Le confinement touche à sa fin. Et la Bourse remonte.
D’abord, le confinement est peu à peu levé.
Elon Musk a rouvert son usine et personne ne l’a arrêté.
Suis-je inquiet par l’apparition de plus de « souffrances inutiles » comme le prédit Fauci ?
Non. Auparavant, j’ai écrit que le pic de l’épidémie aux États-Unis se situerait autour du 15 avril (ce qui a été le cas) et que, d’ici la fin du mois de mai, le virus aurait quasiment disparu (ce sera le cas). Par exemple, dans la ville de New York, le nombre de nouvelles hospitalisations est proche de… zéro.
La Géorgie, premier État à s’être déconfiné, ne compte quasiment plus aucune nouvelle hospitalisation, malgré le chœur des pessimistes qui en annonçaient plusieurs milliers.
Sur le marché boursier, c’est le bon, la brute et le truand.
La bonne nouvelle, c’est que la Bourse remonte. Et elle retrouve ses niveaux d’avant.
Soit dit en passant, je suis normalement optimiste. J’ai vécu 2002. En 2009, je passais sur CNBC, et on s’y est copieusement moqué de moi pour mon optimisme. Je m’en fiche.
CEPENDANT… Je n’ai pas toujours été aussi optimiste durant cette quarantaine. En particulier, comme je vis à New York, j’ai vu trop de personnes tomber malades, trop de personnes devoir fermer leur entreprise définitivement, trop de personnes – amis et famille – perdre leur emploi. Cela m’a fait quelque chose.
Mais lorsque je prends un peu de recul, il est assez clair que le marché remonte. Deux raisons à cela…
A. La masse monétaire
Même si je n’aurais pas structuré le plan d’aide à l’économie comme cela a été fait – et le plan qui a été voté vendredi dernier est une catastrophe – il y a beaucoup plus d’argent en circulation que jamais auparavant.
Des centaines de milliards de dollars ont été consacrés à des aides directes, à l’assurance chômage et aux prêts PPP (Paycheck Protection Program), utilisés pour payer les employés.
Même si c’est moins que cela n’aurait dû être pour que « les choses retrouvent leur niveau d’avant », cela augmente tout de même le niveau de la masse monétaire et le marché n’a pas encore intégré cela.
En outre, beaucoup de secteurs n’ont pas été impactés et continueront d’aller bien.
Il faut également tenir compte de la vitesse de circulation de la monnaie qui arrivera dans l’économie – pas ce trimestre-ci mais au T3 – et qui soutiendra le marché. C’est pour cela que je pense que le S&P 500 pourrait même à nouveau retrouver le niveau des 3 000 d’ici la fin de l’année.
B. C’est là que cela devient un peu brutal
Selon moi, entre 5 et 10 millions de petites entreprises mettront la clé sous la porte. C’est triste. Des millions de personnes se retrouveront sans travail.
Voici le problème : la plupart de ces petites entreprises sont des petits commerces. Par exemple, je suis propriétaire d’un comedy club/bar et j’emploie une douzaine de personnes. Nous sommes une petite entreprise. Je lui donne, au mieux, 20% de chance de s’en sortir. On verra bien. Nous avons (finalement) pu obtenir le prêt PPP et nous l’utiliserons, mais nous verrons si les spectacles de stand-up reprennent, nous verrons jusqu’à quel point nos créanciers sont sympas, etc.
Beaucoup de restaurants sont dans la même position. Il s’agit souvent de petits propriétaires, sans gros moyens, etc.
Pas loin de chez moi, il y a un Starbucks. Entre chez moi et le Starbucks, il y a trois autres cafés.
Ces trois autres cafés sont de très petites entreprises. Ils devront probablement mettre la clé sous la porte – j’espère que non – mais une bonne partie d’entre eux le fera.
Naturellement, c’est terrible. Je l’ai dit : c’est le bon, la brute et le truand.
Mais c’est un fait que les entreprises cotées sont plus grandes et bénéficient de meilleurs financements que les petits commerces.
Par conséquent, le Starbucks à côté de chez moi S’EN SORTIRA MIEUX parce que beaucoup de petits cafés et restaurants fermeront.
Ceci aura lieu dans chaque secteur et pour quasiment chaque entreprise cotée. Elles rafleront plus de parts de marché, augmenteront leurs bénéfices et leur titre haussera. C’est inéluctable.
Malheureusement, des gens vont perdre leur emploi et ces emplois ne reviendront pas. Il est temps aujourd’hui de se réinventer. Je vais devoir me réinventer.
Il y a tant de choses qui me dégoûtent à présent. Les médias, les intellectuels qui essaient de dominer l’opinion publique sans penser ni aux coûts ni aux conséquences, le gouvernement qui a traité un réel problème de santé comme s’il ne s’agissait que d’une campagne politique. C’est écœurant.
À présent, des millions de personnes ont faim. Hier, j’étais à la paroisse de mon quartier et il y avait une queue immense, qui s’étendait sur deux ou trois rues. Toutes les ethnies, tous les âges étaient représentés. Pourquoi ces gens faisaient-ils la queue ? Pour manger.