
Votre sourire vaut de l’or, votre santé aussi.
Pour les adultes, la Sécurité sociale ne prend rien en charge.
Une exception : lorsque votre traitement d’orthodontie nécessite une intervention chirurgicale (ou plusieurs d’ailleurs, mais cela ne change rien), vous aurez alors le droit à la prise en charge par la Sécurité sociale d’un semestre de traitement, soit 193,50 euros. C’est ce qu’on appelle communément le semestre chirurgical.
Pour obtenir le remboursement (ou la prise en charge) du semestre chirurgical d’orthodontie, votre orthodontiste doit vous établir une demande d’entente préalable pour les traitements d’orthopédie dento-faciale (CERFA n° 10516*01). Il s’agit d’un papier vert, recto verso, que l’orthodontiste remplit avec les informations concernant votre pathologie et que vous devez impérativement retourner par courrier à la Sécurité sociale après l’avoir complété avec vos données personnelles.
Les mutuelles qui prennent en charge l’orthodontie adulte vous indiquent souvent soit un pourcentage de prise en charge (qui est indexé sur celui de la Sécurité sociale) ou un forfait (au semestre ou à l’année). Pour obtenir votre remboursement de mutuelle, il vous faudra leur faire parvenir la facture originale acquittée de chaque semestre.
L’orthodontie de demain ?
L’orthodontie du futur n’aura pas grand-chose à voir avec celle que nous connaissons. Les bagues et les fils métalliques, qui ont défiguré bon nombre de générations, sont appelés à disparaître pour être remplacés par des gouttières ou des aligneurs invisibles emboîtés sur les dents.
Autre fléau : les bagues qui détériorent irréversiblement l’émail et retiennent la plaque bactérienne. Résultat : un vrai nid de bactéries qui prolifèrent d’autant plus que la nourriture et les débris alimentaires s’y accumulent, au point que même une hygiène dentaire irréprochable ne parvient pas à en venir à bout.
L’orthodontie du futur sera beaucoup moins invasive qu’elle ne l’est actuellement. Respectant l’intégrité de la dent, elle permettra en outre d’éliminer le problème lié à la corrosion du métal, en particulier du nickel contenu dans les bagues et les fils orthodontiques, source d’allergies et d’intoxication chronique aux métaux lourds.
Les appareils dentaires du futur seront presque invisibles et résistants aux bactéries. Ils pourront être fabriqués très rapidement après la réalisation d’une simple empreinte dentaire.
Les techniques par aligneurs invisibles existent déjà. Seul obstacle : leur coût encore élevé. Les orthodontistes ont les moyens de se former et de les mettre en place dans leur cabinet. Alors pourquoi s’accrocher à des techniques dépassées, sources d’effets indésirables pour le patient ? Posez donc la question à votre dentiste-orthodontiste la prochaine fois que vous le verrez.