La plupart des gens considèrent les autres comme leurs plus grands professeurs. Les riches se tournent vers l’échec pour apprendre.
Beaucoup de personnes rencontrent aujourd’hui des difficultés financières, principalement car elles ont eu affaire à de faux professeurs.
Je m’en suis rendu compte très jeune alors que j’emménageais dans les quartiers cossus d’Hilo sur l’île d’Hawaï.
J’ai immédiatement remarqué que mes nouveaux camarades de classe étaient riches. Malgré leur sympathie et leur accueil chaleureux à mon égard, je savais qu’ils étaient plus aisés que moi car la plupart d’entre eux possédaient les toutes dernières bicyclettes, ils habitaient de grandes bâtisses construites sur une île privée, leurs parents faisaient partie du yacht club et du country club et leurs maisons de vacances se trouvaient sur la plage ou dans des ranchs au cœur des montagnes.
Je possédais un vélo d’occasion acheté par mon père pour 5 $. J’ignorais ce qu’était un yacht club ou un country club. Notre famille habitait dans une vieille maison en location, à deux pâtés de maisons de l’école, près de Hilo Library. Le terrain sur lequel notre maison avait été construite est aujourd’hui un parking.
Je ne m’étais jamais senti pauvre avant de me retrouver dans une école avec des camarades de classe riches.
Ainsi, un jour, à l’âge de neuf ans, j’ai levé la main en classe et demandé à l’institutrice : « Quand allons-nous avoir une leçon sur l’argent ? »
Elle s’est contentée de me regarder et m’a répondu dans un bégaiement : « Eh bien, il n’y a pas de leçon sur l’argent à l’école. »
Plus tard, quand j’ai posé la même question à mon père, qui était le responsable du système scolaire de l’île, il m’a répondu : « Mon fils, il ne faut jamais poser une question à laquelle un professeur ne peut pas répondre. Les enseignants doivent avoir réponse à tout. Ils ne sont pas formés pour répondre : ‘Je ne sais pas.’ Tu l’as mise mal à l’aise. »
Il a ensuite ajouté : « La principale raison pour laquelle l’argent ne fait pas partie du programme scolaire, c’est parce que les professeurs peuvent uniquement enseigner ce que le gouvernement les autorise à inculquer. » Pour en apprendre davantage, il me conseilla de me renseigner auprès du père de mon ami Mike qui était entrepreneur. Cet homme est alors devenu mon père riche. Ce fut le meilleur conseil que mon père pauvre m’ait jamais donné.
La différence entre les vrais et les faux professeurs
Après avoir servi au Vietnam, mon père pauvre m’a encouragé à suivre un master et un doctorat. J’ai donc décidé de suivre un Executive MBA [NDR : maîtrise en administration des affaires]. Le programme comprenait des cours de comptabilité.
En classe, je ne prenais aucun plaisir à suivre le programme du MBA. J’avais l’impression de retourner à l’école. Un soir, mon niveau de frustration a atteint son paroxysme.
« Avez-vous déjà été un vrai comptable ? » demandais-je au professeur de comptabilité.
« Oui, m’a-t’il répondu. Je possède un diplôme de comptabilité. »
« Ce n’est pas ce que je vous demande, répondis-je sur un ton laconique. Je sais très bien que vous avez un diplôme en comptabilité mais avez-vous déjà travaillé comme un vrai comptable… dans le monde réel ? »
Après un long silence, le professeur reconnaissait en répondant : « Non. Je suis assistant diplômé. J’ai une licence en comptabilité et je prépare ma maîtrise. »
« Je vois que vous ne savez pas de quoi vous parlez. Vous enseignez en suivant le manuel et non en fonction de la vie réelle. » J’avais travaillé comme apprenti auprès de mon père riche et je savais désormais repérer la différence entre un faux professeur et un professionnel.
À peu près au même moment, j’assistais à un contraste saisissant alors que je participais à un séminaire sur l’investissement immobilier de trois jours et dont les frais d’inscription s’élevaient à 385 $. Je voyais clairement que la personne qui animait le séminaire était authentique. Il n’essayait pas de nous vendre quelque chose. Il se contentait de nous présenter ses nombreuses affaires, ce qu’il avait appris et comment nous pouvions appliquer ces leçons dans nos propres investissements immobiliers.
À la fin des trois jours, il nous lança : « Ok, maintenant, le cours vient tout juste de démarrer. » Surpris par son propos, nous lui avons demandé en quoi la fin pouvait marquer le début. Il répondit : « C’est en utilisant cette connaissance dans la vie réelle que vous apprendrez vraiment. Je veux que vous évaluiez 100 propriétés en 90 jours. Rédigez une analyse d’une page pour chacune d’entre elles et à la fin, vous saurez laquelle vous devrez viser. »
J’ai suivi son conseil. J’ai trouvé une propriété que je pouvais acheter sans apport et gagné 25 $ par mois en trésorerie. J’ai annulé ma formation en MBA et je ne l’ai jamais regretté.
Votre plus grand professeur de tous les temps
Alors que mes premiers pas dans l’immobilier furent couronnés de succès, j’aurais aimé dire la même chose pour toutes mes entreprises commerciales et tous mes investissements. Au contraire, j’ai commis de nombreuses erreurs dont une plus-value de 100 000 $ sur la maison de mon père que j’ai immédiatement perdue aux mains d’un escroc.
Grâce à ces échecs et ces erreurs, j’ai cependant appris et évolué davantage. En fait, l’échec fut mon meilleur professeur et il le sera pour vous également. Ainsi, l’une de mes peintures murales préférées est celle de la célèbre agence de publicité Wieden + Kennedy, qui porte l’inscription, Fail harder [NDR : Échouez davantage].
À travers mes échecs, j’ai enfin compris ce qu’entendait le vrai professeur lors du séminaire sur l’immobilier lorsqu’il disait que la classe ne représentait que le début. Il avait raison. On en apprend davantage à travers l’expérience et la pratique, surtout grâce à nos échecs plutôt que de lire, de regarder et d’écouter.
Les faux professeurs enseignent à travers les cours et les manuels. La vraie vie est une salle de classe.
Les vrais professeurs fondent leur enseignement sur les véritables expériences de la vie, leurs erreurs et vous incitent à faire de même.
Les erreurs sont la clé du succès
Thomas Edison a changé le monde en multipliant ses erreurs. Il affirmait avoir échoué 3 000 fois avant d’avoir inventé l’ampoule.
Henry Ford a fait faillite avant que Ford Motor Company ne devienne un succès.
zShops, le petit de l’Amazon de Jeff Bezos, a été un échec.
Larry Ellison s’est battu pendant des années et se trouvait au bord de la faillite, sur le point de tout hypothéquer avant qu’Oracle ne décolle.
Fred Smith a été recalé après avoir présenté à l’école de commerce le business plan de ce qui est aujourd’hui FedEx.
Le Colonel Sanders a exercé plusieurs activités et s’est retrouvé ruiné à l’âge de 65 ans avant que KFC devienne un succès.
Le revers de la médaille
Bien sûr, la plupart des gens dans ce monde ne croient pas en cela. Il y a toujours deux facettes de la médaille et ils se trouvent toujours de l’autre côté.
Dans la société dysfonctionnelle d’aujourd’hui, nous sommes tentés de :
- Faire croire que nous ne commettons jamais d’erreurs. Les gens aiment laisser penser qu’ils sont parfaits. Ces personnes abordent les erreurs comme les chats qui recouvrent leurs saletés dans la litière en faisant croire qu’elle est propre.
- Mentir. Je me souviens du président Bill Clinton affirmant : « Je n’ai pas eu de rapport sexuel avec cette femme. » Avoir une relation sexuelle n’est pas un crime. Le 19 décembre 1998, il fit l’objet d’une procédure de mise en accusation (impeachment) pour avoir menti sous serment.
- S’excuser. Les excuses sont comme des désodorisants : même si les toilettes dégagent une odeur plaisante, on y sent toujours le mensonge.
- Blâmer. En anglais, il se traduit par « blame » composé des deux mots « be » (être) et « lame » (piètre). Celui qui accuse l’autre est une mauviette qui refuse d’assumer ses responsabilités et d’apprendre.
- Poursuivre en justice. Poursuivre la personne qui vous a démasqué. Entretenir le mensonge pendant des années. Cela m’est arrivé à deux reprises. J’ai été poursuivi en justice après avoir découvert que des personnes de confiance trichaient, mentaient et volaient.
- Mettre le paquet ou plier bagage. Plutôt que de réduire leurs pertes, les gens doublent la mise ou parient leurs chemises en espérant se refaire. Ils voient gros et la plupart d’entre eux reviennent ruinés.
Les riches agissent différemment. Ceux qui ont étudié avec le meilleur professeur, appris de leurs échecs et de leurs erreurs, savent comment réagir et se nourrissent de ces situations, animés par l’humilité et le désir d’apprendre constamment.
Comme le disait R. Buckminster Fuller, un des meilleurs professeurs que j’ai pu avoir : « Les erreurs sont formidables. Plus j’en fais, plus je deviens intelligent. »
La chose la plus importante que je puisse faire est de vous encourager à commettre vos propres erreurs et d’en tirer les leçons.